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Suite à un terrible accident de moto : le jour où la vie d’Hugo a basculé à jamais

Hugo reste allongé jour et nuit sur le lit de sa chambre.

Parfois, il suffit d’une fraction de seconde pour que la vie d’une personne prenne une tournure inattendue. Alors qu’il croquait la vie à belles dents, un jeune homme de 35 ans est devenu paralysé suite à un terrible accident de la route. Depuis, c’est sa mère qui prend soin de lui, tel un bébé.

23 janvier 2021, une date qui restera à jamais gravée dans la tête d’Hugo. Ce jour-là, il a enfourché sa moto et a quitté sa maison située à la rue à Mgr. Leen, à Port-Louis, pour se rendre dans le Nord de l’île afin de rencontrer un ami. Aux environs de midi, il se trouvait près de Caudan quand le drame est arrivé. Sa mère, Huguette, 61 ans, s’en souvient encore. « J’étais à la maison quand des policiers sont venus frapper à la porte. Ils m’ont annoncé que Hugo avait eu un accident et qu’il était à l’hôpital. Nul besoin de vous dire que j’ai ressenti un grand choc. Mon mari et moi nous nous sommes précipités à l’hôpital.

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Une fois sur place, quand j’ai vu l’état dans lequel mon fils était, une très grande tristesse m’a envahi », relate-t-elle. 

Un an et sept mois se sont passés depuis ce terrible accident qui a brisé la vie de Hugo. Paralysé des deux jambes, il doit rester perpétuellement allongé sur le lit de sa chambre. Le trentenaire ne peut même pas s’asseoir sur un fauteuil roulant. Heureusement qu’il peut encore se servir de ses mains pour contrôler le téléviseur installé dans sa chambre avec la télécommande. Quand il en a assez de la télévision, il s’endort. Voilà à quoi se résume son quotidien.  « Hugo est le deuxième enfant d’une fratrie de quatre. Il est proche de nous tous, de moi en particulier, et il le restera tant que je vivrais », indique cette mère qui confie qu’avant son accident, son fils était plein de vie.

Femme courageuse

Malgré ce drame qui s’est abattu sur la famille, on sent qu’Huguette est une femme courageuse. Elle travaillait comme garde-malade, mais après la tragédie, elle a été contrainte de prendre sa retraite pour prendre soin de son fils. « Je n’avais pas le choix et maintenant je suis la garde-malade de mon propre fils. C’est moi qui m’occupe de lui, lui fait un brin de toilette, car il ne peut absolument pas bouger », indique la     sexagénaire. Comme un malheur ne vient jamais seul, elle s’est fait mal à la colonne vertébrale à force de soulever son fils. Désormais, elle marche à l’aide d’une badine.

Malgré tout, Huguette continue à prendre soin de Hugo, comme elle le faisait autrefois, quand il était encore un bébé. Son père, Antoine, 63 ans, ex-employé de Poupard, est aussi d’une grande aide. En effet, Hugo préfère que son père s’occupe de lui pour des soins plus intimes. 

L’attitude de la Sécurité sociale déplorée

Hugo touchait une pension d’invalidité qui a été supprimée. « Il a touché sa pension jusqu’au mois d’août dernier. J’ai reçu une lettre datée du 16 août 2022 m’annonçant la suppression de la pension parce que mon fils n’est plus handicapé à hauteur de 60 %. Les os de ses deux jambes sont broyés. Ses ligaments sont endommagés. Si les blessures se cicatrisent, ses deux jambes restent raides comme des morceaux de bois. Il ne peut pas s’asseoir sur un fauteuil roulant, encore moins se mettre debout, et pourtant, il n’a plus droit à une pension d’invalidité ! Sa santé ne s’est pas améliorée… », se lamente Huguette qui crie à l’injustice. 

« On m’a expliqué que je pouvais faire appel contre la décision du comité médical de la Sécurité sociale. C’est ce que j’ai fait, en vain. Par la suite, on m’a indiqué que mon fils allait être examiné par un tribunal médical, mais il fallait que je l’emmène à la Sécurité sociale. Quand je leur ai expliqué que mon fils ne peut pas voyager et que c’était mieux d’envoyer les docteurs chez moi, ils n’ont pas été d’accord. Ils insistent que je l’emmène au siège de la Sécurité sociale et m’ont dit : ‘Madame, mettez-le sur un fauteuil roulant’. Je leur ai répondu que Hugo voyage uniquement allongé sur une civière et par ambulance », ajoute la sexagénaire. 

Selon elle, le dernier médecin qui a rendu visite à Hugo l’a fait du seuil de sa chambre. « Il ne s’est même pas approché du lit de mon fils. Alors comment a-t-il conclu que son état de santé s’était amélioré ? Je ne comprends pas », déclare-t-elle, en précisant qu’elle ne connait pas le nom du docteur. « C’est la première fois qu’il venait à la maison. Il s’est présenté ainsi : ‘Madame Sérieuse, je suis le médecin de la Sécurité sociale’ », ajoute notre interlocutrice. 

Quid de l’assurance et d’éventuels dédommagements ? Huguette confie ne pas connaitre tous les détails de l’accident, car son fils dit ne pas s’en souvenir. C’est ainsi que la situation financière de la famille est délicate. Ils doivent compter uniquement sur leurs pensions de vieillesse respectives et c’est très peu, en sachant que les couches pour adulte coûtent quelque Rs 2 000 par mois. 

Contre vents et marées, Huguette garde espoir et pour cause. Tout n’est pas perdu. « Je ne sais pas comment les choses vont évoluer. Il se pourrait que mon fils soit envoyé en Inde pour suivre un traitement pour ses jambes. Tout dépend du ministère de la Santé. Dans deux semaines, il va subir un scan à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo », déclare-t-elle.
 

 

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