Le malheur s’est abattu sur la famille de Rose-Marie. Lundi, elle a perdu son compagnon, père de ses six enfants, et sa maison dans un violent incendie. Sa fille de 13 ans, confie-t-elle est traumatisée.
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«Mo ankor panse mo dan enn kosmar… » Rose-Marie, 47 ans, est accablée. Lundi en début de soirée, elle a perdu tragiquement son compagnon John Joseph Stevenson Collet, le père de ses six enfants, dont les trois derniers âgés de 11, 13 et 16 ans, vivent toujours avec eux, dans l’incendie de leur maison, à Cité Cocoterie, Baie-du-Tombeau.
Joseph Stevenson Collet, un maçon de 47 ans, et sa famille vivaient dans la précarité. Lundi après-midi, peu avant la tragédie, le père de famille était revenu d’une boutique du coin où il avait acheté des œufs pour le dîner. Il avait demandé à deux de ses enfants âgés de 11 et 13 ans de les remettre à leur mère. Comme leur maison, faite de tôle, est dépourvue d’électricité, Rose-Marie s’est rendue dans une maison voisine chez son père, où elle s’est affairée à la préparation du dîner. « Pena ni kouran ni gaz kot nou », explique-t-elle.
À un moment donné, ajoute-t-elle, elle a entendu ses trois enfants, qui jouaient dehors, dans une ruelle, crier. « Bann zanfan ti pe tro kriye mo dir mo sorti mo gete. Monn trouv enn gran dife… Dife-la ti fini pran partou », partage-t-elle.
Il était alors vers 19 heures. L’incendie, dont les causes restent à déterminer, a embrasé plusieurs maisons. Choquée et tourmentée, Rose-Marie assiste impuissante à l’embrasement de sa demeure. Au total, six maisons, cinq en tôle et une en dur, ont été ravagées par ce violent incendie.
Rose-Marie se met à chercher désespérément ses enfants, notamment son fils de 11 ans et sa fille de 13 ans. « Mo pa ti kone mo misie andan, mo ti krwar linn sorti lor bisiklet. Mo ni trouv mo de tipti, mo al kot dife pe pran, lerla mo trouv mo de tipti ki pe rod ouver laport », raconte Rose-Marie, d’une voix meurtrie à Le Dimanche/L’Hebdo.
Stevenson Collet, qui effectuait divers travaux, s’est malheureusement retrouvé prisonnier des flammes. C’est le cauchemar pour Rose-Marie. « Mo tifi dir mwa so papa andan e linn tann li pe kriye ‘sov mwa, sov mwa !’. » Ses deux enfants insistent pour pénétrer dans cette maison pour secourir leur père. Mais les riverains se mobilisent et protègent les enfants « Si pa ti ena dimounn, mo de zanfan ti pou ouver laport. Bann dimounn ti pe rod kas laport pou tir Stevenson me zot pann kapav », dit avec tristesse cette mère de famille accablée.
À l’arrivée des sapeurs-pompiers et une fois l’incendie circonscrit, le constat est malheureux. Le corps sans vie et brûlé de Stevenson Collet, un natif de Rodrigues, est découvert dans les débris. « Zame mo ti panse pou ariv enn zafer koumsa », se désole-t-elle.
Après cet incendie meurtrier, cette mère de famille, le regard perdu, ne peut que constater avec peine les pertes inestimables : « Li pa fasil, perdi misie, perdi lakaz osi. » Elle se retrouve sans toit pour ses enfants et songe à la reconstruction d’une nouvelle maison, mais faute de moyens financiers, elle ne sait pas comment s’y prendre. « Nou ti a kontan gagn inpe tol, dibwa. Tou zafer finn brile, lili, larmwar, sofa, masinn-a-lave, plis bann zafer lekol bann zenfan… »
Rose Marie confie que sa fille de 13 ans est traumatisée par ce qu’il s’est passé. « Mo tifi pa pe konpran ditou, linn tann so papa kriye sekour… Li ti extra atase ar so papa, aswar ki dife inn pran monn bizin amenn mo tifi lopital. La mo pou bizin fer li swiv par enn sikolog », révèle-t-elle.
La police de Baie-du-Tombeau et les enquêteurs de la Fire Investigation Unit ont démarré une enquête pour établir les causes exactes de cet incendie.
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