Avec un taux élevé de diabète, d’hypertension et d’obésité qui prévaut dans le pays, la prévalence des maladies rénales est une réalité bien ancrée. Selon les dernières estimations, environ 170 000 personnes sont déjà touchées.
Selon une étude épidémiologique récente, environ 170 000 individus sont affectés par une maladie rénale. Cependant, la plupart de ces patients ne nécessiteront pas de dialyse, a rassuré un néphrologue qui n’a pas souhaité être cité. Il a précisé que ces patients sont actuellement pris en charge dans divers hôpitaux du service public et ne sont pas en insuffisance rénale nécessitant une dialyse. Toutefois, leurs reins ne fonctionnent pas à 100 %, avec un déséquilibre au niveau de leur créatinine ou de leur albumine, entre autres.
Face au taux élevé de diabète, d’hypertension, d’obésité et d’autres facteurs de risques, le nombre de malades rénales ne semble pas près de diminuer, comme l’a souligné notre interlocuteur. Il s’est appuyé sur les dernières données de l’enquête sur les maladies non transmissibles de 2021, révélant une prévalence ajustée en fonction de l’âge et du sexe de ces facteurs de risques des maladies cardiovasculaires à 76,9 %. En d’autres termes, plus de trois quarts de la population présentent trois de ces facteurs de risques : diabète, hypertension artérielle, obésité, cholestérol, tabagisme et taux d’albumine anormaux. Le spécialiste a qualifié cette situation d’« énorme », car elle accroît le risque de développer une maladie rénale.
Lors de la cérémonie d’ouverture du séminaire international sur les « Kidney Updates » à l’Hôtel Holiday Inn Mauritius à Mon Trésor, le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, a souligné l’importance de se concentrer sur l’ensemble du spectre de la maladie rénale chronique, des stades précoces aux stades avancés. Ce, dans le but de réduire la progression et d’assurer une préparation adéquate pour le nombre croissant de patients atteints d’insuffisance rénale. Il a également insisté sur la nécessité de mettre en place un programme d’éducation pour ces malades et de disposer d’une équipe de soutien formée pour leur fournir des conseils sur le mode de vie et une aide psychologique.
Actuellement, 1 501 personnes subissent trois séances de dialyse par semaine, selon Seewoonarain Jugroo, coordinateur national de la dialyse au ministère de la Santé. Parmi, 1 274 effectuent leur traitement dans l’un des huit centres du service public, tandis que 227 se rendent dans l’un des six centres privés qui collaborent avec le ministère de la Santé.
En 2022, un total de 221 534 séances de dialyse ont été effectuées dans divers centres de dialyse, tant publics que privés. Cependant, le nombre de patients sous dialyse reste stable, grâce à la prise en charge par les néphrologues des patients atteints de maladies rénales dans les hôpitaux du service public.
Le ministère de la Santé dispose actuellement de 274 machines en fonction, dont la plupart ont été récemment renouvelées. Un petit nombre est également conservé en « stand-by » en cas de panne technique, a précisé notre interlocuteur.
Nouvelle unité de transplantation rénale à l’hôpital Jawaharlal Nehru
Annoncée depuis plusieurs années, l’unité de transplantation rénale devrait bientôt voir le jour à l’hôpital Jawaharlal Nehru à Rose-Belle. La nouvelle unité sera installée dans un bâtiment de trois étages de quelque 8 600 mètres carrés, comprenant des salles d’opération, des salles de transplantation rénale, une unité de dialyse, une unité de soins ambulatoires et des installations hospitalières connexes. Cette annonce a été faite par le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, le samedi 23 septembre dernier, lors de la cérémonie d’ouverture d’un séminaire international sur les « Kidney Updates ».
Le ministre a expliqué que le gouvernement investissait massivement dans le développement des installations de dialyse à travers le pays, comme en témoigne le projet d’une nouvelle unité de dialyse à l’hôpital Victoria, pouvant accueillir environ 300 patients. De plus, le nouvel hôpital de Flacq sera équipé de 50 appareils de dialyse, et un projet similaire sera mis en œuvre à l’hôpital SSRN.
Le ministre de la Santé a également affirmé que le gouvernement s’efforçait de relancer les transplantations à partir de donneurs vivants et de mettre en place un programme pour les donneurs décédés, tout en respectant les normes internationales les plus élevées. Il a souligné la nécessité de renforcer et d’aligner la prestation de services curatifs de haute qualité, centrés sur le patient et sûrs, conformément aux meilleures pratiques internationales, en favorisant les échanges avec les institutions médicales et néphrologiques mondiales.
Avec la reprise de transplantations rénales à Maurice en octobre 2022 à l’hôpital Victoria, 18 patients ont reçu un nouveau rein. Entre 2017 et 2022, 47 patients avaient dû se rendre en Inde pour ce type d’intervention.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !