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State Bank Holdings : la gestion de Sattar Hajee Abdoula passée à la loupe

Sattar Hajee Adboula.

Lors de l’assemblée générale de la SBM Bank Holdings, la démission du président, Sattar Hajee Adboula a été réclamée par certains actionnaires. Toutefois, à la SBM Tower, de nombreux directeurs et employés s’accordent à dire que depuis son arrivée, la banque connait des changements en profondeur.

D’emblée, des membres des différents comités s’accordent à dire que depuis son arrivée, il y a plus de « direction ». « C’est désormais plus simple et direct. Sattar Hajee Adboula a mis en place des comités stratégiques pour évaluer et implémenter les stratégies de la banque. Li pa zis coze. He is very action-oriented », disent-ils. 

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Les changements apportés par le président sont les suivants :

  • Recrutement. Un membre du conseil d’administration estime que le président du SBM Holdings a aussi effectué de « bons recrutements » depuis son arrivée. Selon lui,  des « top guys » ont été engagés pour leurs compétences, leur volonté de travailler ainsi que pour leur loyauté. « En tant que leader, il sait que ce n’est pas à lui d’aller s’asseoir avec des clients ou décider à qui il faut prêter de l’argent ou pas. Il met en place des équipes, de la gouvernance et des responsabilités sur les différents comités. Chacun doit faire son travail alors que lui, il est là pour arbitrer et trancher lorsqu’il faut et ça il sait le faire », explique-t-il. 
     
  • Contrat. Dans cette même veine, un haut cadre fait remarquer que pour les « seniors positions », les employés obtenaient pour la plupart un contrat de cinq ans. Une situation qui, selon le haut cadre, ne manquait pas de mettre ces employés dans une position de « crainte » à l’effet que leur contrat pourrait être résilié à tout moment si jamais ils n’obéissaient pas aux ordres, quels qu’ils soient. « Or, cette situation a changé depuis. Ces employés ont maintenant un contrat à durée indéterminée, sauf pour les Seniors Managers et là encore, ils ne sont qu’une quinzaine seulement », souligne-t-il. Dans la foulée, poursuit-il, la SBM a entamé une révision des systèmes de performance. « L’objectif est de s’assurer que ceux qui excellent dans leur travail soient adéquatement récompensés », précise-t-il. 
     
  • n Bonne gouvernance. Selon un membre du conseil d’administration du SBM Holding, Sattar Hajee Abdoula, en tant que président met un point d’honneur à ne pas s’ingérer dans les activités quotidiennes de la banque. « Il s’appuie sur les conseils d’administration et les Chief Executive Officer des différentes entités pour prendre des décisions », indique-t-il. Idem pour les comités stratégiques sur lesquels il siège. « Ce n’est pas lui qui dicte ce qui doit être fait », souligne-t-il, précisant que dans bien des cas, le président du SBM Holdings préfère se fier à l’expertise de ses techniciens. « C’est quand même assez rare de voir des présidents qui soient à l’écoute et qui laissent les directeurs exprimer leurs points de vue et donner des idées », fait-il remarquer.
     
  • Disponibilité. Si le président du SBM Holdings vient à peine quelques heures par semaine à la SBM Tower, de hauts cadres sont unanimes à dire qu’il reste néanmoins disponible. « Bien qu’il soit là que quatre à cinq heures par semaine, il est, néanmoins, présent quand il faut sur les différents sous-comités des conseil d’administration et joue pleinement son rôle », ajoutent-ils. 
     
  • Performance. Les changements apportés au sein de la SBM au cours de ces deux dernières années rapportent aujourd’hui leurs fruits. C’est ce que s’accordent à dire plusieurs membres du conseil d’administration. « À l’arrivée de Sattar Hajee Abdoula à la tête du SBM Holdings en 2020, l’entité avait enregistré cette année-là des profits d’environ Rs 15 millions. En 2021, la situation a été redressée et les profits étaient de l’ordre d’environ Rs 1,7 milliard. Or, rien que pour les six premiers mois de 2022, le SBM Holding a déjà enregistré l’équivalent du profit réalisé sur toute l’année de 2021, soit presque Rs 1,7 milliard », soulignent-ils. 

Sa démission réclamée

Des maldonnes, un conseil d’administration dysfonctionnel et conflits d’intérêts, autant de reproches faits par Bissoon Mungroo, un des actionnaires minoritaires de la SBMH présent à l’Assemblée générale la semaine dernière. Pour lui, Sattar Hajee Abdoula devrait démissionner de son poste. Il s’indigne notamment sur le montant de dividende accordé par action, soit 20 sous. De plus, estimant que des actionnaires n’ont pas obtenu des réponses à leurs questions dans l’affaire de la SBM Bank (Kenya), condamnée à payer plus de 7,5 millions de dollars à AfrAsia Bank, Bissoon Mungroo soutient que les petits actionnaires vont saisir la justice ainsi que l’opposition. 

Et enfin, il est d’avis que le président de la SBM Holdings aurait enfreint la loi en allant personnellement à la rencontre d’un débiteur. Il estime que Sattar Hajee Abdoula ne peut s’appuyer sur le secret bancaire pour ne pas répondre à des questions sur le sujet.


Assemblée générale

Lors de l’assemblée générale de la SBM Holdings le 31 août dernier, une série de questions a été soulevée par des actionnaires. 
Pertes de Rs 12 milliards

Dans l’entourage de Sattar Hajee Abdoula, on laisse entendre que les quelque Rs 12 milliards de pertes encourues à travers des prêts accordés par la SBM à des étrangers ne peuvent être mises sur le dos de celui-ci, du moins, pas dans son intégralité, étant un « héritage ». « À son arrivée en 2020, la plupart de ces prêts avaient déjà été octroyés et étaient déjà non performants. Sattar Hajee Abdoula et le nouveau conseil d’administration n'ont pu qu’endosser la responsabilité et tenté d’amortir la chute en s’assurant d’un bon niveau d’approvisionnement de ces prêts », fait-on comprendre.  
Conflit d’intérêts

Le président de la SBM Holdings avait été interpellé sur le possible conflit d’intérêts dans l’affaire de prêts à risque de Rs 4,5 milliards aux frères Pabari en 2018.  Si Sattar Hajee Abdoula,] a fait comprendre que ces informations étaient « confidential and privileged », au sein de la SBM laisse entendre qu’il ne s’agirait que d’allégations. 

Dividendes

Le fait que les actionnaires aient reçu 20 sous comme dividendes par action est aussi sujet au critique. Or, à la SBM, on explique que sur une action de Rs 4 environ, 20 sous revient à 5 % de « return ». « D’abord, il faut tenir compte du fait qu’aucun dividende n’a été payé lors des deux dernières années. Ensuite, 5 % de return, c’est plus de deux fois le rendement d’un investissement dans un compte d’épargne. Sans compter qu’il y a aussi d’autres investissements qui doivent être faits au niveau de la Holdings », fait-on comprendre, précisant que le président adopte par la même occasion une approche prudente. 

Nomination votée (presque) à l’unanimité

Malgré les nombreuses interrogations lors de l’assemblée générale, la nomination de Sattar Hajee Abdoula a été votée à la quasi-unanimité. « Il s’est adressé dans un langage qui soit accessible à tous pour la bonne compréhension des petits actionnaires. Il a répondu à tout un chacun. Certes, il n’y a pas eu que des heureux, mais indépendamment de ce qui s’est passé, il est resté à l’écoute. En fait, même ceux qui se sont exprimés contre lui durant l’assemblée générale ont voté sa nomination à l’unanimité, ou presque », fait comprendre un cadre du SBM qui avait assisté à l’AGM.  

 

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