Les prix des produits pétroliers à l’international continuent de fluctuer. La cargaison commandée par la State Trading Corporation et qui devrait arriver ce mois-ci a été payée à prix fort.
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La loi stipule que le Petroleum Pricing Committee doit se réunir dans un délai de quatre mois après sa dernière rencontre. Le PPC devrait se rencontrer d’ici octobre, parce que sa précédente réunion remonte au 2 juin 2023. Selon Rajiv Servansingh, directeur général de la State Trading Corporation, l’échéance de quatre mois pourrait aller jusqu’à son terme. Car il n’y a pas d’urgence.
Toutefois, la prochaine réunion du Petroleum Pricing Committee (PPC) aura lieu, en fonction de l’évolution de la situation. Une nouvelle cargaison de pétrole est attendue par la State Trading Corporation (STC) en août. Rajiv Servansingh souligne que le prix payé par la STC au moment de l’embarquement de cette cargaison était élevé. « Le prix de l’essence est en hausse sur le marché international. Le baril de pétrole qui variait entre 72 dollars et 76 dollars en mai tourne en août autour de 84 à 87 dollars. Il avait même atteint 88 dollars. Les analystes prévoient que la tendance à la hausse se poursuive sauf si la crise en Chine s’amplifie. Ce scénario influencera la demande à la baisse », argue Rajiv Servansingh. À 13 heures, le 17 août, le cours du pétrole Brent était à 84,19 dollars alors que celui du baril de pétrole se chiffrait à 80,14 dollars.
En juin, le coût du litre d’essence avait été fixé à Rs 69. Calculé sur un prix de référence de 89,37 dollars par baril, le prix du diesel aurait dû grimper à Rs 58, mais il a été maintenu à Rs 54,55.
Pour espérer une baisse des prix, lors du prochain PPC, il faut que le fonds du Price Stabilisation Account (PSA) pour l’essence dépasse Rs 600 millions et que celui du diesel soit supérieur à Rs 900 millions. Or, Rajiv Servansingh explique que le PSA est toujours déficitaire d’environ Rs 4 milliards, à cause du prix du diesel.
Par conséquent, un éventuel prix inchangé du diesel continuera, selon Sanjay Matadeen, économiste, à influencer le taux d’inflation dans le pays. Car, le prix du diesel influe sur le coût du transport, de la production et de la livraison des marchandises. Les dernières données de Statistics Mauritius indiquent un taux d’inflation globale de 10 % et un taux en glissement annuel de 5,9 % à Maurice. « Certes, le taux d’inflation a diminué d’un mois à l’autre. Ce qui ne veut pas dire que les prix ont baissé. Les prix continuent d’augmenter, mais à un niveau moindre », argumente Sanjay Matadeen.
L’impact de l’Arabie saoudite
Les exportations de produits pétroliers des Émirats arabes unis, qui s’élevaient en moyenne à 834 000 barils par jour, sont tombées à 437 000 barils par jour à la fin de la semaine dernière. C’est le niveau le plus bas depuis quatre semaines. Parmi les principaux importateurs, on trouve Singapour avec 293 000 barils par jour, le reste étant partagé entre l’Arabie saoudite, Oman et Maurice. Rajiv Servansingh concède que la demande mondiale du pétrole reste inélastique. Mais la réduction dans la production en Arabie saoudite n’a pas été sans conséquence sur les prix.
Le gouvernement indien a annoncé le 14 août que l’Inde et les Émirats arabes unis ont commencé à régler leurs échanges bilatéraux dans leurs monnaies locales. Le principal raffineur indien a effectué un paiement en roupies indiennes pour l’achat d’un million de barils de pétrole au pays du Moyen-Orient. Maurice peut-il négocier pour régler ses factures pétrolières en roupies ? « L’Inde et l’Arabie Saoudite ont de grands échanges commerciaux. Il faudrait acheter à grande échelle », dit Megh Pillay, ancien directeur de la STC.
Toutefois, Sanjay Matadeen n’est pas contre l’idée de négocier avec l’Inde ou d’autres pays pour l’importation de produits pétroliers. « Nous pouvons effectivement miser sur nos liens avec l’Inde. La grande péninsule avait par exemple poursuivi ses importations de pétrole avec la Russie au moment où le monde imposait des sanctions contre celle-ci. C’est là que la question diplomatique entre en jeu. Mais, il faudrait que Maurice dispose d’un ministre qui soit entièrement consacré aux affaires étrangères pour réellement jouer la carte de la diplomatie sur le sujet de l’importation du pétrole », estime l’économiste.
L’évolution des prix des carburants à Maurice
| Date | Prix du litre d’essence | Prix du litre de diesel |
|---|---|---|
| 1 juillet 2021 | Rs 50,70 | Rs 37,30 |
| 15 septembre 2021 | Rs 50,70 | Rs 37,30 |
| 29 décembre 2021 | Rs 55,75 | Rs41 |
| 27 février 2022 | Rs 61,30 | Rs 45,10 |
| 20 avril 2022 | Rs 67,40 | Rs 49,60 |
| 19 mai 2022 | Rs 74,10 | Rs 54,55 |
| 14 septembre 2022 | Rs 74,10 | Rs 54,55 |
| 14 janvier 2022 | Rs 74,10 | Rs 54,55 |
| 12 mai 2023 | Rs 74,10 | Rs 54,55 |
| 3 juin 2023 | Rs69 | Rs 54,55 |
| Source : State Trading Corporation. | ||
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