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Stéphane Noël, commandant sur l’ATR 72-600 : «J’avais promis à ma grand-mère que je poserais un avion à Agaléga»

Stéphane Noël, (2e à gauche) commandant de bord, compte 14 années de service au sein d’Air Mauritius. Il est à Agaléga avec, entre autres, Laurent Recoura.

Stéphane Noël, commandant de bord sur l’ATR 72-600 ayant participé au vol inaugural Maurice/Agaléga, a réalisé son rêve : celui de faire atterrir un avion sur Agaléga, une promesse qu’il avait faite à sa grand-mère. Cette dernière n’a pas eu la chance de revenir sur sa terre natale. Elle est décédée en 2010 à l’âge de 77 ans. Son petit-fils a réalisé son rêve, en son honneur. 

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Le rêve qu’il caresse depuis tant d’années est enfin devenu réalité. « Dès que je suis devenu pilote, j’ai fait la promesse solennelle à ma grand-mère que je poserais un avion sur Agaléga. C’est désormais chose faite et j’en suis fier », confie Stéphane Noël, commandant de bord de l’ATR 72-600 ayant pris part au vol inaugural Maurice-Agalega, qui se distinguait parmi les trois pilotes à bord. 

Cumulant 14 années de service au sein d’Air Mauritius, le capitaine, aujourd’hui âgé de 39 ans, a façonné son expertise en aviation durant ses études en Afrique du Sud. Sa sélection par la direction d’Air Mauritius, motivée par ses liens ancestraux, révèle une profonde affinité avec l’archipel. 

Originaire de cette terre insulaire, Stéphane Noël évoque avec émotion son passé familial : « Mes grands-parents maternels ont vu le jour et ont scellé leur union sur cette île. De leur amour sont nés quatre enfants : l’un à Agaléga et les trois autres, dont ma mère, à Maurice. » 

L’ancien élève du collège St-Joseph révèle que le plus grand désir de sa grand-mère, qui s’appelait Julie, était de fouler à nouveau le sol de sa terre natale. Malheureusement, elle est décédée en 2010 à l’âge de 77 ans. « Ma grand-mère aspirait ardemment à revenir à Agaléga. Elle nourrissait toujours l’espoir qu’un avion transporterait des passagers depuis Maurice jusqu’à l’archipel. Aujourd’hui, j’ai réalisé son rêve », se réjouit-il. 

Il se dit fier d’avoir pu le faire à sa place, tel un hommage qu’il lui a rendu. « Une profonde émotion m’a envahi dès que j’ai foulé le sol agaléen. C’était indescriptible. Mes yeux étaient remplis de larmes. J’ai eu le privilège de contempler l’île natale de mes grands-parents et de mes arrière-grands-parents dans toute sa splendeur. Cela m’a vraiment touché. Grâce à eux, je me sens profondément lié à la population d’Agaléga », confie-t-il.

Il souligne qu’il a des proches qui résident toujours sur l’archipel. Ces derniers, précise-t-il, occupent des postes au sein du gouvernement. Le commandant de bord est également convaincu que la connectivité offerte désormais permettra à de nombreux natifs, qui n’ont pas eu la chance de retourner à Agaléga, de fouler à nouveau le sol de leur île natale.

Arnaud Poulay : « Agaléga est devenue une prison sans barreaux » 

Des « citoyens engagés » ont manifesté contre les infrastructures à Agaléga, devant la Cathédrale Saint-Louis à Port-Louis, dans la matinée du jeudi 29 février. 

Dans une déclaration à la presse, Bruneau Laurette a une fois de plus réclamé « plus de transparence sur le dossier Agaléga ». « Nous sommes en faveur du développement. Mais il faut également qu’il y ait une certaine transparence », avance-t-il. 

Arnaud Poulay, un des manifestants, estime qu’il n’y a rien pour les Agaléens dans ce projet. « Agaléga est devenue une prison sans barreaux. C’est comme si rien n’avait changé depuis dix ans ! Les secteurs de l’éducation et de la santé n’ont connu aucune amélioration. Le taux de chômage a augmenté », indique-t-il. Selon lui, le 29 février restera une date « à jamais gravée dans la mémoire des Agaléens ». « Je sais que les Agaléens sont tristes. D’ailleurs, ils font semblant que tout va bien alors que rien ne va. » Selon Arnaud Poulay, la culture des Agaléens, qui  mérite d’être découverte, n’a été respectée par aucun gouvernement.

Ehsan Juman : «Des infrastructures impressionnantes pour une île avec une centaine d’habitants» 

« Nous avons pris connaissance du discours du Premier ministre lorsqu’il a dit que ce n’est pas une base militaire. N’empêche que nous continuons à demander de rendre public l’accord signé entre Maurice et Agaléga. » Propos d’Ehsan Juman, qui était présent, le jeudi 29 février 2024, à l’inauguration des nouvelles installations sur l’archipel. 

« Ce sont des infrastructures impressionnantes pour une île avec une centaine d’habitants », a ajouté le député du Parti travailliste (PTr), exprimant sa reconnaissance envers l’Inde pour la construction de structures d’une telle envergure. Il a souligné que la relation entre Maurice et l’Inde perdurera même en cas de changement de gouvernement, puisqu’elle remonte à plusieurs décennies. 

Ehsan Juman a précisé avoir eu l’occasion d’échanger avec des diplomates indiens ainsi que d’autres hauts responsables de la délégation indienne. Il affirme avoir obtenu l’assurance que toutes les infrastructures érigées à Agaléga seront désormais remises aux autorités mauriciennes. 

Exprimant son point de vue sur la situation à Agaléga, le député du PTr s’est appesanti sur le vaste potentiel de l’archipel. Il préconise que tout projet de développement soit réalisé dans le plus grand respect de l’environnement. Il insiste également sur l’importance de concevoir tout développement en prenant en considération les intérêts de la population locale.

 

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