Dans l’après-midi du samedi 24 février, un camion transportant une pelleteuse a heurté le pont servant de passerelle pour piétons sur l’autoroute, à Roche-Bois, provoquant son effondrement partiel. Aucun blessé n’est à déplorer.
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«Mo pe vini lor bisiklet, mo pe pas lot kote. Mo trouv kamion-la so oter. Fini trouve li pa pou kapav pase », raconte un habitant de Roche-Bois, encore sous le choc de l’effondrement d’une partie de la passerelle pour piétons, après qu’un poids lourd l’a heurté, samedi. Un incident inédit qui soulève plusieurs interrogations.
14 h 17. Le poids lourd, avec son chargement, roule en direction du Nord sur l’autoroute. Il heurte de plein fouet la passerelle qui s’effondre immédiatement sur le véhicule. Une voiture qui s’engageait sur la voie rapide a pu s’arrêter de justesse, évitant l’impact.
Un attroupement s’ensuit. La grogne commence à se faire entendre. La police est alertée. Entre-temps, un badaud s’approche de la cabine du chauffeur. « Monn trouv li tousel dan kamion-la. Mo ti krwar linn mor. Apre mo trouv li galoupe li ale… » dit-il. Le camion roulait-il vite ? À cette question, l’homme répond : « Li pa ti pe roul vit, me so oter mem li pa ti pou kapav pas anba la. Erezman pena plis dega, pena zanfan lekol. »
Diverses équipes de secours sont rapidement mobilisées sur les lieux pour remédier à la situation, sous la supervision de l’assistant surintendant de police (ASP) Ashok Muttur de la Traffic Branch. Si cet accident n’a pas fait de blessés, il s’en est fallu de peu. Une piétonne a traversé la passerelle seulement quelques secondes avant que le camion ne heurte une partie de la structure (voir plus loin).
C’est le chaos. La police n’a d’autre choix que de fermer l’accès des voies dans les deux sens sur cette partie de l’autoroute pendant plusieurs heures. L’ASP Ashok Muttur évoque la mise en place de déviations pour faciliter la circulation durant les travaux visant à déblayer la route : « L’infrastructure du pont est endommagée complètement, mais nous sommes en train d’enlever l’obstruction pour faciliter la circulation des véhicules. »
Plusieurs automobilistes sont déviés vers l’autoroute M3 et l’ancienne voie de Terre-Rouge. L’ASP interdit formellement aux piétons de faire usage de la passerelle après l’impact. Un test de vibration est effectué sur place. Selon lui, la circulation des véhicules sur l’autoroute ne va pas détériorer la situation.
C’est au tour des éléments de la Special Mobile Force (SMF) de faire leur arrivée sur les lieux. Ils ont fort à faire pour déblayer la voie et enlever le camion et la partie de la passerelle qui s’est effondrée. Il faudra utiliser des grues.
La police de Roche-Bois, épaulée par des éléments du Divisional Head Quarters d’Abercrombie, a initié une enquête. D’ailleurs, après avoir quitté les lieux, le chauffeur du poids lourd s’est rendu à la police pour fournir des détails sur les circonstances entourant l’accident.
Le chargement excessif privilégié
La scène a été capturée par les caméras CCTV de la police. On y voit le camion, équipé d’une grue, poursuivre sa route sans se rendre compte que son chargement allait heurter la passerelle. Lors du choc, la grue est entrée en collision avec la passerelle, faisant tomber la plateforme sur le camion, entre la cabine du chauffeur et sa cargaison. Une voiture qui circulait dans l’autre voie, dans le sens inverse, a dû esquiver les débris provoqués par l’impact.
L’audition du chauffeur devrait avoir lieu dans les jours qui viennent pour les besoins de l’enquête. Le poids lourd sera soumis à des analyses d’experts pour déterminer si tout était en règle. Les premiers éléments recueillis par la police privilégient la thèse que le camion circulait avec un chargement excessif au moment de l’accident.
L’officier Jawaheer : « Le déblayage est une opération compliquée »
Selon Ehsan Jawaheer, du Mauritius Fire and Rescue Services, c’est le chargement du camion qui est entré en collision avec la passerelle, avant qu’elle ne s’effondre. Il incombe désormais aux autorités d’enlever les débris à l’aide d’une grue. Il concède que c’est une opération compliquée.
Toutefois, Ehsan Jawaheer tient à rassurer le public : « Les pompiers et toutes les autorités concernées font le travail nécessaire », avant d’ajouter : « Heureusement, il n’y a pas eu de blessés graves, grâce à Dieu. »
Il fait ressortir que si une voiture s’était trouvée sous le pont au moment où la passerelle s’est effondrée, cela aurait été une véritable catastrophe.
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