Jorel * ne reconnaît plus son benjamin. Son fils de 12 ans a été victime de harcèlement moral, physique et sexuel. Le dimanche 31 octobre, cet habitant de la Résidence Sainte-Claire a fait une déposition au poste de police de Goodlands contre cinq enfants de sa localité qui harcelaient son fils. Et ce, après avoir été informé qu’une vidéo circule actuellement dans sa localité, montrant son fils âgé de 12 ans, nu et en larmes et en train d’être malmené par quatre garçons et une fille de son quartier, âgés entre 12 à 15 ans.
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Du haut de ses 12 ans, Clark* est un petit garçon de forte corpulence avec de beaux yeux. Tétanisé par ce qu’il a subi par ses camarades, il ne veut plus quitter le toit de sa maison. Avec l’accord de ses parents, Clark nous livre ce qui s’est produit dans l’après-midi du samedi 30 octobre. Ce jour-là, vers 16 h 30, Clark revenait de la boutique du coin lorsqu’il a été encerclé par quatre garçons et une fille de son quartier. « Ils m’ont traîné de force jusqu’à la gare en me frappant. Ensuite, les garçons ont commencé à me déshabiller complètement avant de me bousculer tandis que la fille filmait toute la scène avec un téléphone portable à la main. Après, ils m’ont fait courir nu », livre-t-il avec une voix tremblante. La boutique est approximativement à 100 mètres de la gare de bus de Goodlands.
En rentrant du travail dans la soirée, Jorel *, le père du gamin, est tombé des nues lorsqu’il apprend la nouvelle de sa femme. Cette dernière a été alertée par le voisinage qu’une vidéo de son fils circule sur WhatsApp, montrant Clark nu et intimidé par ses camarades. « J’ai alors interrogé mon fils et il m’a raconté ce qu’il a subi. ‘Monn gagn sok ! Mo demann mwa ki kapav pass dan lespri sa bann zanfan la pou zot fer enn zafer koumsa. Kot nou pe ale ? », se désole-t-il. Le lendemain matin, Jorel est parti à la rencontre des parents d’un des quatre garçons. « Je suis tombé sur son père et lorsque je lui ai expliqué ce qu’a commis son enfant, il m’a simplement répondu : ‘to bizin al dir ek so mama parski kan mwa mo koz ek bann zanfan la, mama la ankoler’. C’est alors que j’ai préféré me tourner vers la police », poursuit Jorel.
Notons que c’est quelques jours après que la vidéo ait atterri dans la boite de messagerie de Jorel. « La vidéo circule actuellement dans le quartier et c’est un proche qui me l’a envoyé », précise-t-il avec tristesse et amertume. Une copie de la vidéo a été transmise à la rédaction. En effet, il s’agit d’une vidéo de 58 secondes, où l’on voit Clark en larmes qui criait : « les mwa ale, mo pou dir mo mama », tandis que les autres enfants rigolaient et s’amusaient à le dévêtir. Une fois complètement nu, on entend un des quatre garçons qui lui demandait de partir, en courant sans lui accorder le temps de se vêtir.
Plainte
Selon Clark, il s’agit ici de ses anciens camarades du quartier avec qui il passait du temps auparavant. Sauf que les choses ont changé depuis. Clark a été non-seulement mis à l’écart, mais, « zot koumans takinn mwa ek sak fwa zot trouv mwa, zot dir zot pou tap mwa », raconte le petit Clark. Son père est hors de lui : « mo ankoler mo get sa bann zimaz-la. Pa fasil pou enn paran ».
Une plainte de ‘Dealing with Obscene Matter’ a été enregistrée contre les camarades de Clark. La Child & Development Unit (CDU) en a été informée. Le mercredi 3 novembre, Clark et son père ont été interrogés par une représentante de la CDU. Juste après, les éléments de la Brigade pour la Protection des Mineurs ont aussi été alertée.
La police de Goodlands enquête simultanément dans cette affaire. Les cinq enfants seront interrogés incessamment. L’enquête suit son cours.
(*prénom fictif)
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