Suren Ramchurn, Head of Cards à la Barclays Bank: «Avec les cartes de crédit, les risques de non-paiement sont plus importants»

Suren Ramchurn, Head of Cards à la Barclays Bank, revient dans cet entretien sur le nouveau lecteur mobile de cartes bancaires de la Barclays Bank. L’occasion d’évoquer le marché des cartes de débit et de crédit à Maurice. La Barclays vient de lancer le lecteur mobile de cartes bancaires mPOS. Cela fait-il suite à une demande de la part de la clientèle ? Le marché des cartes bancaires a évolué. Nous ne pouvons plus continuer avec uniquement ces grosses machines que l’on pose sur les comptoirs. Nous devons nous développer à l’image de ce qui se fait dans le secteur de la téléphonie mobile. Il existe beaucoup de professionnels qui se déplacent : les taximen, les vendeurs et les livreurs de pizza. Leurs clients ont parfois besoin de payer avec des cartes, d’où le mPOS qui leur permet d’accepter ces paiements. Autre exemple : à la foire de Quatre-Bornes, les touristes pourront payer par cartes bancaires. Ce système apporte plus de sécurité en limitant les risques de vols d’argent liquide. Les comptes des commerçants sont crédités dès le lendemain d’une transaction, sans qu’ils aient besoin de se déplacer à la banque. Il n’y a ni frais de location ni de communication, uniquement les commissions habituelles. Le mPOS de Barclays est simple d’utilisation, et il n’est pas nécessaire de le connecter à un autre appareil. Les deux principales banques de Maurice ont une grande avance sur les autres. Le mPOS peut-il aider la Barclays à réduire l’écart en termes de parts de marché ? C’est sûr qu’avec ce développement, nous essayons d’attirer de nouveaux clients. Nous sommes là pour faire grandir nos affaires. La banque investit beaucoup dans le marché des cartes, d’autres projets arrivent encore, car le potentiel existe. Des clients professionnels viennent vers la Barclays pour la qualité de nos lecteurs de cartes bancaires qui ne prennent que cinq secondes pour autoriser une transaction. Comment évolue le marché des cartes bancaires à Maurice, notamment face aux services bancaires par internet ? Pour beaucoup, les paiements sur internet se font via des cartes bancaires. L’utilisation des cartes bancaires à Maurice augmente depuis ces 20 dernières années. C’est spécialement le marché des cartes de débit qui s’est développé, surtout auprès des jeunes professionnels. Le marché des cartes de crédit est également en croissance, mais il y a davantage de cartes de débit en circulation. Justement, les cartes de crédit sont moins utilisées, car il y a une perception que les frais liés à leur utilisation, notamment les intérêts, sont trop importants. Est-ce le cas ? Si quelqu’un ne veut pas payer d’intérêts avec sa carte de crédit, il doit payer chaque mois 100 % du montant utilisé. Si le client ne paie qu’une partie chaque mois, il aura naturellement des intérêts à payer. Cela dépend des risques. Avec les cartes de crédit, les risques de non-paiement sont plus importants, d’où des intérêts plus élevés. Le retrait en liquide via une carte de crédit engendre automatiquement le paiement d’intérêts. Une baisse des intérêts sur les cartes de crédit n’encouragerait-elle pas la concurrence et attirerait plus de clients ? Bien sûr. Quand nous le pouvons, nous baissons les taux d’intérêt ainsi que les charges. La banque est très pragmatique.