L’élu du Mouvement socialiste militant estime que la drogue synthétique demeure un sujet d’inquiétude pour le pays. Sur le plan politique, il soutient que le changement à la tête du gouvernement doit se faire dans le respect de la Constitution et affirme que Pravind Jugnauth a su galvaniser le parti soleil.
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Comment est l’entente entre les partenaires de l’Alliance Lepep après deux années ensemble ?
Il y a une synergie entre les trois leaders de l’Alliance Lepep. Il y a une relation très cordiale.
« On a jeté les jalons de nouveaux développements. On ne peut pas nous juger après 24 mois. »
Les gens s’expriment comme bon leur semble, mais qu’on le veuille ou non, il y a une entente entre eux. C’est un élément important pour qu’un gouvernement puisse fonctionner dans l’intérêt supérieur du pays.
Quel est le bilan du gouvernement après deux années au pouvoir ?
Quand l’Alliance Lepep avait remporté les législatives en décembre 2014, l’attente de la population était grande. On doit bien comprendre que Maurice est un petit État. On fait face à des pressions mondiales. Il ne faut pas oublier que certains pays, comme Singapour, ont réalisé une croissance de 2,5 %. À Maurice, la croissance tourne autour de 3,3 %, ce qui est raisonnable. On a un long chemin à parcourir. On a jeté les jalons de nouveaux développements. On ne peut pas nous juger après 24 mois. Dans une telle conjoncture, les décisions que le gouvernement est en train de prendre auront des retombées positives dans les prochaines années. De toute façon, c’est le Premier ministre qui va dresser un état des lieux à l’issue des décisions de son équipe et il agira en conséquence. C’est sir Anerood Jugnauth (SAJ) qui est le chef du gouvernement et il lui appartient de décider où il faut faire des ajustements.
Ce n’est pas ce qu’attendent les Mauriciens. En êtes-vous conscient ?
Nous sommes dans la même situation qu’en 1982-1983 quand SAJ avait conquis le pouvoir. Il y avait une grande attente parmi la population. Ce sont dans les années 1986-1987 qu’on a eu des développements. C’est en décembre 2017 qu’on pourra dresser le bilan de l’Alliance Lepep. C’est alors qu’on saura si on a réellement réussi et si on a été à la hauteur des attentes de la population.
Qu’en est-il de l’emploi ?
On doit être honnête. Tous les jeunes veulent décrocher un emploi dans le secteur public. La Public Service Commission vient de lancer un exercice de recrutement. Mais le secteur privé demeure le plus grand générateur d’emplois. La création d’emplois se fera l’année prochaine. 2017 sera l’année de la relance avec l’ensemble des projets qui seront mis en œuvre. On espère que les jeunes obtiendront un emploi dans les secteurs public ou privé.
Pensez-vous que SAJ sera toujours Premier ministre en 2017 ?
Il a annoncé son départ. En temps et lieu, il partira. Les changements à la tête du gouvernement se feront dans le respect de la Constitution.
Pravind Jugnauth a-t-il les qualités requises pour succéder à son père ?
Aujourd’hui, Pravind Jugnauth est le leader du Mouvement socialiste militant (MSM). Il a su galvaniser le parti soleil. On ne doit pas oublier que des observateurs politiques disaient que le MSM était mort. Et c’est ce même Pravind Jugnauth qui a relevé le parti. Le Mouvement militant mauricien lui-même remettait en question les conditions de l’alliance qu’il avait concoctée. Contre vents et marées, Pravind a propulsé le MSM là où il est aujourd’hui. Nous sommes la formation politique qui a le plus grand nombre d’élus au Parlement. D’ailleurs, Pravind Jugnauth est déjà à la tête d’une équipe et a le profil qu’il faut pour être à la tête du pays.
Navin Ramgoolam n’est-il pas une menace ?
Navin Ramgoolam et Paul Bérenger sont dans l’opposition. De fait, ils sont toujours une menace pour le gouvernement. C’est à ce dernier de voir quelles mesures il faut prendre pour les contrecarrer.
Que pensez-vous des drogues synthétiques ?
La situation est toujours alarmante. Même l’institution d’une commission d’enquête sur la drogue ne suffit pas. On doit travailler de concert avec les organisations non gouvernementales (ONG). Je lance un appel au Premier ministre et au ministre de la Santé pour mettre en place un comité au niveau national, afin de revoir les préventions et la réhabilitation.
Votre collègue le ministre de la Santé n’est pas du même avis…
Je ne veux pas politiser le débat. Le problème des drogues synthétiques ne concerne pas seulement le ministre de la Santé, mais tout le monde. On doit tous travailler de concert pour combattre ce fléau.
Ces derniers temps à Cité Sainte-Claire à Goodlands, dans votre circonscription, plusieurs saisies de drogue ont eu lieu. Que comptez-vous faire afin d’éliminer ce fléau ?
Début janvier 2016, on a créé un comité composé de membres de la force policière, d’ONG et de conseillers, afin de dégager une solution à ce problème dans la circonscription no 6 (Grand-Baie/Poudre-d’Or). Le commissaire de police a agi en conséquence car il y a eu des arrestations dans cette partie du village. Il faut que Cité Sainte-Claire devienne un lieu où il fait bon vivre et où la paix règne. L’éducation doit être la priorité des jeunes. Les parents et les ONG ont un grand rôle à jouer en ce sens.
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