Live News

Suspension des accords fiscaux de la Russie : des opportunités à saisir pour le secteur financier mauricien

Maurice est une juridiction plausible pour les capitaux russes.

La suspension des dispositions relatives aux accords de non double imposition entre la Russie et plusieurs pays laisse entrevoir des opportunités pour Maurice, notamment pour le secteur financier. La vigilance doit cependant être de mise.

Publicité

Le 8 août, l’agence de presse russe Tass annonçait que le président russe, Vladimir Poutine, a signé un décret suspendant certaines dispositions des accords fiscaux conclus avec les États-Unis, les pays membres de l’Union européenne et d’autres États qualifiés d’inamicaux. Le décret est déjà en vigueur. Le président russe suspend par la même occasion des articles des traités signés avec des paradis fiscaux offshore auparavant favorables à la Russie, tels que Chypre, le Luxembourg, Malte et la Suisse. Du côté de Russian Briefing, on soutient qu’il est probable que les capitaux russes détenus à l’étranger soient transférés vers de nouvelles juridictions, en particulier Dubaï et, dans une certaine mesure, Hong Kong et Maurice.

Cela pourrait être perçu comme une opportunité pour le secteur financier mauricien. Le Dr Chandan Jankee, GOSK et ambassadeur de Maurice en Russie, est d’avis que Maurice doit jouer la carte de la neutralité et maintenir ses relations avec les autres pays du monde. De ce fait, poursuit-il, si l’occasion se présente suivant la décision du président russe, il faudra regarder les avantages et désavantages pour Maurice. Ce qui est sûr, selon Ben Lim, CEO de l’Intercontinental Trust Ltd, c’est que cette suspension signée par Vladimir Poutine apporte des règles du jeu équitable pour les pays qui n’avaient pas de traité avec la Russie. « Certains capitaux russes vont probablement bouger. Reste à savoir s’ils vont venir à Maurice », soutient Ben Lim.

Maurice a-t-il la capacité et les attraits pour attirer les capitaux russes ? Le Dr Chandan Jankee répond par l’affirmative et précise que le secteur financier mauricien est stable et jouit d’une bonne réputation. « Il y a des institutions financières à Maurice qui travaillent pour attirer des capitaux russes. Il faut savoir que les Russes aiment bien Maurice », poursuit-il.

Concurrence

Cependant, les effets néfastes sur le centre financier mauricien de son inclusion sur des listes préjudiciables pendant une certaine période trottent encore dans les têtes. D’où la suggestion de Shahed Hoolash, Managing Director de Vistra Mauritius, d’être prudent dans notre approche auprès d’investisseurs étrangers. « Nous devons réaliser que nous venons tout juste de quitter la liste grise du GAFI et que nous devons donc être prudents quant au type d’affaires que nous acceptons, car nous sommes régulièrement évalués par les institutions internationales », dit-il.

Selon lui, la décision du gouvernement russe aura un effet sur les flux futurs et pas nécessairement sur les structures existantes à l’intérieur et à l’extérieur de la Russie. Elle aura un effet sur les flux russes et les flux internationaux de capitaux vers la Russie. « Dubaï et Hong Kong sont des destinations plus naturelles pour les investissements russes (entrants et sortants) que Maurice et sont susceptibles d’attirer les nouveaux flux, mais surtout d’avoir une ‘redomiciliation’ significative d’autres pays vers eux. Dubaï et Hong Kong seront donc les grands gagnants de ce changement de politique russe ».

Par ailleurs, le décret met fin à des articles des traités signés avec des paradis fiscaux. Maurice est-il un paradis fiscal aux yeux des investisseurs russes ? L’ambassadeur de Maurice en Russie affirme que les investisseurs russes recherchent des investissements alternatifs. Quant à Ben Lim, il rappelle que la juridiction mauricienne a évolué au niveau des mesures mises en place pour sortir des listes préjudiciables. « Nous avons passé beaucoup de tests. Maurice est en conformité à 100 % avec les recommandations du Groupe d’action financière », conclut le CEO de l’Intercontinental Trust Ltd.

Les pays concernés par le décret signé par Vladimir Poutine

Albanie, Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Bulgarie, Canada, Corée du Sud, Croatie, Chypre, Danemark, Espagne, États-Unis, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Japon, Lituanie, Luxembourg, Malte, Monténégro, Norvège, Nouvelle-Zélande, Macédoine du Nord, Pologne, Portugal, Roumanie, Singapour, Slovaquie, Slovénie, République tchèque, Royaume-Uni, Suède et Suisse.

L’objectif du décret signé par le président Vladimir Poutine est d’assurer l’adoption de mesures destinées à réduire l’impact sur l’économie de la Russie des conséquences de la suspension des dispositions des traités fiscaux avec ces pays.

  • salon

     

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !