Interview

Suren Surat: «Les prix de certains légumes augmenteront jusqu’à 200 %»

Suren Surat, Managing Director de SKC Surat
Selon Suren Surat, la pénurie de légumes s’accentuera dans deux semaines. Il ajoute qu’on ne trouvera presque plus de carottes, de choux, de brèdes et d’herbes fines sur le marché. Alors que la demande, elle, ne cessera d’augmenter, surtout avec le début du jeûne dans le cadre de la Maha Shivaratri, prévient-il. SKC Surat a fait une demande pour importer jusqu’à 200 tonnes de légumes… Oui, car le besoin va se faire de plus en plus sentir. De par notre expérience et aussi d’après le feed-back que nous avons reçu des 200 planteurs qui nous livrent des légumes, la pénurie s’accentuera dans deux semaines. On ne trouvera presque plus de carottes, de choux, de brèdes et d’herbes fines, comme la coriandre et le persil, sur le marché.
Les consommateurs risquent-ils d’être affectés ? Les prix de certains légumes augmenteront jusqu’à 100 %, voire 200 % dans les semaines à venir. La qualité ne sera pas non plus au rendez-vous. Le problème d’approvisionnement se fera encore plus ressentir car ce sera bientôt le début du jeûne dans le cadre des célébrations de la Maha Shivaratri. D’autre part, nous devons livrer des hôtels et des bateaux de croisières. Comme nous sommes en pleine saison touristique, les visiteurs sont nombreux. Or, nous devons nous assurer que des légumes soient disponibles pour eux. Comment leur expliquer qu’il y a une pénurie ? Cela fera mauvaise presse au pays.
[blockquote]« Nous comprenons que les autorités veulent protéger les planteurs locaux. Mais ce n’est pas logique de pénaliser les consommateurs »[/blockquote]
C’est l’Agricultural Marketing Board (AMB) qui aura recours à l’importation des légumes qui se feront rares sur le marché. Que pensez-vous de cette décision ? Nous n’avons rien contre cette décision, aussi longtemps que l’AMB offrira tant la quantité que la qualité demandées. Il faut aussi que l’importation se fasse dans les plus brefs délais. En se basant sur notre expérience, nous savons que les importations se font beaucoup plus rapidement en passant par les sociétés privées plutôt que par un organisme de l’État. Nous comprenons que les autorités veulent protéger les planteurs locaux. Or, ce n’est pas logique de pénaliser les consommateurs. Au contraire, ils devraient avoir la priorité quand il y a des problèmes d’approvisionnement. D’autant plus que l’importation des légumes n’est qu’une mesure temporaire. Qui dit légumes importés, dit prix élevés. Qu’en est-il vraiment ? Les légumes importés sont deux, voire trois plus chers que les produits locaux. Raison : il faut inclure les coûts du fret et du stockage, sans compter les fluctuations du taux de change dont il faut tenir compte. Il est, toutefois, impérieux de préciser que les produits transportés par voie maritime sont vendus à des prix plus abordables que ceux transportés par avion. Pour le fret, il faut débourser Rs 10 le kilo par bateau, alors que par avion, il faut compter Rs 75 le kilo.
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