La marque préférée des Mauriciens est en difficulté chez les Malgaches suite à l’introduction d’une taxe douanière additionnelle sur les pâtes importées dans la Grande île. Le nouveau tarif, imposé sur un large éventail de produits, a pour objectif de protéger les labels locaux contre les importations à meilleur marché de Chine et d’ailleurs.
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En attendant que les investisseurs s’installent dans la Grande île pour booster l’industrie manufacturière, le gouvernement enveloppe d’un manteau protecteur ses fabricants locaux. Le ministère malgache de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat a avalisé une taxe additionnelle sur les couvertures, détergents et pâtes alimentaires importés. Ce faisant, notre mine Apollo nationale, exportée vers Madagascar, en prend un sacré coup.
« C’est un revers. On voit que Madagascar commence à protéger une industrie bourgeonnante. C’est tout à fait normal. Cela pourrait être une opportunité pour ceux faisant face au même problème. (…) Les prix augmenteront. Ce sont les consommateurs qui en souffriront », a affirmé Lucy Li Liong, Managing Director de T & T International Foods Limited, compagnie fabricant les nouilles instantanées Apollo, dans un entretien le jeudi 25 avril.
En imposant des taxes additionnelles variant de 30% à 41% (selon l’Express de Madagascar), la Grande île se la jouerait à l’américaine. Les États-Unis, la première puissance économique mondiale, a imposé davantage de taxes sur une vaste liste de produits fabriqués en Chine et en Europe (les voitures) afin de réduire son déficit commercial et donner un nouveau souffle à ses industries locales. Et dans cette politique favorable au commerce, les autorités malgaches brassent large.
« L’arrêté ne concerne pas seulement les couvertures, les détergents en poudre et les pâtes alimentaires - ces produits ayant fait jusqu’ici, l’objet d’enquêtes approfondies par l’Autorité nationale chargée des mesures correctives commerciales (ANMCC). L’arrêté signifie que les douanes sont en mesure d’appliquer la perception de droits additionnels pour tout produit ayant fait l’objet d’enquêtes pour des raisons de concurrence déloyale », a expliqué la direction générale de l’ANMCC le 19 avril dernier, des commentaires relayés sur le site de L’Express de Madagascar.
L’ANMCC, selon le site du ministère malgache de l’Industrie, a été créée en décembre 2014. Sa mise sur pied découle du cadre de politique générale de l’État en matière de redynamisation du commerce.
La Grande île, rappelons-le, est le cinquième marché pour l’industrie manufacturière mauricienne. Selon le rapport de Statistics Mauritius sur les échanges commerciaux mauriciens en 2018, les exportations vers Madagascar ont été de Rs 4,1 milliards (en baisse de Rs 600 millions par rapport à 2017). Madagascar est l’un des trois pays de la Southern African Development Community avec lequel Maurice a généré un surplus l’année dernière, soit un montant de Rs 2,33 milliards en se basant sur les données de Statistics Mauritius.
Avec la nouvelle donne dans le régime douanier, il va sans dire que les exportateurs vers Madagascar, ayant une population de 25,7 millions, pourraient transformer l’écueil tarifaire en une opportunité tarifaire. Et qu’en est-il pour T & T International Foods Limited, compagnie en opération depuis 1980 et employant 150 personnes ? « On ne le sait pas encore. L’avenir nous le dira », lâche Lucy Li Liong, la Managing Director de l’entreprise…
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