Avec la reprise des activités dans divers secteurs et une amélioration sur le marché des changes, les opérateurs estiment que le taux de croissance de 5 % prévu par les autorités est réalisable. Pour atteindre cet objectif, ils proposent quelques mesures.
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Daniel Saramandif, président de l’Association of Tourism Professional : « Il faut encourager les touristes à dépenser plus »
Compte tenu de la situation économique actuelle du pays, marquée par un regain de confiance et la reprise dans presque tous les secteurs, Daniel Saramandif est d’avis que la vision d’atteindre un taux de croissance de 5 % cette année est réalisable. À condition toutefois, dit-il, de soutenir cette ambition par des mesures appropriées. « À titre d’exemple, encourager les touristes à dépenser plus. Cela permettra certainement d’enregistrer une forte croissance, jusqu’à 5 %. » Selon lui, les opérateurs de l’industrie du tourisme et les autorités doivent travailler ensemble pour faire grimper les recettes touristiques.
Maya Sewnath, présidente de SME Chambers : « La mise en œuvre d’un plan stratégique pour les PME aidera à réaliser la croissance attendue »
Avec une contribution au produit intérieur brut allant jusqu’à 40 %, Maya Sewnath affirme que le secteur des petites et moyennes entreprises (PME) a la capacité de permettre à Maurice d’atteindre un taux de croissance de 5 %. Cependant, elle déplore un manque de soutien de la part des autorités pour aller dans cette direction. « Des fardeaux additionnels sont constamment ajoutés sur le dos des petits entrepreneurs sous forme de hausse des salaires, de taux d’intérêt plus élevés, entre autres. Il faut que le gouvernement mette en place un plan stratégique pour les PME pour que nous puissions contribuer à la croissance visée. » Ce plan, poursuit-elle, doit inclure l’accès au financement, aux nouvelles technologies et à un marché élargi.
Deva Marianen, Managing Director de Safyr Capital Partners : « Important de gérer la dépréciation de la roupie face au dollar »
Deva Marianen pense qu’il est d’abord important de gérer la dépréciation de la roupie par rapport au dollar afin de constituer des réserves à la banque centrale. « La capacité à gérer correctement ce risque aura un impact direct sur notre pouvoir d’achat et, par conséquent, stimulera notre croissance économique. » De plus, ajoute-t-il, la croissance dépend en grande partie de la capacité à attirer les investissements directs étrangers. « Il faut assurer les investisseurs que Maurice n’est pas seulement un endroit sûr pour placer leurs fonds, mais aussi un lieu propice pour protéger leur capital et accéder à une croissance décente. »
Shaheen Abdul Carrim, CEO de RockFin : « Revoir le taux d’intérêt à la baisse »
Shaheen Abdul Carrim pense que la croissance économique de Maurice en 2023 variera entre 3 et 5 %. « Nous assistons déjà à une forte reprise dans le secteur touristique et cette tendance devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. Parallèlement, les investissements dans le secteur immobilier vont certainement aider à booster la croissance si l’on s’assure qu’ils restent soutenus », soutient la CEO de RockFin. Mais Shaheen Abdul Carrim estime que le plus gros levier à actionner est celui du taux d’intérêt. « Il faut définitivement revoir le taux directeur à la baisse », dit-elle.
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