Sudhir Sesungkur, ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance, réplique aux allégations de Roshi Bhadain, annonce la refonte de la FSC et partage sa vision de la bonne gouvernance.
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« Bhadain a le don de tout mélanger pour noyer le poisson et semer le doute dans l’esprit des gens. »
Vous aviez déclaré que le contrat entre Rum & Sugar et la Mauritius Duty Free Paradise (MDFP) était inférieur à Rs 100 000 et ne nécessitait pas d’appel d’offres. Lors de sa conférence de presse, vendredi, Roshi Bhadain a produit une facture de Rs 300 000 pour l’achat de biscuits. Il vous accuse de ‘cover-up’…
Ça me fait rire ! Ce n’est pas le rôle du ministère de la Bonne gouvernance d’enquêter sur les commandes d’une compagnie privée. Je n’ai pas mandat pour le faire. La MDFP compte 200 fournisseurs. Est-ce au ministère d’enquêter sur chaque contrat supérieur à Rs 100 000 ? Dans ce cas précis, la Mauritius Duty Free Paradise achète une boîte de biscuits à un prix X et la revend plus cher avec profit. Est-ce de la mauvaise gouvernance ?
Si vous affirmez qu’une personne est protégée dans cette affaire, il y a des institutions pour enquêter sur ce genre de choses. Si vous avez des preuves, communiquez-les aux institutions concernées. Ne faites pas des conférences de presse et des palabres sur Facebook.
Vous ne tenez pas Roshi Bhadain en très haute estime, n’est-ce pas ?
Depuis quand existe Rum & Sugar ? Roshi Bhadain a été ministre de la Bonne gouvernance en 2016 et ce jusqu’au début de 2017. Pourquoi n’a-t-il rien fait ? Il doit s’expliquer à ce sujet. Son Reform Party ne décolle pas. C’est un one man show, un parti Facebook qui dépend des Likes et des LOL. Il est un éléphant dans un magasin de porcelaine. Roshi Bhadain transforme la vérité en mensonge et vice versa. Il pense avoir le monopole de l’intelligence.
Vous reprochez à Akilesh Deerpalsing d’ingérence dans le fonctionnement de la Financial Services Commission (FSC) et d’avoir participé à l’octroi de la licence au banquier angolais Alvaro Sobrinho qui fait l’objet de controverses en ce moment. Roshi Bhadain dément.
Qu’est-ce qu’il pourrait dire d’autre ? Le fait est qu’Akilesh Deerpalsing était à la fois Adviser du ministre des Services financiers Roshi Bhadain et en même temps consultant de la FSC.
Alvaro Sobrinho est-il vraiment ce que prétendent certains ?
Un secteur financier ne peut être infaillible à 100 %. Dans tous les centres financiers, on rencontre ce genre de situation. Il faut faire attention. Le secteur financier est vital pour notre économie. Il faut bien vérifier les informations avant de les diffuser dans les médias. Les institutions, comme la FSC, ont une tâche difficile et un rôle important à jouer dans le bon fonctionnement de notre secteur financier. Pendant deux ans, il n’y avait pas de CEO à la FSC. Maintenant, on cherche une personne de haut calibre pour la rendre plus solide.
Y a-t-il vraiment un problème Alvaro Sobrinho ?
Tout ce qu’on peut dire, c’est qu’on suit le dossier de près. Des directives ont été émises aujourd’hui. Je rassure la communauté des investisseurs : ils sont toujours les bienvenus.
Vous avez critiqué la FSC à plusieurs reprises...
Cette institution sera réformée en profondeur. Nous nous inspirerons du modèle de la Banque centrale avec diverses divisions dirigées par des personnes de calibre. Si une institution a les structures nécessaires, il n’y a aucune nécessité d’avoir des directives venant d’ailleurs. Si elle est fragile et ne dispose pas des compétences nécessaires, ce genre de problème surgira. Plusieurs postes de directeurs sont restés vacants : était-ce délibéré ?
Cherchez-vous à remplacer Padassery Kuriakose Kuriache, Chief Executive Officer suppléant de la FSC ?
Nous avons identifié un certain nombre de candidats. En ce qui le concerne, on trouvera une formule.
Roshi Bhadain allègue que vous avez une dent contre la FSC qui a enquêté sur vous dans le cadre de la compagnie Apostle International Management Services...
C’est une pure invention. La licence a été suspendue en 2014 à la suite de pressions politiques. L’objectif était de détruire ce business parce que je faisais de la politique active. Le MSM était alors dans l’opposition. En 2015, après les élections, j’ai rencontré Roshi Bhadain pour partager mes idées sur le développement du secteur, car j’ai une très longue expérience dans ce domaine. C’est moi qui ai demandé la création d’un Full Fledge ministère des Services financiers. Roshi Bhadain a le don de tout mélanger pour noyer le poisson et semer le doute dans l’esprit des gens. Apostle International Management Services est une affaire enterrée depuis longtemps. Par ailleurs, je vous informe qu’on a initié une enquête sur la vente de Britam Kenya. Des développements sont attendus très bientôt.
Rs 8 millions de Baker Tilly Alliance Associates font l’objet de controverses, selon Roshi Bhadain. En janvier 2016, il y aurait eu un accord où vous auriez remboursé Rs 6 millions ?
C’est de la pure imagination. Roshi Bhadain voit des fraudes partout. Qu’il fouille dans son propre passé. Il est très mal placé pour donner des leçons. Dans le cas de Baker Tilly, avec 25 % des actions, j’étais l’un des membres fondateurs avec trois autres partenaires. Après une évaluation indépendante, mes partenaires ont dû me payer. Avez-vous déjà vu l’auteur d’un détournement de fonds être payé au final ?
Aviez-vous été limogé ?
C’était un partenariat. On ne peut virer un partenaire.
De manière générale, y a-t-il beaucoup de travail à faire au niveau de la bonne gouvernance à Maurice ?
C’est un grand chantier. Certains corps paraétatiques sont loin des bonnes pratiques. Il y a beaucoup d’éducation à faire dans le secteur public et les corps parapublics. Un travail de coordination est nécessaire à tous les niveaux. Nous voulons mettre en place un office de la bonne gouvernance. Toute une mentalité et une culture doivent changer. Cela ne se fera pas du jour au lendemain.
À partir du 1er avril, le nouveau traité entre l’Inde et Maurice entrera en vigueur. Les gains en capitaux seront taxés sur le sol indien pour les investisseurs utilisant la juridiction mauricienne. Maurice perd un atout phare de son service financier. Comment se passe la transition ?
Nous sommes en contact permanent avec les opérateurs du global business à travers le Financial Services Consultative Committee qui regroupe les opérateurs de tous les secteurs du « global business ». Les derniers chiffres démontrent que Maurice conserve sa première place comme pourvoyeur d’investissements en Inde, très loin devant Singapour. On suit l’évolution de la situation. On prendra des initiatives pour rendre Maurice encore plus compétitif en Inde et en Afrique du Sud. Il y a davantage de confiance. Il faut continuer à diversifier nos marchés, produits et instruments. Le principal reste la confiance. Pour cela il faut des institutions solides, compétentes et respectées.
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