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Sur les récifs au Bouchon - Le renflouage du ‘Benita’ prendra au moins un mois

Les experts grecs de Five Ocean Salvage effectuant une visite de terrain dimanche.
Le vraquier libérien fera partie du paysage mauricien durant encore quatre semaines. Le pompage du fioul va commencer, des soudeurs grecs viendront calfeutrer les brèches de la coque et un deuxième remorqueur sera sur zone le 30 juin. Les autorités mauriciennes devront prendre leur mal en patience. Il faudra au minimum un mois aux experts grecs de la firme de renflouage Five Oceans Salvage (FOS) pour sortir le Benita des récifs volcaniques du Bouchon, sur lesquels il s’est drossé tôt le matin du vendredi 17 juin. Parti le 5 juin dernier du port de Paradip, dans l’État indien d’Orissa, en direction de Durban, en Afrique du Sud, le vraquier a frôlé le désastre après une bagarre entre deux marins. L’un d’eux s’est enfermé dans la salle des machines et a stoppé tout le système de contrôle du Benita qui a dérivé, jusqu’à s’échouer sur cette plage au Sud, moteur et transpondeur éteints. Recrutés par l’armateur Unit Maritime Inc, les Grecs ont pris possession du navire de 44 183 tonnes et de 181,5 m de long sitôt arrivés, samedi matin. Leur rapport révèle que toute la structure se trouvant sur les rochers ne cesse pas de vibrer sous les coups de boutoir de la houle.

«Effet de balancier»

« A seesaw effect can be noticed as an impact of the heavy swell with balance point in the area of cargo hold n° 3 », indique le document mis en circulation lors de la réunion tenue dimanche à Port-Louis. La cale n° 3 balance sur les récifs, ce qui favorise une flexion de la coque. Anastanios Sotirinarios, Senior Salvage Master de FOS, rappelle que les doubles coques des cinq cales ont commencé à prendre eau. Même constat pour la salle des machines et les cales 2, 4 et 5. D’où la présence d’huile lourde dans le lagon du Bouchon. La situation n’est pas catastrophique. Les 124 tonnes de fioul et 36 tonnes de gazole des cuves du vraquier seront pompées dans des réservoirs spéciaux. Lesquels seront transportés par hélicoptère jusqu’à l’aéroport de Plaisance. L’exercice devait débuter dimanche soir et se terminer d’ici trois jours. Six autres experts grecs, spécialistes de la soudure, débarqueront en début de semaine. Leur tâche consistera à calfeutrer les brèches dans les doubles coques sitôt que le Benita sera remorqué en eaux profondes. Des gabarits des parties endommagés seront commandés au Chantier naval de l’océan Indien pour éviter tout délai inutile. Le remorqueur Coral Sea FOS sera dépêché du port de Fujaïrah, aux Émirats arabes unis, pour prêter main-forte à l’Ionian Sea FOS. Ce remorqueur, qui a déjà, dans le passé, renfloué l’Angel One au large de Poudre-d’Or, sera sur zone le 30 juin. Dans l’intervalle, l’Ionian Sea FOS maintient le Benita en place grâce un câble. L’objectif est d’empêcher le vraquier, qui a perdu ses deux ancres, de s’approcher davantage du littoral ou de se renverser sur les récifs.

Alain Wong mécontent

Dimanche, le ministre de l’Environnement, Alain Wong, a plongé avec des hommes-grenouilles du garde-côte pour un constat de la coque. « Je ne suis pas satisfait de l’évolution du renflouage. J’aimerais que cela fasse plus vite », a-t-il confié au Défi Quotidien. Il annonce le recrutement d’experts additionnels pour évaluer l’exercice mené par les Grecs.

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Taton en détention, sa victime dans le coma

Omar Taton, le graisseur de 38 ans auteur de la bagarre et qui s’était enfermé dans la salle des machines, a été inculpé d’agression devant la Bail & Remand Court. Il a été placé en détention à Plaine-Magnien. Il risque également d’être inculpé sous la Maritime and Piracy Violence Act de 2011. « S’il n’a pas pris contrôle du navire, il l’a rendu incontrôlable. C’est très grave. Le MV Benita aurait pu éventrer un autre vaisseau ou couper la route du littoral », explique-t-on à l’hôtel du gouvernement. « Nous avons eu la peur de notre vie. Omar Taton a menacé de nous tuer si on tentait de l’arrêter. On ignore l’origine de la bagarre », confiait un marin. Dimanche, les limiers de la CID de Plaine-Magnien ont effectué une descente sur le MV Benita. La barre de fer qui aurait servi à agresser le marin Alvin Maderse, 29 ans, a été saisie. Huit marins ont également été interrogés. En présence d’un interprète, ils ont expliqué n’avoir rien vu de l’incident, sauf qu’ils ont aperçu Alvin Maderse monter sur le pont, le visage en sang. Alvin Maderse a été hospitalisé vendredi. Il avait été évacué par l’hélicoptère de la police. Grièvement blessé à la tête par des coups de barre de fer, il est dans un état semi-comateux. Son état de santé inspire de vives inquiétudes. Il devrait être transféré dans une clinique privée. La police n’a pu enregistrer sa version des faits. Interrogé par les enquêteurs, Omar Taton a avoué avoir agressé Alvin Maderse. Selon le suspect, ce dernier et d’autres marins auraient ourdi un complot et ont menacé de le jeter à la mer. L’enquête est policière est supervisée par l’Assistant Commissaire de Police Maunkee, Divisional Commander Southern. Par ailleurs, depuis samedi, 17 marins d’origine philippine logent à l’hôtel Le Saint-Georges, à Port-Louis. Le capitaine, son second, le chef mécanicien et son assistant sont restés à bord du MV Benita. Lovina Sophie
 

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