Dans le monde évolutif de la haute finance, Maurice n’a pas d’autre choix que de s’adapter à la nouvelle donne et d’accepter les changements. Le point.
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« Le centre financier mauricien est appelé à s’intégrer davantage au monde. C’est l’internationalisation. Nous sommes à la recherche de collaboration avec les autres centres financiers afin que nous puissions développer le secteur. Nous ne procédons pas selon une logique de compétition avec de tels centres financiers mais plutôt suivant un modèle de coopération et de collaboration », a d’emblée fait ressortir Sudhir Sesungkur, ministre des Services financiers, à l’issue de la signature d’un protocole d’accord entre la Financial Services Promotion Agency et la Gujarat International Finance Tech-City (GIFT), le vendredi 14 juillet, au siège de la Banque de Maurice.
Un des principaux piliers de l’économie mauricienne, les services financiers sont riches en revenus et création d’emploi. L’offshore mauricien – qui consiste à utiliser la plateforme locale et investir dans d’autres juridictions en profitant des avantages qu’offre notre pays – fait néanmoins face à de multiples changements. Dans le passé, la croissance a reposé principalement sur les avantages fiscaux accordés aux investisseurs et opérateurs internationaux. Or, ce modèle aurait fait son temps. Après des amendements au traité fiscal entre Maurice et l’Inde, le pays a été contraint de ratifier un instrument déterminé par les puissants pays (voir hors-texte). Au cas contraire, notre juridiction aurait été placée sur une liste de pays qui ne collaborent pas. Le protocole d’accord entre la FSPA et la GIFT est considéré comme un pas en direction de l’internationalisation. Quelles sont les limitations ?
Développement de l’écosystème
« Les protocoles d’accord sont des documents très généraux et non juridiquement contraignants sur le principe d’une coopération. Très souvent, ces accords deviennent caduques à cause d’un manque de volonté politique. Il est clair que l’Inde sera amenée à jouer un rôle important en tant que centre financier et que le GIFT voudra être comme le Hong-Kong de la Chine », explique Davin Appanah, Head of Quantitative Research, Bean Tree Capital. « Pour Maurice, à première vue, une collaboration étroite peut être bénéfique même si je pense qu’avoir des sous centres financiers satellites, s’avère être rarement une réussite, surtout si on veut être dans des métiers à haute valeur ajoutée. »
Hormis l’offshore, quand on évoque les services financiers, ce sont également les banques locales et internationales qui facilitent le flux monétaire de et vers Maurice, le secteur des assurances, les fonds d’investissements et la Bourse de Maurice, qui offrent la possibilité d’échanges en devises étrangère. Alors que les fonds étrangers sont très actifs sur les marchés boursiers, avec des achats de Rs 1,93 milliards et ventes de Rs 2,76 milliards au premier semestre, les échanges sur les bons du trésor et ceux du privé en sont toujours au stade de balbutiements. Des partenariats avec les centres de Dubaï, Singapour et autres devront aboutir, selon le ministre Sudhir Sesungkur, à la venue d’investisseurs internationaux, avec l’assurance qu’ils puissent entrer et sortir du marché sans aucune contrainte. Donc, il y aurait plus de volume et de dynamisme dans le secteur des services financiers.
Pour Davin Appanah, Maurice a beaucoup à faire en amont. « Pour qu’un centre financier puisse se développer, il faut avoir un écosystème et un avantage comparatif. L’écosystème mauricien est très en retard en termes de capital humain, financement selon les types de projets (bancaires ou capital-risque), profondeur des marchés financiers locaux. L’avantage comparatif qu’est la taxe semble disparaitre avec les couts d’agences supplémentaires », souligne-t-il. « Il faudra du temps pour que Maurice puisse devenir un centre financier ayant une part significative. Car dans le même fuseau horaire, il y a Dubaï, Johannesbourg et surtout Casablanca, au Maroc. Ces villes ont des avantages que Maurice n’a pas. Cependant, le développement de l’écosystème permettra peut-être une spécialisation dans un domaine spécifique de la finance. »
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