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Steven Obeegadoo : «L’absentéisme n’est pas un problème prioritaire»

Les enjeux du système éducatif étaient au cœur des débats, mardi sur Radio Plus. Jane Lutchmaya et Eshan Dinally ont accueilli Steven Obeegadoo, ex-ministre de l’Éducation et président de la Commission éducation du MMM.

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« La politique du ministère n’est pas correcte. » Steven Obeegadoo n’en démord pas, d’autant que, pour lui, l’absentéisme n’est pas le problème no.1 du système éducatif. « La manière d’implémenter les politiques laisse à désirer », dit-il.

« Plus qu’illégale, la rétention des certificats est immorale et fait honte à notre démocratie. On ne peut demander à un jeune de passer ses examens et ensuite le priver de son certificat ». Il ne s’agirait pas de démagogie gratuite, mais du droit de l’élève, car l’éducation n’est pas une « commodité à vendre ou à acheter ». Son message à la ministre : mettre un terme à la répression, commanditer une étude, consulter les partenaires du secteur, dialoguer et présenter l’an prochain un programme approuvé par le plus grand nombre. 

L’ex-ministre revient sur ce qu’il estime être les priorités de l’éducation : « Un accès équitable à l’éducation. Peu importe sa race, sa couleur, ses origines, son domicile, son handicap, chaque enfant doit avoir accès à l’éducation gratuite. Combattre l’inégalité sociale à la racine pour que nul ne vienne à l’école le ventre vide. Ensuite, développer une éducation pertinente de 5 à 16 ans. Revoir la gestion scolaire et rendre l’école attractive. Il y a deux façons de gouverner : soit par l’explication et la consultation, soit par l’imposition et la répression. La ministre Dookun à choisi cette 2e option. »

« Certes le taux d’absentéisme reflète un manque de discipline, mais ce n’est ni la faute des parents ni des élèves. Le véritable problème, c’est que l’offre éducative n’est ni attrayante ni pertinente. Si elle a pour seul but de passer des examens, autant rester à la maison pour réviser ou suivre des leçons particulières. Pour séduire, les collèges doivent revoir le curriculum, la pédagogie, leur organisation, leur gestion, le rôle des parents. On ne peut conserver nos SC et HSC complètement dépassés. »

  • Cinq credits pour accéder au HSC. S’il est favorable à un rehaussement du niveau, Steven Obeegadoo maintient que le HSC est dépassé. « Le nombre de crédits, c’est un faux débat. Il importe d’offrir aux jeunes, qu’ils réussissent ou échouent en Form V, des opportunités de formation. C’est essentiel pour notre économie et notre démocratie. » Des changements s’imposent, mais pas au pied levé. « Le ministère agit dans l’obscurité totale, sans communication ni consultation ».
  • Nine year Schooling. « Je souhaite que la réforme soit une réussite. Je salue l’élimination du CPE, mais quel est le bienfondé d’un examen national en Form 3, soit un transfert de la pression du CPE sur la 3e année de collège ? C’est un examen primordial, car à la fin, les enfants seront classés en grade supérieur et grade ordinaire. Cela ramènera sur le tapis la question des leçons particulières. »
  • Réussite des écoles privées et payantes sans leçons. « Cela démontre bien que pour réussir ses examens, nul besoin de pression ou de compétition. Les systèmes éducatifs les plus performants n’ont rien à voir avec le système local qui ne répond plus aux besoins de l’économie et de la société ».

Geraldine Geoffroy
 geraldine@defimedia.info

 

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