
Une nouvelle rencontre concernant la suspension de Chidanand Rughoobar a eu lieu le 4 septembre. Six personnes étaient présentes, Chidanand Rughoobar et son avocat, deux préposés du ministère du Travail, un représentant de la Banque de Maurice et l’avocat de la banque.

Selon nos informations, l’affaire pourrait figurer à l’agenda du cabinet ministériel de ce 5 septembre. Car, la Banque de Maurice a décidé de maintenir la suspension de Chidanand Rughoobar. Elle l’a expliqué lors de la réunion du 4 septembre. Reza Uteem, qui n’était pas dans la réunion, fait comprendre qu’il devra discuter avec ses préposés et l’homme de loi chargé de ce dossier pour établir la marche à suivre. « J’ai été informé de la décision de la Banque de Maurice de maintenir la suspension de Chidanand Rughoobar. Je vais discuter de ce cas avec mes préposés et une décision sera prise à la lumière des discussions. En tant que ministre, j’ai fait un appel à la Banque de Maurice pour trouver un règlement à l’amiable. Il est dommage que celle-ci ait fait la sourde d’oreille », dit le ministre.
De son côté, Chidanand Rughoobar n’exclut pas l’éventualité d’une manifestation la semaine prochaine orchestrée par ses représentants syndicaux, dont Narendranath Gopee. « Il y a également l’option d’avoir recours à la justice. Nous sommes en train d’explorer les différentes options. Le ministre du Travail a été clair que la Banque de Maurice a enfreint l’article 10 de la constitution, soit la présomption d’innocence », tient à préciser Chidanand Rughoobar. Il affirme que les arguments de la Banque centrale ont été différents lors de chaque rencontre concernant sa suspension.
La BoM justifie sa position
La Banque centrale a publié un communiqué le 4 septembre. Celui-ci mentionne que le 29 août 2025, la BoM, assistée d’un avocat, a assisté à une réunion organisée par le ministre du Travail et ses collaborateurs, en présence de Chidanand Rughoobar, de son avocat et des syndicalistes Luximun Badal et Narendranath Gopee. Le ministre a demandé à la BoM de lever l’interdiction à l’encontre de Chidanand Rughoobar, et une réunion a été fixée le 4 septembre afin que la BoM fasse connaître sa position.
Le communiqué de la BoM indique que le 2 septembre, Chidanand Rughoobar a envoyé sa lettre de « justification » à la Banque. Il indique qu’il a fait un rapport à l’ancien second sous-gouverneur, Gérard Sanspeur, le 16 juillet 2025, que ce dernier l’a dûment pris en compte. « Étant donné que l’ancien SDG n’avait pas informé la Banque d’une telle communication, celle-ci a demandé aujourd’hui à Chidanand Rughoobar de fournir une copie dudit échange, ce que ce dernier a fait. La Banque va maintenant examiner ce nouvel élément, dont elle n’avait pas connaissance jusqu’à présent, en vue de prendre une décision à ce sujet. »
La BoM invite Chidanand Rughoobar, par l’intermédiaire de son avocat, à intervenir auprès des autorités judiciaires compétentes afin qu’elles accélèrent leur processus décisionnel le concernant, dans le but de régler rapidement cette affaire.
Des messages troublants autour d’une possible ingérence externe en circulation
Le climat reste tendu autour de la Banque de Maurice, alors que de nouvelles allégations viennent s’ajouter aux récentes turbulences au sein de l’institution. Depuis la démission du Second Deputy Governor, Gérard Sanspeur, plusieurs voix s’élèvent et certains éléments relayés dans des correspondances anonymes alimentent des soupçons d’ingérence dans les affaires internes de la BoM.
Des messages en circulation, dont l’authenticité reste à confirmer, évoquent l’intervention présumée d’un proche parent d’un haut responsable de la BoM dans certaines décisions opérationnelles. Il est notamment question de mettre plusieurs employés à la porte. Dans un message en particulier, l’auteur fait pression sur un haut dirigeant de la Banque centrale pour la réorganisation du département de la communication et le recrutement d’un certain Paul V. Des questions sont également posées si la suspension du directeur de la comptabilité et du président du syndicat, et dont les noms sont aussi cités, ne reflète pas exactement du proche en question de placer ses propres personnes. Des instructions auraient également été données pour écarter un dénommé D.R., chef de département, dès le premier jour de prise de fonction du haut responsable de la BoM. Cependant, la personne serait toujours en poste.
D’autre part, des dénonciations sont formulées à l’encontre d’une personne qui aurait délibérément manipulé une cinquantaine de documents, principalement des « minutes of proceedings » du Board de la BoM au lendemain des élections générales. L’affaire de l’ingérence d’une tierce personne, si elle s’avère vraie, constituerait une infraction très grave aux provisions de la BoM Act, indique une source. Lors d’un point de presse vendredi dernier, le Gouverneur de la BoM, Rama Sithanen, avait démenti toute ingérence et toutes les allégations portées par l’ancien Second Deputy Governor.
Quoi qu'il en soit, dans le milieu de la finance, plusieurs observateurs appellent à une clarification rapide de la situation, afin de préserver l’intégrité et la crédibilité de l’institution monétaire du pays. L’affaire, très suivie par l’Opposition, apprend-t-on, pourrait être portée au Parlement à la prochaine rentrée. Affaire à suivre de très près !
La position de la BoM
La BoM a confirmé qu’elle ne lèvera pas l’interdiction imposée à Chidanand Rughoobar. Ce dernier répond d’une accusation provisoire de « rogue and vagabond » et de propos obscènes envers la police. Sa fonction, selon la BoM, implique des interactions publiques sensibles, justifiant cette décision.

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