Faits Divers

Suspecté de vol par un présumé dealer : Feroz, 57 ans, ligoté à une chaise et torturé toute une nuit par cinq malfrats

Feroz Feroz montrant les bleus sur son corps.

Ligoté, bâillonné et torturé. C’est la nuit cauchemardesque vécue par Feroz, âgé de 57 ans, le 28 février dernier, à Terre-Rouge. Au bout de plusieurs heures de souffrances, il a pu se libérer et se réfugier sur une montagne. Il a été admis à l’hôpital Dr A.G Jeetoo. Un règlement de comptes est à l’origine de cette agression : il est soupçonné de vol de drogue synthétique.

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« Sitan zot inn bat mwa, pena enn plass lor mo lekor ki pena douler ». Feroz, allongé sur son lit d’hôpital, se remet péniblement de son agression. Il vivait chez un proche à Rivière-du-Rempart avant de bénéficier de l’hospitalité d’un ami. « Il m’a proposé d'habiter sa maison à Terre-Rouge, j’ai accepté. Cela fait un mois que je vis là-bas », nous dit-il.

Feroz croyait en un geste de générosité, mais une fois dans la maison, il constate vite que sa vie était loin d’être paisible. « Linn koumans met bann kondision ek mwa. Li ferm mwa dan lakaz la. Mo pas gagn drwa sorti kan li pa la. Kan mo sorti lor mo bisiklet, chak kou li telefonn mwa li dimann mwa kot mo ete », raconte Feroz.

Au bout d’un certain temps, il constate que son ami était trempé dans un trafic louche. « Il n’a pas de permis de conduire, mais il circule en voiture et deal de la drogue synthétique. » Puis, il y a eu cette agression. « Un jour, il m’a roué de coups en disant que je lui avais volé pour Rs 300 de drogue, alors que je n’y ai jamais touché. J’ai reçu des soins à l’hôpital du Nord ». Malgré son agression, Feroz retourne sur le lieu : « Je n’ai nulle part où aller. Mo pe bizin siporte », confie-t-il.

Au fil des jours, la situation se détériore. « Il m’a accusé de deux vols de produits chimiques d’une valeur de Rs 300 et Rs 500. Je lui ai affirmé que je n’y étais pour rien. Il a explosé de colère. Ce 28 février, j’ai cru que ma fin était arrivée. » Vers 20 heures, Feroz est traîné à l’arrière de la cour par celui qu’il croyait son ami. « Ils étaient cinq. Ils m’ont fait asseoir sur une chaise, m’ont ligoté et bâillonné. Ils ont pris mon vélo et mon téléphone pour que je ne puisse m'nfuir ou contacter quelqu'un.»

Ligoté, Feroz ne peut fuir. « Leur objectif, explique la victime, c’est de m’arracher des aveux sur ces vols allégués. Ils ont commencé à me martyriser : marteau, bois, barre de fer, ils ont utilisé tous ces outils pour me torturer, me faire parler »

Feroz a reçu des coups sur les mains, la jambe, au visage. « Chaque fois qu’ils me frappaient, je ne pouvais tenir, je perdais connaissance. Ils versaient alors de l’eau sur moi et je me réveillais. Ils me frappaient et je perdais connaissance de nouveau », dit-il.

Le quinquagénaire dit être resté sur sa chaise plusieurs heures durant, sans rien à manger, ni boire. « Un de mes agresseurs a pris un couteau, à plusieurs reprises il a voulu me poignarder, les autres l’en ont empêché ». À bout de forces, ses agresseurs lui auraient laissé quelques minutes de répit. « L’un d’eux m’a lancé qu’ils me iraient à Sable-Noir pour m’enterrer. Zot dir mwa pa premye ki zot amen laba ».

« Monn kasiett lor montagn »

C’est vers 6 heures, que profitant d’un moment d’inattention de ses agresseurs, Feroz a pu fuir. « Monn sove monn kasiett lor montagn dan lerb. Monn trouv zot pe rod mwa ». Deux heures plus tard, il est sorti de sa cachette. « J’ai aperçu une dame, je lui ai demandé de l’aide. En voyant mon état, elle m’a remis Rs 100 pour que je puisse me rendre à Port-Louis. Je suis parti au poste de police de Line Barracks. Les policiers m’ont conduit à l’hôpital ».

Feroz a eu le bras fracturé et porte des bleus sur tout le corps. Il a en partie relaté son calvaire au poste de police de l’hôpital Jeetoo. Cependant, les policiers attendent qu’il se remette pour compléter sa version des faits.

Entre-temps, une semaine après son agression, Feroz reste en observation à l’hôpital. « Si mo retourn laba zot pou fini mwa ! ».

 

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