Suttyhudeo Tengur : «Le maintien des prix des carburants n’est pas un cadeau aux consommateurs» 

Le président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (APEC) est catégorique. Selon Suttyhudeo Tengur, en maintenant tels quels les prix de l’essence (Mogas) et du diesel (Gasoil), qui restent donc à Rs 44 et Rs 35 le litre respectivement, « le gouvernement n’a fait aucun cadeau aux consommateurs ». 

« Si l’on analyse les chiffres officiels qui font partie de la structure des prix, on constate que c’est le gouvernement, et plus particulièrement la State Trading Corporation, qui en sortent gagnants. Et profitant de la situation actuelle, avec l’effet stressant du Covid-19 sur la population, le gouvernement a fait une opération en douceur pour soutirer Rs 4 sur chaque litre de carburant pour alimenter le Covid Solidarity Fund. Alors que les chiffres officiels indiquent que le prix des carburants devrait obligatoirement accuser une baisse », dit-il. 

Le coût du fret, dit-il, a également enregistré une baisse appréciable entre mars et avril.  « Début mars, le chiffre officiel pour l’essence était de Rs 16,66/litre. Il est passé à Rs 12,23/litre début avril, soit une économie de plus de Rs 4. Idem pour le diesel : Rs 16,46/litre début mars et Rs 13,24/litre début avril », indique Suttyhudeo Tengur,

Selon Suttyhudeo Tengur, le gouvernement fait des économies en douce : Rs 6 031 sur chaque tonne métrique d’essence importée et de Rs 521 sur chaque tonne métrique de diesel importé, et cela sans compter l’économie sur le fret de Rs 4,43/litre pour l’essence et de Rs 3,22/litre pour le diesel.  

« Sur le plan mondial, on assiste à une dégringolade du prix du pétrole avec la guerre entre la Russie et l’Arabie saoudite concernant une réduction de leurs productions respectives. Et aussi en raison du Covid-19, dont l’effet sur les compagnies aériennes, grosses consommatrices de pétrole, mais dont les avions restent collés au sol. Cette situation devrait d’une manière indirecte profiter à Maurice », conclut-il.