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Sur recommandation de l’Inde : Maurice change de National Security Advisor

Le nouveau National Security Advisor Vivek Johri.

Exit Kumaresan Ilango, enter Vivek Johri. Maurice change de National Security Advisor. Il ne déroge cependant pas à la tradition scrupuleusement respectée depuis 40 ans, c’est-à-dire 1983, qui consiste à recruter un Indien pour ce poste. Kumaresan Ilango, surnommé « monsieur Moustache » par l’ancien CEO de Mauritius Telecom, Sherry Singh, dans le cadre de l’affaire « sniffing » de Baie-du-Jacotet, était le conseiller en matière de sécurité nationale attaché au Bureau du Premier ministre depuis septembre 2021.

Ce qui ne change pas non plus c’est que l’on reste dans le domaine du renseignement. Alors que Kumaresan Ilango était un haut cadre de la Research and Analysis Wing (RAW), agence de renseignement extérieur de l’Inde, cette fois-ci l’Inde délègue un autre ancien haut officier du renseignement qui a également officié à un haut niveau au sein de la RAW.

Vivek Johri devient ainsi l’interlocuteur unique pour toutes les questions de lutte contre le terrorisme concernant Maurice et travaillera en étroite collaboration avec les services de renseignement indiens et le Premier ministre mauricien, Pravind Jugnauth.

Vivek Johri est considéré par les autorités indiennes comme quelqu’un qui possède une vaste expérience dans la gestion de questions et de situations complexes.

Fin juillet 2019, Vivek Johri avait été nommé directeur-général de la Border Security Force (BSF). La BSF est considérée comme la première ligne de défense des territoires indiens et surveille, les frontières entre l’Inde et le Pakistan ainsi que  le Bangladesh.

Avant cette affectation, Vivek Johri était Secrétaire spécial de la RAW. Le National Security Advisor sortant, Kumaresan Ilango, et Vivek Johri sont donc deux hommes qui se sont étroitement côtoyés au sein de la RAW.

L’usage veut que ce soit l’Inde qui recommande une personne pour occuper le poste de NSA à Maurice. Et la recommandation est souvent respectée, même s’il y a eu quelques exceptions comme la nomination du Mauricien Deepak Bhookhun, ancien commissaire des prisons, à ce poste de 2000 à 2003.

D’ailleurs, au Parlement le 19 juillet, en réponse à une question du député MMM, Reza Uteem, le Premier ministre mauricien, Pravind Jugnauth, devait déclarer, par rapport au recrutement de Kumaresan Ilango, que ce dernier « a été nommé après que nous avons fait une demande auprès du gouvernement de l’Inde, et il y a eu une recommandation. Ceci a résulté en sa nomination comme NSA ».

« India bashing »

Son package consiste d’un salaire  de Rs 119 500, une « entertainment allowance » de Rs 11 000 et une « extra duty allowance » de Rs 30 000.

Interrogé par Reza Uteem sur pourquoi recruter un Indien à ce poste, le chef du gouvernement devait répondre : « Pourquoi ne nomme-t-on pas un Mauricien ? Alors pourquoi ne nomme-t-on pas un Indien comme conseiller à la sécurité nationale ? Pourquoi ? Qu’avez-vous contre l’Inde ? Il ne peut y avoir de raison de ne pas nommer un ressortissant indien, ou tout autre ressortissant en tant que conseiller à la sécurité nationale, sauf lorsqu’il y a des faits prouvés qui reposent sur des vérifications sérieuses ». Pravind Jugnauth devait alors accuser Reza Uteem de faire du « India bashing ». Chose que ce dernier a réfuté.

Depuis les années ’80, et plus précisément 1983, une vingtaine de ressortissants indiens se sont succédé au poste de National Security Advisor à Maurice et sont souvent des cadres ou anciens cadres de la RAW. Un des premiers, si ce n’est le premier, était Naushervan Framji Suntook, envoyé par la Première ministre d’alors de l’Inde, Indira Gandhi, au début des années ’80. Ensuite sont venus, entre autres, Jagdip Narain Taimini, Ramesh Shumoogum, Tiru Govind, Bibhuti Bushan Nandy, Gurinder Singh, Shantanu Mukherji, K.B.S. Katoch et  Kumaresan Ilango.

 

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