Taux directeur : le Comité de politique monétaire se rencontre le 3 avril 

• C’est la première réunion de cette année

Le Monetary Policy Committee (MPC) avait opté pour le maintien du Key Rate à 4,5 % lors de sa 69ème réunion en novembre dernier. À quoi peut-on s’attendre le 3 avril prochain ?

Fixé à 4,5 % en décembre 2022 contre 4 % auparavant, Key Rate n’a pas connu d’évolution depuis plus d’un an. Le 28 novembre 2023, le MPC estimait qu’une modification du taux directeur n’était pas justifiée à ce stade, après avoir mis pris en compte les risques pesant sur les perspectives de croissance et d’inflation. Le MPC soulignait que la révision des taux directeurs décidée en 2022 nécessitait encore du temps pour agir sur l’économie, « ancrer solidement les attentes en matière d’inflation et garantir que l’objectif d’inflation soit atteint en 2024 ».

Avant la réunion du MPC de novembre 2023, l’inflation globale à Maurice passait de 9,6 % en août 2023 à 8,4 % en octobre 2023 et l’inflation en glissement annuel de 5,9 % à 4,6 % durant la même période. Le taux d’inflation en glissement annuel en février 2024 était de 6,2 %, contre 11 % lors de la période correspondante l’année précédente. Suffisant pour réduire le taux directeur ?

L’économiste Rajeev Hasnah argue que tout dépend de la manière d’analyser les chiffres d’inflation. « Il est vrai que le contrôle de l’inflation fait partie du mandat de la Banque centrale. Cependant, l’inflation à Maurice est plus affectée par le taux de change que le taux directeur. 90 % de notre inflation est tirée par la dépréciation de la roupie », fait-il comprendre. Rajeev Hasnah est d’avis que le MPC penchera de nouveau pour le statu quo du taux directeur à 4,5 %. 

Endettement des ménages

La décision de maintenir le Key Rate à 4,5 % n’a pas véritablement influencé le prêt bancaire des ménages. L’endettement des ménages en décembre dernier était à Rs 161,57 milliards. Il s’élevait à Rs 161,21 milliards le mois suivant. Cependant, Claude Canabady, secrétaire de la Consumers’ Eye Association, craint qu’une éventuelle augmentation du Key Rate ait un impact négatif sur les ménages, dont les salaires de même que le montant de la pension de retraite ont été récemment révisés à la hausse. « L’effet positif d’avoir un peu plus d’argent pour soulager toutes les difficultés récentes sera vite effacé. Les difficultés recommenceront de nouveau. L’endettement sera en hausse et ceux qui souhaitent épargner seront vite déçus. Attention de ne pas noyer trop vite le soulagement escompté ! » prévient-il.  

Par ailleurs, le MPC prend également connaissance des derniers développements internationaux dans son calcul du Key Rate. À ce propos, la Réserve fédérale américaine (FED) – dont les taux d’intérêt sont suivis de près – se rencontre cette semaine. Certains analystes anticipent le maintien des taux d’intérêts entre 5,25 % et 5,5 %. Pour cause, les chiffres de février indiquent que les prix à la consommation aux États-Unis en février dernier ont grimpé de 3,2 % sur un an.