Depuis le début de l’année, la station météorologique de Vacoas est au cœur des discussions et la situation a empiré suite à la gestion chaotique du cyclone Belal. Nombreux sont ceux qui se posent des questions concernant la neutralité des prévisions et la prise de décision pour les alertes météorologiques.
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D’anciens responsables de la météo affirment que l’autonomie de la station a toujours été la principale préoccupation. Parmi, l’ancien directeur de la station de Vacoas, Subiraj Sok Appadu. Il affirme qu’à son époque, aucune forme d’ingérence n’a jamais influencé la prise de décision concernant les alertes. « Jamais personne, que ce soit un ministre ou le Premier ministre ne nous a téléphoné pour nous dire quoi faire. Nous prenions nos décisions et communiquions au Commissaire de police, qui, à son tour, transmettait les informations aux autres autorités pertinentes. La météo était la seule à faire les choix qui s’imposent », indique-t-il. En revanche, il émet des réserves concernant la mise sur pied du National Emergency Operations Command (NEOC). « J’ai appris que dans une cuisine, il n’y a qu’un seul cuisinier. Si vous en mettez dix, la nourriture ne sera pas bonne. Une seule personne doit prendre les décisions », affirme-t-il.
Suresh Boodhoo, un autre ancien directeur de la météo, abonde dans le même sens. Selon lui, quand il était à la tête des services météorologiques, il était le seul maître à bord. « J’étais libre en tant que directeur. La politique n’a jamais eu sa place dans la prise de décision de la météo, du moins, lorsque j’étais directeur. Il n’y a jamais eu d’ingérence. La station de Vacoas opérait en toute indépendance », fait-il ressortir. Toutefois, il confirme qu’il y avait des arrangements au préalable. « Il y avait une considération pratique avant d’émettre une alerte (classe 2 ou 3), comme la coordination avec les compagnies de bus pour le transport des personnes. On émettait l’alerte entre 2 et 4 heures du matin avant que les enfants ne soient en route pour l’école. Même pour lever l’alerte, on attendait midi pour des raisons pratiques.
Bref, il y avait un protocole bien établi », déclare notre interlocuteur.
C’est le même son de cloche chez un ex-directeur qui s’exprime sous le couvert de l’anonymat. Il confirme que l’autonomie était totale par le passé. « La météo jouissait d’une indépendance sans équivoque. Personne ne dictait notre travail ni n’interférait dans notre manière de faire », indique-t-il.
Pour rappel, quelques semaines de cela, l’opposition dénonçait des dispositions à la loi régissant les services météorologiques, notamment le Mauritius Meteorological Act (2019), en particulier les Aticles 9 et 10 qui traitent de « Confidentiality » et de « Powers of Minister ». Selon l’opposition, l’Article 9 fait état qu’aucun employé ne doit pendant ou après la durée de son mandat, utiliser ou divulguer toute information dont il a eu connaissance dans l’exercice de ses fonctions. S’agissant de l’Article 10, la loi prévoit qu’un ministre peut donner des instructions au directeur.
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