« Je comptais les heures, ils sont restés trois heures chez moi »
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Cette nuit du mercredi 24 janvier restera à jamais gravée dans sa mémoire et au plus profond de sa chair. Alors qu’elle dormait, trois hommes ont fait irruption au domicile de cette jeune femme de 31 ans, à Quatre-Bornes. Elle a été bâillonnée et ligotée. Puis, l’un d’entre eux l’a agressée sexuellement, tandis que ses complices tentaient de trouver des objets de valeur. Leur forfait accompli, ils ont pris la fuite.
Assise sur son lit d’hôpital, où elle est admise depuis ce soir-là, la victime est hantée par ce qu’elle a vécu. « Je n’avais pas encore fermé la porte arrière, car j’avais encore des choses à faire. Je suis partie au lit et je me suis assoupie un moment », raconte-t-elle.
Elle a été brutalement tirée de son sommeil. « Je me suis réveillée parce qu’il y avait deux mains qui faisaient pression sur moi », explique la victime. En ouvrant les yeux, elle a alors vu deux hommes à côté d’elle. Ces derniers étaient venus pour cambrioler la maison.
« Ils m’ont menacée pour que je ne fasse aucun bruit. Ils ont mis ce que je pense être du chloroforme sur ma bouche pour que je m’évanouisse. Cela n’a pas vraiment fonctionné, car au bout de quelques minutes seulement, je suis revenue à moi. J’ai constaté qu’ils m’avaient bâillonné la bouche, ligoté les mains et masqué la vue », dit-elle.
Elle est tout de même parvenue à les entendre parler. « J’ai entendu trois à quatre voix. J’ai tout de suite reconnu l’une des personnes. Il s’agit d’un homme qui était déjà venu dans cette cour pour effectuer des nettoyages. On s’était déjà parlé et nous étions même amis sur les réseaux sociaux. C’était une personne que je côtoyais. Je me rappelle l’avoir même aidé. Je ne me doutais pas qu’il pouvait me faire une chose pareille. »
Selon elle, l’un des hommes se plaignait d’avoir fait le plein de la voiture pour rien. « Je ne porte aucun bijou. Ils n’ont pas trouvé grand-chose. Ils ont fouillé la chambre de mon enfant, qui heureusement n’était pas présent », affirme la trentenaire.
Pour la seconde fois, les intrus ont mis du chloroforme sur sa bouche, relate-t-elle. « L’un d’entre eux m’a alors agressée sexuellement. Je ne me suis pas débattue de peur qu’ils ne me tuent. Durant tout ce temps qu’ils étaient là, j’ai prié. Je me suis dit qu’il fallait que je sois patiente. De ma chambre, je pouvais entendre ma radio. Je comptais les heures. Ils sont restés trois heures chez moi. »
Ils ont fait main basse sur son vieux téléphone portable, un peu d’argent. « Avant de partir, ils ont coupé les liens. J’ai attendu quelques minutes avant de me lever pour être sûre qu’ils étaient déjà partis. Puis, je me suis précipitée chez le voisin en demandant de l’aide. Je n’ai pas de mots pour décrire ce que je ressens », murmure-t-elle.
Les policiers de diverses unités de la Western Division se sont mis à la recherche des suspects, suivant les indications fournies par la victime. Ainsi, en moins de 24 heures, Jean-François Goviden, 33 ans, celui dont la jeune femme a reconnu la voix, a été appréhendé, de même que ses deux autres complices, Arassen Mooroogiah, 31 ans, et Javed Musafar Modabaccus, 22 ans. Ils ont reconnu leur participation au cambriolage, mais nient avoir violé la victime.
Vendredi, ils ont été traduits devant le tribunal de Rose-Hill sous une accusation provisoire de viol. Ils demeurent en détention policière.
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