Le plan national pour l’exportation, lancé par le Premier ministre et ministre des Finances Pravind Jugnauth, le vendredi 31 mars, arrive au moment opportun, tenant compte des mutations sur le marché mondial, les défis pour le pays tant en interne qu’en externe.
Du moins, c’est l’avis des chefs de file des divers secteurs de l’économie, interrogés sur le sujet. Initié par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de la Protection des consommateurs, la National Export Strategy fait partie des efforts du pays à revigorer la croissance et le commerce.
Sept secteurs prioritaires ont été définis : transformation de produits alimentaires, pêche et aquaculture, instruments médicaux, la bijouterie, les services financiers, le développement de logiciels et le tourisme culturel.
Raju Jaddoo, secrétaire général de la MCCI : « C’est le moment d’agir »
« Le dévoilement de cette stratégie arrive à temps. Les analyses effectuées nous permettront de prendre des décisions informées dans le sens que ce n’est pas maintenant que nous devrons revoir nos forces et faiblesses. Nous devons nous focaliser sur des secteurs où nous avons un avantage comparatif. Il faut voir sur le long terme. Il se pourrait qu’il y ait des secteurs où ils ont bien fait par le passé, mais qui devront continuer à être maintenus dans un autre format.
On doit changer la façon dont on procédait avant. Maurice n’a plus cet avantage sur la main-d’œuvre, productivité, ni les préférences au niveau des marchés. C’est ce qui s’est passé graduellement. Nous n’avons pas changé. Et nous nous attendons à ce que les secteurs traditionnels nous portent vers l’avenir. Ce n’est plus possible. Nous sommes à la croisée. Nous avons assez réfléchi. C’est le moment d’agir. »
Sylvan Oxenham, président de l’Association of Mauritian Manufacturers : « Des paramètres pour trouver la voie »
« C’est un document qui a été élaboré avec beaucoup de temps et qui contient beaucoup de détails. Le rapport représente une boîte à outils pour avoir un plan de développement dans différents secteurs, le mener à bien pour exporter. Il est vrai que l’exportation par les petites et moyennes entreprises est difficile.
Sur l’Afrique, il y a beaucoup d’obstacles. Le plan nous donnera les paramètres, les outils et une synergie de tous les acteurs de pouvoir ensemble trouver la voie pour réussir à exporter. »
Amar Deerpalsing, président de la Fédération de petites et moyennes entreprises : « Revoir cette résistance aux changements »
« En ce moment, Maurice fait face à un gros souci. Le déficit commercial s’aggrave. Le niveau d’exportation régresse. Si rien n’est fait, nous perdrons nos acquis de ces dernières décennies. Le rapport arrive au moment opportun pour aborder certaines questions. Le monde évolue.
Des incertitudes s’installent telles que le Brexit, les États-Unis qui cherchent à se renfermer et prochainement l’élection présidentielle en France. Il faudra s’adapter. (…) Nous ne pouvons pas agir comme si de rien n’était. Les capitaines de l’industrie et la fonction publique devront se remuer. Cette résistance aux changements doit être revue dans les plus brefs délais et (aider) Maurice à remporter cette bataille vis-à-vis de l’exportation. »
Ken Arian, président de l’Outsourcing & Telecommunications Association of Mauritius : « Maurice a du potentiel dans la conception créative »
L’export des services représente une partie importante dans la stratégie. Le document met l’accent sur le développement de logiciels. D’un côté, nous avons la partie de développement des compétences. Le défi est de générer suffisamment de ressources humaines pour apporter de la croissance dans ce secteur.
De l’autre, on ne se limitera pas aux logiciels. Car nous avons aussi le développement des applications mobiles et des outils associés au Web. Aujourd’hui, le secteur en est très demandeur. D’un point de vue général, nous accueillons la stratégie favorablement même si elle arrive maintenant. La stratégie arrive à point nommé. (…) Il existe une part assez intéressante dans la création. Au Mexique, le ‘creative design’ a eu beaucoup de succès. À Maurice, nous avons le potentiel. »
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