Suspecté de vol de légumes - La mère : «Les agresseurs de mon fils se sont trompés de personne»

Veuve et mère de trois enfants, Marie Lourde, 58 ans, raconte que son fils Louis Richard, 37 ans, se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment.

Dans la nuit du 29 mai à Trou-aux-Biches, des planteurs l’ont pris pour un voleur et l’ont lynché. Elle relate cette agression.

«Zot finn bat enn inosan. Ces planteurs se sont trompés de personne. Ils ont tellement battu mon fils que celui-ci s’alimente désormais à travers une sonde, raconte la mère désemparée. Je crains qu’il ne soit paralysé. Mon fils m’a raconté qu’il ne faisait que traverser ce chemin, quand il s’est retrouvé nez à nez avec des individus qui avaient des lampes de poche à la main. S’il avait été un voleur, il ne les aurait pas attendus et il n’aurait pas été tabassé ainsi. Un voleur se serait enfui », insiste Marie Lourde.

Son fils Louis Richard effectue de menus boulots comme maçon, aide-chauffeur et même chasseur de tangue. « Depuis qu’il est âgé de deux ans, il habite chez sa grand-mère à Petite-Rivière. Le jour de l’incident, il m’a informé qu’il allait chez des amis à Trou-aux-Biches.

Il était invité à dîner et à prendre un verre. Vers 22h30, il constate qu’il n’y a pas de place pour dormir chez ses amis. Il décide alors d’aller dormir chez un proche à Pointe-aux-Piments. So kamarad finn akonpayn li, finn montre li enn simin kupe kot morselman ki sort pli vit Pointe-aux-Piments. » C’est alors que Louis Richard croise le chemin de ces individus qui proféraient des jurons.

« Zot dimann li ki li pe fer par la. Li dir li pe pass par la pou sorti Pointe-aux-Piments. Zot koumans tap li kut sab lor so latet, ledo, lipie », ajoute la mère.

« Ils lui ont brisé les os »

Cette dernière a été informée de cette agression le lendemain. «J’ai été choquée de voir l’état dans lequel se trouvait mon fils. Son médecin m’a assuré qu’il ne survivrait pas. Mon fils n’a jamais eu de démêlés avec la justice, il n’a jamais volé, il n’a pas fait de prison. Ces brutes l’ont battu si fort qu’ils lui ont brisé les os», dit Marie-Lourde, en pleurs.

« Ces agresseurs auraient dû bien se renseigner avant d’agresser un inconnu. D’ailleurs, ils auraient dû le remettre à la police.  Zot pa gayn drwa akiz mo garson a tor. J’ai cru comprendre que les planteurs ont retrouvé un ballot d’arouilles dans un champ.

Comment peuvent-ils prétendre que mon fils est venu voler dans une plantation de l’endroit. Comment aurait-il fait pour transporter ce ballot d’arouilles ? Il aurait marché jusqu’à Petite-Rivière? Ce n’est vraiment pas logique : on ne vient pas de si loin, sans véhicule pour commettre un vol à Trou-aux-Biches », s’indigne Marie Lourde.

L’état de santé de Louis Richard est jugé très sérieux. La victime a subi plusieurs interventions chirurgicales. Il ne peut rien avaler ni boire en raison d’un violent coup de manche de pioche qu’il a reçu à l’estomac. Le jeune homme clame son innocence dans cette affaire sur son lit de l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Ses agresseurs ont été interpellés et traduits devant la justice, ils ont été inculpés d’agression avec préméditation.