Dev Luchmun, ancien conseiller au ministère du Travail, critique la Contribution sociale généralisée (CSG) et plaide pour le retour du National Pensions Fund (NPF). Il estime que la CSG ne garantit pas aux travailleurs du secteur privé une pension contributive à la retraite. Selon lui, les travailleurs financent indirectement les prestations sociales du gouvernement via la CSG.
Les critiques à l’encontre de la Contribution sociale généralisée (CSG) n’en finissent pas. Certains réclament même le retour du National Pensions Fund (NPF), aboli justement pour laisser place à ce nouveau système de pension. Dev Luchmun, consultant en relations industrielles ainsi qu’ancien conseiller au ministère du Travail et des Relations industrielles, en fait partie.
« La CSG étant un échec, il faut rétablir le NPF », dit-il. Selon lui, le rétablissement de l’ancien système de pension garantira aux travailleurs du secteur privé une pension contributive à la retraite. Une assurance que la CSG ne peut pas offrir, d’après lui.
Dev Luchmun, qui est aussi un économiste de formation, explique que contrairement au NPF, la CSG n’est pas un fonds de pension mais une taxe imposée aux travailleurs pour financer diverses prestations sociales. C’est ce qui explique, selon lui, que Rs 25 milliards ont déjà été englouties à ce jour après divers paiements, dont l’octroi des allocations.
« Au final, ce sont les travailleurs du secteur privé qui financent les multiples prestations sociales accordées par le gouvernement, dont la pension de vieillesse », dit-il. Il souligne l’importance que le fonds de pension des travailleurs du secteur privé soit géré de façon indépendante et que la pension universelle, qui est un des piliers de l’État-providence, soit exclusivement financée par le gouvernement à travers les taxes directes et indirectes ainsi que par d’autres sources de financement.
« Certes, le NPF comportait des failles, mais au moins les travailleurs du secteur privé avaient la garantie qu’ils bénéficieraient d’une pension contributive à l’âge de la retraite », fait-il ressortir.
Il reconnaît que les experts prévoyaient que le NPF ne serait plus soutenable dans les années à venir, notamment en raison du vieillissement de la population et qu’il fallait faire des réformes en profondeur. Il fait ressortir que c’est dans ce contexte que l’âge de la retraite est passé de 60 à 65 ans.
« Le gouvernement aurait pu engager des discussions approfondies avec les partenaires sociaux pour voir comment améliorer le fonctionnement de ce fonds de pension au lieu de prendre la décision unilatérale de le démanteler », insiste-t-il.
Parlant des réformes, l’économiste estime que l’une des mesures qui auraient dû être prises serait d’éliminer le plafond de salaire de base maximum sur lequel la cotisation est payable, lequel était de Rs 19 900 en juillet 2020. Il explique que cela aurait permis aux travailleurs du secteur privé de bénéficier d’une pension contributive plus élevée à leur retraite.
Dev Luchmun estime que les travailleurs auraient plus facilement accepté une hausse de leurs contributions à ce fonds de pension. « Ils auraient au moins eu la garantie qu’ils auraient bénéficié d’une pension plus conséquente à la retraite, d’autant plus qu’il y aurait eu des garde-fous pour assurer que les employeurs contribuent à ce fonds . »
Dans le cas de la CSG, il aurait souhaité que tous les employés bénéficient d’un traitement égal. Il voit d’un mauvais œil que les fonctionnaires n’ont pas un sou à dépenser car le gouvernement contribue pour eux, alors que les travailleurs du secteur privé sont contraints d’y contribuer durant toute leur carrière afin de bénéficier de la même somme que ces derniers à l’âge de la retraite.
D’où son souhait pour que les travailleurs du secteur privé, qui contribuent eux aussi énormément à l’économie nationale, bénéficient d’une pension contributive digne de ce nom à la fin de leur carrière. « Les disparités entre les pensions des fonctionnaires et ceux des travailleurs du secteur privé doivent graduellement être éliminées. »
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