Les fonds du Sugar Insurance Fund Board continuent de s’amenuiser. Selon les prévisions de l’organisme, avec tous les paiements en cours, il ne restera que Rs 2,8 milliards dans les caisses. Si deux catastrophes surviennent durant la prochaine année financière, il faudra Rs 2 milliards minimum pour chacune d’elles pour pouvoir payer les planteurs.
Publicité
Le Sugar Insurance Fund Board (SIFB) est à bout de souffle. Ses fonds non audités accumulés fin juin 2018 s’élèvent à Rs 4,2 milliards. Mais avec l’aide financière qui a été accordée à tous les planteurs, notamment Rs 1 250 par tonne de sucre, le SIFB a dû décaisser Rs 318 millions. La somme supplémentaire de Rs 55 millions a été versée à ceux qui ont produit jusqu’à 60 tonnes de sucre. L’organisme a aussi dû décaisser Rs 112 millions et Rs 10 millions comme prime générale et prime d’incendie respectivement. Les fonds à fin décembre 2018 étaient de Rs 3,9 milliards.
Pour la coupe de 2017, les compensations payées aux planteurs s’élevaient à Rs 358 millions et celles versées aux usiniers Rs 110 millions. À la mi-avril, les fonds accumulés s’élevaient à Rs 3,4 milliards. En retirant Rs 235 millions payées aux planteurs pour la coupe de 2018, Rs 60 millions aux usiniers et Rs 6 millions de compensations d’incendie, il ne restait que Rs 3,1 milliards au 5 mai 2019.
Selon les estimations du SIFB, il faut payer Rs 24 millions à Deep River Beau Champ, une somme due à la coupe de 2010. Il faut aussi décaisser Rs 148 millions pour trois usiniers et Rs 175 millions pour 17 établissements sucriers. Du coup, il ne devrait rester que Rs 2,8 milliards dans les caisses du SIFB.
C’est justement ce qui en inquiète plus d’un au sein de l’organisme. « Prenons un exemple. Si la communauté des planteurs se retrouve avec deux catastrophes – sécheresse, inondations etc. – au cours du prochain exercice financier qui débute le 1er juillet 2019, il faudra donner des compensations aux planteurs. Or, afin d’être en mesure de tous les payer, il faudra au minimum Rs 2 milliards pour chaque catastrophe », explique une source. En faisant le calcul, poursuit-elle, cela signifie que le SIFB doit trouver Rs 1,2 milliard afin d’être solvable. D’ailleurs, une révision actuarielle se fait en ce moment.
Le ministre de l’Agro-industrie Mahen Seeruttun confirme que les fonds s’épuisent, car il faut payer des compensations aux planteurs. « On est train de voir comment il faut aider les planteurs. J’ai d’ailleurs commandité un rapport », a-t-il conclu.
Salil Roy : « Les planteurs doivent faire attention avant de signer les formulaires »
L’enregistrement des planteurs sur la coupe de 2019 se fait en ce moment au sein du SIFB. Mais les planteurs doivent aussi signer des formulaires. Ceux-ci prévoient que s’il y a encore un event year dans les années à venir, les compensations qui seront octroyées ne seront plus les mêmes. Raison : les fonds au sein de l’organisation sont en train de diminuer. C’est ce qui a été mentionné dans les documents que les planteurs sont appelés à signer. Salil Roy, président de la Planters Reform Association (PRA) , souligne que c’est de la mauvaise foi.
« Ce n’est pas possible que le SIFB dilapide les fonds et ce sont les planteurs qui paient les frais. Les planteurs doivent faire attention avant de signer les formulaires », a-t-il déclaré. En signant ces formulaires, les planteurs acceptent de recevoir une compensation réduite, fait-il comprendre. Le président de la PRA indique qu’il y a des « forces occultes » à l’œuvre au sein du SIFB. « Après deux années, les planteurs viennent d’avoir leur dû sans intérêts. Cependant, ceux qui ont contribué au fonds et qui ont disparu n’ont rien reçu. Le paiement de l’event year de 2018 n’est pas correct parce qu’auparavant les planteurs recevaient une compensation s’ils faisaient une perte de 17 %. Désormais il faut qu’ils aient fait des pertes de 20 % pour être éligibles », a conclu Salil Roy.
Fonds utilisés pour contrer la chute du prix du sucre
Ces dernières années, les fonds du SIFB ont été utilisés pour contrer la chute du prix du sucre à l’international. Pourtant, ils sont destinés à secourir les planteurs en cas de dégâts majeurs dus aux intempéries. Cela a entraîné des dépenses qui n’étaient pas prévues. En parallèle, les revenus provenant des primes payées par les planteurs ont baissé de 50 % depuis 2014.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !