L’Agence européenne des médicaments (EMA) a, ce jeudi 18 mars, réaffirmé que le vaccin AstraZeneca contre le coronavirus est « sûr et efficace » et « n'est pas associé » à un risque plus élevé de caillots sanguins.
La directrice exécutive de l’EMA, Emer Cooke, a déclaré lors d’une visioconférence que « le comité est parvenu à une conclusion scientifique claire : il s'agit d'un vaccin sûr et efficace ».
Pour rappel, l'Autriche, les États baltes, le Danemark, la France, l'Allemagne, l'Irlande, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, l'Espagne et la Suède, ainsi que la Norvège, pays non membre de l'Union européenne (UE), figurent parmi les pays du Vieux continent qui ont soit suspendu le vaccin, soit interdit certains lots.
Officiellement, cette décision de suspendre l’utilisation du vaccin est motivée par « l’apparition de cas de thrombose » chez certains patients ayant reçu le vaccin.
Cependant, dans un article en ligne du journal « The Guardian », paru ce jeudi 18 mars, les auteurs écrivent qu'« en raison de l'extrême rareté de ces événements [Ndlr: les cas de thrombose], la décision de suspendre la vaccination a été critiquée comme étant politique. Certains États membres de l'UE, comme la Belgique et la Grèce, ne l'ont pas fait, la Belgique déclarant que la suspension du vaccin était "irresponsable" ».
Le magazine « Forbes » rejoint le « Guardian » dans son analyse, à travers un article publié en ligne ce jeudi 18 mars, et ayant pour titre « La suspension du vaccin AstraZeneca : une décision purement politique ». Selon l’auteur de cet article, « les experts affirment que le vaccin AstraZeneca est sûr et que cette suspension freine la progression de la campagne de vaccination. D’autres experts craignent que cette décision ne soit motivée que par des considérations politiques, et non scientifiques ».
Selon le journal américain, la situation est d’autant plus « préoccupante que la demande de vaccins dépasse actuellement l’offre, alors que les cas de Covid-19 continuent de monter en flèche en Europe ».
L’un des intervenants dans cet article, Davey Smith, spécialiste des maladies infectieuses à l'université de Californie à San Diego, se dit « déconcerté » par la décision de nombreux gouvernements de suspendre l’utilisation du vaccin AstraZeneca. « Je n’ai vu aucune donnée justifiant cette suspension. Si certains patients développent une thrombose, cela n’a rien à voir avec le vaccin. Ces patients l’auraient développée quoiqu’il arrive », affirme Davey Smith.
L’infectiologue n’est pas le seul à remettre en question la décision de certains États européens. Jennifer Nuzzo, épidémiologiste à l'école Bloomberg de l'université Johns-Hopkins, met en garde : « Faire une pause pour analyser les données, c’est bien. Toutefois, cela implique de prendre du retard en matière de protection des personnes contre une pandémie mortelle ».
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