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Steven Obeegadoo sur l'affaire kistnen : «Que toute la lumière soit faite et que ceux qui ont fauté soient sanctionnés»

Steven Obeegadoo.

L’octroi des contrats sous l’Emergency Procurement pendant le confinement, la fraude et la corruption, la vaccination contre la Covid-19, la relance du tourisme, l’épineux sujet des squatteurs et des logements sociaux ou encore la marmite politique. Autant de sujets commentés par le Deputy Prime Minister (DPM), Steven Obeegadoo, sur Radio Plus, vendredi. Il était l’invité de Nawaz Noorbux et de Jugdish Joypaul dans l’émission Au Cœur de l’Info.

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Emergency Procurement

Steven Obeegadoo parle d’allégations « troublantes » entourant l’octroi des contrats pour l’achat d’équipements médicaux durant la période de confinement. « Jusqu’ici, nous avons des allégations troublantes qui suscitent des questions. Il y a la police et l’ICAC pour enquêter. Ces allégations peuvent aussi être portées devant la justice. Il est inacceptable moralement que des personnes profitent de la détresse des autres pour s’adonner à des transactions corrompues dans le but de faire des profits. Il n’est pas question pour moi de tolérer ne serait-ce qu’une seconde un cas de corruption prouvée. Je souhaite que toute la lumière soit faite et que ceux qui ont fauté soient sanctionnés », demande le DPM.

Corruption

« Le problème de la corruption, de la drogue et de la mauvaise gouvernance sont réels, lesquels nous devons constamment combattre », soutient Steven Obeegadoo. Et d’ajouter : « Rien n’est parfait. Le gouvernement n’a pas raison sur tout. Il y a la corruption dans le pays. Ena dimounn ki fane. Je continuerai à lutter pour faire [éclater] la vérité et pour mener le pays à bon port », avance-t-il. 

Crise de confiance

La crise de confiance, selon Steven Obeegadoo, n’est pas quelque chose de nouveau et n’est pas limitée à la police et à l’ICAC, mais s’étend aussi à la fonction publique. « Il s’agit d’un phénomène de société. Cette crise est grave et mérite des questions fondamentales. C’est un combat inlassable et qui n’est jamais gagné. (…) J’ai travaillé sous différents gouvernements. Je ne resterais jamais au sein d’une équipe que je pense corrompue », déclare le DPM. 

Entente de l’opposition

Pas le temps de jubiler, selon Steven Obeegadoo, sur les remous au sein des partis de l’opposition. « Ce qui se passe était prévisible. [Après les élections], il y avait un tel désespoir au sein des partis traditionnels tels que le PTr ou le MMM, pour renverser le gouvernement. (…) Cette alliance était vouée à l’échec car il y avait trop de contradictions », explique-t-il. 

Vaccination

La priorité, selon le no.2 du gouvernement, est de protéger la population. « L’Organisation Mondiale de la Santé indique qu’il faut que 60% de la population soient vaccinés pour atteindre l’immunité collective. Il faut donc que la population soit vaccinée au plus vite. » Le DPM concède toutefois qu’il sera impossible d’atteindre les 700 000 vaccinés d’ici juin. « Mais durant la deuxième partie de l’année, nous serons obligés d’avoir atteint ce seuil de 700 000 vaccinés », fait-il comprendre. Pour cela, Steven Obeegadoo indique que trois conditions sont essentielles. Primo, que le pays dispose du nombre de doses suffisant. Secundo, que le système de la santé augmente sa capacité de vaccination. Et tertio, de l’attitude de la population, notamment sa volonté de se faire vacciner, ou pas. 

Steven Obeegadoo indique que le gouvernement cherche à augmenter sa capacité de vaccination pour atteindre les 11 000 vaccins par jour. « Actuellement, nous faisons environ 3 000 vaccins par jour, même si notre capacité est de 7 000-8 000 vaccinations. Ce, à travers les cinq hôpitaux régionaux ainsi que des points de vaccination mobiles. Le gouvernement est néanmoins en train de voir comment on pourrait augmenter la capacité de vaccination par jour et étendre les heures de vaccination », dit-il, tout en concédant qu’il puisse y avoir des « cafouillages » dans certains hôpitaux avec notamment des longues files d’attente. 

À ce jour, ajoute le ministre du Logement et des terres et du Tourisme, le pays a utilisé environ 22 500 des 200 000 doses du vaccin AstraZeneca reçues jusqu’ici. 200 000 doses additionnelles de ce vaccin sont attendues dans les deux prochains mois. D’ici mi-2021, Maurice devrait obtenir d’autres marques de vaccins. Le vaccin russe Sputnik devrait aussi être considéré une fois validée par l’OMS.

Ouverture des frontières

« Aussi longtemps que 60% de la population ne seront pas vaccinés, les frontières du pays ne seront pas rouvertes », fait savoir Steven Obeegadoo. Or, il estime que le pays est en train de vivre l’un de ses pires moments depuis l’indépendance sur le plan économique. « Car l’un de nos principaux piliers économiques, le tourisme, est à genoux. Pour le relever, il faudra rouvrir nos frontières, mais nous ne pouvons risquer de les ouvrir en mettant en danger toute la population. D’où l’urgence que la population se fasse vacciner », exhorte-t-il.  

Gestes barrières

Si Maurice a connu une période de confinement « difficile », Steven Obeegadoo estime que le pays est devenu Covid-safe relativement vite. Citant un cas de contamination locale recensé le vendredi 5 mars, le No.2 du gouvernement soutient que malgré les mesures mises en place, il y aura toujours la possibilité que le virus puisse passer entre les mailles du filet. « Il faut donc se faire vacciner et continuer à faire attention en respectant les gestes barrières », préconise-t-il. Le DPM se dit contre la répression. « Je ne suis pas pour arrêter des gens et les mettre en prison », poursuit-il, indiquant qu’une vaste campagne de sensibilisation est en préparation. 

Squatteurs

Steven Obeegadoo se dit incapable de chiffrer le nombre de squatteurs dans le pays, tant le nombre évolue au jour le jour. Certains, indique le ministre du Logement et des terres, ont été relogés alors que d’autres habitent toujours les flancs des montagnes ou encore la berge des rivières. Si le ministre concède qu’il y a des gens qui sont vraiment pauvres, il soutient toutefois que certains cas ne sont pas « genuine ». « Qu’ils respectent la loi et attendent leur tour », martèle-t-il. 

Logements sociaux

Le DPM indique que les travaux sont bien avancés de sorte à pouvoir livrer les 12 000 logements sociaux annoncés lors du Budget 2020-2021. D’ailleurs, de novembre 2019 à ce jour, Steven Obeegadoo indique que 900 logements sociaux ont été livrés. « Je ne dis pas que je suis satisfait. Je suis confiant que nous allons pouvoir construire au-delà des 12 000 logements que nous avons promis », avance-t-il. Il annonce que 1 700 logements sociaux seront livrés cette année. « Un nouveau projet démarrera bientôt, lequel concerne 1 300 logements additionnels », précise-t-il. Steven Obeegadoo indique que le souhait du Premier ministre est de construire 600 maisons dans chaque circonscription. Il concède que dans certaines circonscriptions, c’est plus compliqué que d’autres. « Ena sirkonskripsyon pe bizin fer coustik pou trouv later », conclut-il.

Assistance

Les différents types d’assistance mis en place par le gouvernement avec l’avènement de la Covid-19 ont coûté quelque Rs 59 milliards. C’est ce qu’a révélé Steven Obeegadoo suivant une discussion avec son collègue des Finances, Renganaden Padayachy. Il est cependant d’avis que cette situation ne peut perdurer. D’où l’urgence que la population se fasse vacciner afin que les frontières puissent se rouvrir. 

Relance du tourisme

Steven Obeegadoo concède qu’il est difficile, au vu de la situation, d’avoir une recette pour la relance du tourisme. « J’aurais aimé avoir réponse à tout. Mais nous sommes aujourd’hui dans une marée noire avec seulement une lampe pour voir où nous mettons les pieds. Les informations sur le virus ne cessent d’évoluer et nous ne savons pas non plus quelles seraient les implications d’une réouverture des frontières à l’international », avoue-t-il. Cela dit, le ministre du Tourisme se dit conscient que les habitudes des touristes vont changer. « Nous savons que les gens vont éviter de voyager ou alors ils le feront tout en restant près de chez eux. Aussi, ils auront tendance à choisir des pays où il y a un service de santé adéquat. Tout va changer », souligne-t-il. Il indique que la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) est en train de travailler sur un « rebranding » de la destination mauricienne de « l’après-vaccin ». « Il faut comprendre la demande afin que nous puissions adapter notre produit », dit-il, avant d’annoncer l’avènement d’une assise du tourisme avant le prochain exercice budgétaire.

 

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