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Steeven enlevé sur fond d’agression: sa mère raconte

Steeven, 15 ans, a été enlevé par des individus lundi soir. Ce rapt serait lié à une agression, survenue samedi soir, dans une fête à Riche-Terre. Si aucun mal ne lui a été fait, sa mère, qui a vécu les heures les plus angoissantes de son existence, avait envisagé le pire.
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/div> Nuit de terreur à Camp-Firinga, Pointe-aux-Sables lundi. Steeven (prénom fictif) s’est retrouvé, bien malgré lui, victime d’un enlèvement. Ses ravisseurs, une bande de jeunes circulant à bord d’un van, ont débarqué, armés de sabres, de gourdins et de barres de fer et l’ont embarqué de force sous le regard impuissant de ses amis. Cela a plongé ses proches dans une profonde angoisse. C’est au bout de deux heures  interminables que l’ado est rentré chez lui sain et sauf. Ce kidnapping, digne d’un film d’action, a pour toile de fond une agression dont a été victime un adolescent de 16 ans à Riche-Terre. En fuyant ses agresseurs, celui-ci a été percuté par une voiture. Il est à l’unité des soins intensifs, où son état est jugé sérieux. Marie-Lourdes, la mère de Steeven, ne pensait plus revoir son fils vivant. « Mo ti krwar mo garson in fini mor », lâche-t-elle. Depuis cette nuit, le quartier vit dans la peur. L’on sursaute au moindre coup d’accélérateur ou crissement de pneus. « Nous craignons que ces gens ne reviennent », explique une tante de Steeven. « Ces jeunes auraient tout d’abord dû demander des explications avant d’enlever un innocent », disent les proches. Steeven, du haut de ses 15 ans, est traumatisé. La tête baissée, il peine à nous relater ces deux heures d’absence. Encouragé par sa famille, il arrive à placer quelques mots. L’adolescent raconte qu’il était avec des amis à quelques mètres de sa maison. Il était environ 19 h 30. « Nous étions en train de jouer aux cartes lorsqu’un van a surgi de nulle part », relate-il. Il y avait plusieurs hommes dans le véhicule. Dans un premier temps, Steeven et ses amis pensent avoir affaire à la police. « Nous avions cru qu’ils étaient de l’Adsu ou de la CID. Mais lorsque nous avons vu leurs sabres, leurs barres de fer et leurs gourdins, cela a été le sauve-qui-peut général. Chacun est parti de son côté », poursuit-il.

Malchance

Dans la pagaille, Steeven trébuche et se retrouve à terre. « Zot finn pran mwa, zot finn zet mwa dan van ». Seul face à ces gros bras, l’adolescent n’a d’autre choix que d’obtempérer. « Si to pa koze, nou pou rass to zong lame lipie », lui aurait lancé un des ravisseurs. « J’avais très peur », dit l’adolescent. Entre-temps, le véhicule a repris la route. À Camp-Firinga, c’est le branle-bas. Marie-Lourdes et Serge, les parents de Steeven, essaient de comprendre ce qui s’est passé. Ils ne connaissent pas encore les motifs derrière cet enlèvement. « Nou finn telefonn partou », disent-ils. La police de Pointe-aux-Sables a effectué une battue dans la région, sans résultat. La sœur de Steeven a également essayé de comprendre ce qui venait de se produire. Elle parviendra à parler à l’un des ravisseurs de son frère par téléphone. « Un jeune m’a dit de lui passer mon cellulaire. Il a composé un numéro et il m’a tendu l’appareil. J’ai entendu une voix masculine. Monn koz ek mo frer. Linn dir mwa li pann gagn nanie », dit-elle.

Rien à faire avec l’agression

À bord du van, Steeven est assailli de questions. « Ils m’ont interrogé. Ils m’ont demandé mon nom et mon adresse. Ils m’ont demandé les noms de quatre autres jeunes qui s’étaient rendus à une soirée organisée le samedi 2 avril à Riche-Terre. Ils m’ont aussi relaté l’agression d’un jeune survenue ce soir-là. Je leur ai dit que je n’étais pas à cette fête et que je n’avais rien fait. Monn dir zot mo pena nanie a fer ek sa agresion la », explique l’ado. Au bout d’une vingtaine de minutes, le véhicule s’est arrêté. « Nous sommes descendus du van et j’ai rencontré la mère de Nicolson, le garçon qui a été agressé. Elle leur a dit de ne me faire aucun mal. Nous nous sommes ensuite rendus au poste de police de Terre-Rouge. Je leur ai donné les noms de quatre jeunes qui s’étaient rendus à la soirée », explique Steeven. « Le véhicule m’a conduit sur la route principale, puis un motocycliste, portant un casque intégral, m’a déposé à Grande-Rivière-Nord-Ouest. Je suis rentré à la maison à pied », relate l’adolescent. C’est peu après 22 heures qu’il est arrivé chez lui. « Ils ne m’ont fait aucun mal », soutient-il. Dans le sillage de cette enquête, la CID de Port-Louis a procédé à l’arrestation d’Alfredo Agathe, le demi-frère de Nicolson. D’autres suspects sont activement recherchés.
  • defimoteur

     

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