
Les consommateurs ne cessent de subir une salve d’augmentations de prix depuis ces dernières années marquées par la pandémie. Le dernier rapport de Statistics Mauritius indique que l’indice des prix à la consommation est à +6,8 % en décembre 2021, contre +2,5 % en décembre 2020. La baisse du pouvoir d’achat n’est pas près de s’arrêter.
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Les consommateurs ne cessent d’essuyer des coups durs, subissant des hausses de prix incontrôlables depuis la crise liée à la COVID-19. Dans le dernier rapport que Statistics Mauritius a publié le vendredi 7 janvier 2022, il est indiqué que l’indice des prix à la consommation est de +6,8 % en décembre 2021, contre +2,5 % en décembre 2020. Pour faire simple, cela signifie que les prix des commodités ont augmenté de 6,8 % sur l’ensemble de l’année dernière. C’est le niveau le plus élevé enregistré par l’indice depuis février 2018.
Cependant, ceux de certains produits ont, en réalité, accusé une hausse qui varie entre 10 % et 25 %. La hausse du prix du carburant n’arrangera guère la situation des consommateurs, car elle entraînera inévitablement celle des prix de certains produits et services nécessitant un moyen de locomotion.
Il faut d’abord comprendre d’où vient cette vague d’augmentations. Pour nous éclairer, qui de mieux qu’un importateur, qu’un distributeur et qu’un commerçant ? Ignace Lam, Chief Executive Officer de l’enseigne Intermart, explique que la hausse des prix des produits de consommation est hors du contrôle des importateurs. Selon lui, la roupie ne cesse de perdre de la valeur, entraînant une hausse du prix de l’importation.
Sans compter le coût du fret qui a presque triplé en quatre mois. Ou encore, les matières premières qui se font rares et la demande mondiale qui augmente. Du coup, les prix des produits grimpent rapidement. « Heureusement pour les consommateurs, le gouvernement en maintient certains sous contrôle. Pour nous, les commerçants, l’État subventionne certains produits », affirme Ignace Lam.
L’économiste Takesh Lucko fait ressortir que la roupie se déprécie et que le coût du fret a presque triplé ces derniers mois, soit entre septembre 2021 et décembre 2021. Les conditions climatiques ont, elles, entraîné une hausse des prix des légumes sur le marché local. Sans oublier celle du carburant. Les prix continueront d’aller crescendo dans les mois à venir s’il n’y a pas de contrôle de l’État.
Takesh Lucko concède qu’il y a la compensation salariale, mais il précise que Rs 400 seront absorbées par l’inflation et ne suffiront pas à aider les consommateurs à faire face à la situation. Pour ce faire, il faudra changer ses habitudes.
Cependant, cela équivaut à baisser son niveau de vie, tant pour les personnes issues de la classe moyenne que ceux au bas de l’échelle sociale. « Le nombre de poches de pauvreté augmentera », redoute Suttyadeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs.
« Les gens se trouvant au bas de l’échelle et ceux issus de la classe moyenne seront surendettés. Ils devront se contenter du strict minimum », prévoit-il. Pour lui, la compensation salariale a servi à compenser les augmentations passées et elle ne servira à rien dans le futur.
Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (Acim), explique que le gouvernement peut intervenir comme il l’a fait pour l’huile et le ciment. « L’association a fait une requête et les prix n’ont pas augmenté. Le gouvernement peut intervenir, car les prix ne cesseront d’augmenter. »
Le gouvernement avait déjà enclenché des mesures pour contrôler les hausses de prix. En juillet 2021, le Premier ministre avait annoncé que la Mauritius Revenue Authority accorderait des subventions de l’ordre de Rs 500 millions aux importateurs et aux distributeurs. Les augmentations de prix ont même été gelées jusqu’à fin décembre 2021. Ces subsides concernent sept produits à travers 243 marques : certaines marques de lait en poudre, les conserves, les tomates en boîte, les grains secs, le fromage, l’huile comestible et la margarine, entre autres. Ces subventions ont été étendues jusqu’à la mi-2022.
Les principaux produits dont les prix ont changé entre novembre et décembre 2021 | |
Item | Changement dans l’index des prix (en points) |
Légumes | +0,3 point |
Fruits | - 0,1 point |
Viande | +0,1 point |
Herbes aromatiques | + 0,1 point |
Autres produits alimentaires | -0,2 point |
Lessive et autres produits | -0,1 point |
Billet d’avion | +0,1 point |
Carburant | +0,1 point |
Produits de soin |
-0,2 point |
Les Mauriciens ont dépensé plus en nourriture
Selon Statistics Mauritius, l’index des prix à la consommation a augmenté de 0,2 % entre novembre et décembre 2021. Cependant, l’indice des dépenses des consommateurs révèle une hausse sur certains produits entre novembre et décembre 2021. À titre d’exemple, durant cette période, les Mauriciens ont dépensé moins en boissons alcoolisées, en tabac et en ameublement, mais plus en nourriture.
Produit | % de différence dans la consommation entre novembre et décembre 2021 |
Nourriture | +0,8 |
Boisson alcoolisée et tabac | -0,4 |
Habits | +0,2 |
Logement, carburant et factures | - |
Ameublement | -0,3 |
Santé | +0,2 |
Transport | - |
Communication | - |
Activité récréative | +0,6 |
Éducation | - |
Restaurants et hôtels | +0,4 |
Autres produits et services | -0,9 |

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