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Sur TéléPlus mardi soir : le rôle des Nations Unies décortiqué sur Gaza

Jocelyn Chan Low, Khalil Elahee et Me Rama Valayden.

« Gaza : catastrophe humanitaire ». C’était le thème d’une émission spéciale diffusée sur TéléPlus et présentée dans la soirée du mardi 31 octobre. Nawaz Noorbux recevait un panel d’invités pour discuter de ce qui est considéré comme l’une des pires catastrophes humanitaires des temps modernes.

Me Rama Valayden parle d’un sentiment d’impuissance. « Toute personne qui a une conscience ne peut ne pas être révoltée par ce qui se passe », dit-il. L’avocat parle d’un « génocide ». « Ceux qui disent le contraire ne comprennent pas ce qui se passe », affirme-t-il. Et selon l’ancien Attorney General, ce « génocide » ne semble pas prêt à s’arrêter. « Cela va continuer aussi longtemps qu’ils [les Israéliens] n’éliminent pas tous les Gazaouis et ne les repoussent pas dans le désert du Sinaï. Il y aura une extermination et un déplacement », craint-il.

L’ancien Secrétaire aux Affaires étrangères, Vijay Makhan, estime, quant à lui, qu’Israël « poursuivra sa croisade aussi longtemps qu’il bénéficiera du soutien des États-Unis ». Il parle d’une « grande inaction des organisations internationales », faisant référence aux Nations Unies. « De nombreuses résolutions sont votées chaque année, que ce soit lors de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité ou ailleurs, mais Israël s’en moque. Il sait qu’il bénéficie du soutien des États-Unis et des partenaires européens. Tan ki sa banla pu donn zepol Israel pou tir kout fizi, zafer la pou kontinie », dit-il, exprimant son indignation.

L’historien et universitaire Jocelyn Chan Low se montre aussi critique envers les Nations Unies, qu’il estime avoir été « hijacked » par les grandes puissances, membres du Conseil de sécurité. « Il y a des pays comme la Chine, des pays arabes et même la Russie qui veulent agir, mais dès que le sujet est soumis au Conseil de sécurité des Nations Unies, ils se heurtent aux États-Unis, qui sont finalement les seuls à pouvoir mettre fin à ce massacre », affirme-t-il.

Jocelyn Chan Low parle aussi d’une « suite logique » de la politique du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui, selon lui, a sabordé le processus de paix entre Israël et la Palestine pour empêcher la concrétisation de la solution des deux États. « Leur plan est de provoquer une crise humanitaire afin que les pays arabes décident d’accueillir les Gazaouis chez eux, permettant ainsi à Israël d’occuper leur terre. Rien n’indique qu’après Gaza, Israël ne poursuivra pas avec la Cisjordanie », craint-il.

Femmes et enfants

Le Pr Khalil Elahee a, pour sa part, déploré que sept victimes sur 10, côté palestinien, sont des femmes et des enfants. « Ils sont en train de faire passer les victimes pour des coupables », dénonce-t-il. Selon lui, il est peu probable que ce soit le Hamas qui ait bombardé un hôpital à Gaza, comme indiqué par Israël, compte tenu de l’effet dévastateur du missile qui est tombé. « Je doute que le Hamas dispose d’un missile capable de causer de tels dégâts à un hôpital », affirme le chargé de cours à l’Université de Maurice.

Marche à suivre

Pour Vijay Makhan, les efforts en termes de négociations et de diplomatie doivent se poursuivre. Il demande à la communauté internationale « d’assumer ses responsabilités ». « Ce qu’elle ne fait pas actuellement, en particulier les États-Unis et l’Occident », déplore-t-il. L’ancien Secrétaire aux Affaires étrangères demande également au gouvernement mauricien d’être un « leader » et non un « suiveur » dans cette affaire. « Maurice doit pouvoir consulter les autres pays de la région, dégager une position et envoyer le signal nécessaire. Elle peut jouer un rôle important », estime-t-il.

Jocelyn Chan Low demande, lui, de ne pas sous-estimer le rôle de la société civile à l’échelle mondiale. « Lorsque la connexion Internet a été coupée à Gaza, des internautes ont demandé à Elon Musk de déployer son réseau Internet satellitaire, ce qu’il a accepté de faire. De nombreux étudiants des universités de premier plan aux États-Unis ont manifesté. Un élu espagnol a exprimé son intention de traduire le Premier ministre israélien devant la Cour internationale de justice. Donc, des actions peuvent être entreprises », affirme-t-il, soulignant également « les mouvements de boycott et de désinvestissement vis-à-vis d’Israël ».

Khalil Elahee indique, quant à lui, que les Mauriciens peuvent aider et contribuer chacun à leur manière et selon leurs moyens. « Cependant, les médecins et infirmiers tués à Gaza seront difficiles à remplacer », se désole-t-il. Enfin, Me Rama Valayden suggère des mouvements de masse à Maurice en faveur des Palestiniens, à l’instar de ce qui se fait déjà dans plusieurs pays. « Il faut dépasser le cadre religieux et manifester en faveur des Palestiniens afin de faire pression sur les dirigeants et la communauté internationale », déclare-t-il.

Shakil Anarath : « Distribution de colis alimentaires à 15 000 familles »

shakeel AnarathIntervenant par visioconférence, Shakil Anarath de l’organisation Al-Ihsaan Islamic & Funeral Centre, qui dispose d’une équipe à Gaza, indique que le personnel, composé d’habitants de Gaza, travaille dans des conditions difficiles. « Leur sécurité est menacée. Il n’y a aucun endroit à Gaza qui peut être considéré comme sécurisé. Si un hôpital n’est pas sûr, aucun endroit ne l’est », dit-il.

Le responsable de l’organisation Al-Ihsaan indique que des dispositions ont été prises dès le début du conflit pour stocker un maximum de denrées alimentaires afin de venir en aide aux plus vulnérables. Il explique que, face à l’évolution des événements, l’équipe d’Al-Ihsaan à Gaza travaille désormais en collaboration avec l’organisation Red Crescent, qui est également présente sur place. « Nous travaillons actuellement sur un grand projet de distribution de colis alimentaires pour environ 15 000 familles. Nous fournirons également des médicaments et autres à environ 2 000 patients, et des vêtements seront distribués à environ 2 000 familles. »

 

Eliav Belotserkovsky : « Il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza »

Eliav BelotserkovskyDans une interview exclusive diffusée lors de l’émission du mardi soir sur Radio Plus, Eliav Belotserkovsky, l’ambassadeur plénipotentiaire et Extraordinaire de l’État d’Israël pour Maurice, déclare ne pas savoir quand la crise sera désamorcée et parle de manipulation de l’information. « Nous savons qu’il y a une manipulation de l’information, et nous avons pu le constater, je crois, il y a une semaine lorsqu’un missile du Hamas a frappé un hôpital à Gaza. »

Eliav Belotserkovsky soutient ensuite que le Hamas utilise les Palestiniens comme boucliers humains. « Nous n’attaquons pas les hôpitaux, et nous ne savons pas combien de boucliers humains le Hamas a utilisés. Ces personnes ont été tuées à cause du Hamas et non à cause d’Israël », insiste-t-il.

L’ambassadeur israélien affirme que son pays ne fait pas fi des appels à un cessez-le-feu de la communauté internationale et soutient qu’il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza. « Il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza. Chaque jour, des centaines de camions entrent à Gaza avec des fournitures. Israël a déjà repris depuis longtemps l’approvisionnement en eau de Gaza, et nous fournissons l’eau que nous avions l’habitude de fournir auparavant. Nous continuons à approvisionner Gaza », affirme-t-il.

 

 

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