Que faut-il selon vous pour accélérer la transition vers les paiements digitaux ?
Ce qu’il nous faut avant tout, c’est une stratégie cohérente entre tous les acteurs concernés – banques, autorités, régulateurs et commerçants. Nous devons avoir des ambitions claires pour réduire au maximum l’usage des cartes physiques, des chèques et du cash.
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En 2025, alors que nous parlons de tokenisation et de paiements numériques, nous utilisons encore les chèques, un mode de paiement archaïque : un bout de papier, une signature à vérifier, deux jours de compensation. Il est temps de moderniser nos pratiques.
Les Seychelles, par exemple, ont déjà annoncé la fin des chèques pour décembre 2026. Nous devons nous inspirer de cette approche et aussi faire comprendre que le cash a un coût.
L’objectif n’est pas d’éliminer complètement l’argent liquide, car une partie de la population n’est pas encore à l’aise avec le digital, mais de le réduire progressivement. Cela suppose aussi une politique d’inclusion pour intégrer les commerces informels à l’économie formelle, sans les pénaliser.
À l’approche des fêtes de fin d’année, quelles sont vos perspectives concernant l’évolution des paiements digitaux ?
Nous observons une tendance claire : les paiements digitaux progressent chaque année. Notre indicateur Cash to Digital Payments Ratio montre qu’aujourd’hui, seulement 28 % des paiements se font en cash, contre plus de 40 % il y a quatre ans.
Grâce aux campagnes d’éducation et à la sensibilisation, les consommateurs adoptent de plus en plus les paiements numériques. Cependant, le cash reste encore très présent, surtout dans certains secteurs. Quand vous allez dans les grands centres commerciaux, le digital est bien ancré, mais dans les marchés ou les petites quincailleries, c’est une autre histoire.
Quels sont les freins à lever pour que les paiements digitaux deviennent vraiment universels à Maurice ?
Le principal défi se situe au niveau des commerçants. À Maurice, nous avons plus de cartes et de téléphones portables que de personnes, donc le problème ne vient pas des consommateurs.
Sur environ 125 000 commerces enregistrés, seuls 30 000 acceptent les paiements digitaux. Nous avons multiplié par cinq le nombre de points d’acceptation en trois ans, mais il reste du chemin à parcourir.
Beaucoup de micro-entreprises pensent encore que le digital représente un coût supplémentaire. En réalité, accepter les paiements digitaux, c’est une opportunité de croissance : cela attire plus de clients, facilite l’accès au crédit et peut augmenter le chiffre d’affaires de 20 à 25 %. Il faut simplement adopter le bon état d’esprit.
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