La première édition de « Start-up week-end », visant à promouvoir l’entrepreneuriat innovant, a attiré une quarantaine de participants à Maurice. Cinq équipes ont été constituées à partir des sélectionnés. Elles ont eu 54 heures pour mettre en place leur start-up. Le concours s’est tenu du 15 au 17 juillet, à la BPML Cyber Tower 1, à Ébène et dans 135 pays en simultané.
Les murmures résonnent dans la salle de conférences. Chaque équipe est regroupée autour d’une table ronde. Les participants s’activent à apporter les dernières touches à leur start-up, huit heures avant la présentation. L’angoisse se lit sur leur visage. Les jeunes de l’équipe Skills + ont tous les yeux rouges scotchés sur l’écran d’un ordinateur portable.
Kaifi Allybux, Muzzammil Nabybaccus et Moonesh Deal ont tous passé une nuit blanche sur place pour développer leur application mobile. Dessaluximee Venkatachellam a dû, quant à elle, rentrer à la maison samedi soir avant de revenir à Ébène très tôt. Âgés de 21, ces jeunes se sont rencontrés durant un stage chez Microsoft, au début du mois. C’est là que leur est venue l’idée de créer l’application mobile Soft Skills.
Ils ont ainsi profité du concours Start-up Week-end pour élaborer leurs idées. « L’application mobile a pour but de favoriser les savoir-faire comportementaux en situation professionnelle. Un employé ne doit pas uniquement se contenter d’avoir les meilleures compétences académiques. Il doit aussi être capable de gérer ou d’éviter un conflit, de privilégier le dialogue ou encore de cultiver les bonnes attitudes au travail », explique Kaifi Allybux.
Dessaluximee Venkatachellam ajoute, pour sa part, que l’application Soft Skills permet à une personne qui recherche un emploi de demander un entretien virtuel. « Il devra ensuite répondre à une série de questions déjà préparée par des coachs au préalable. Ces derniers indiqueront alors au candidat s’il possède les qualités requises. Il pourra par la suite se référer à une liste de vidéos pour acquérir les soft skills nécessaires », indique-t-elle.
Développer une plateforme éducative
Ces étudiants à l’université de Maurice et de Middlesex ont participé au Start-up Week-end afin de trouver et d’améliorer les failles dans leur système. Même son de cloche du côté de l’équipe Prof Dodo. Nilesh Latchooman, détenteur d’une maîtrise en biotechnologie, Akshay Ramdass, Web Developper et Rashley Sanyasi, graphiste, se sont présentés au concours en tant que porteurs d’idée. Leur start-up consiste à développer une plateforme éducative. À l’issue d’une sélection dans la soirée de vendredi, Muzaffar Auhammud et Faizal Sheikchan ont décidé d’intégrer l’équipe.[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"22704","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-36782","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Prof Dodo"}}]] Un des coachs conversant avec Nilesh de l’équipe Prof Dodo.<
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[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"22706","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-36783","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Prof Dodo"}}]] Muzaffar Auhammud, Nilesh Latchooman, Faizal Sheikchan et Rashley Sanyasi de Prof Dodo.
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« Je suis enseignant et j’ai pensé que mes compétences serviraient à Prof Dodo. Il s’agit d’un site Internet contenant plusieurs chapitres de physique. Une vidéo animée favorisant l’apprentissage ludique permettra aux élèves en Form III de prendre goût aux sciences. Les chiffres des dernières années ont montré que l’intérêt pour les sciences et le taux de réussite ont chuté. Le site Web a pour objectif de rendre les sciences attrayantes et ludiques », explique Faizal. Nilesh Latchooman soutient que chaque participant apporte sa contribution à la concrétisation de la start-up. « Nous sommes des adultes et nous évitons les conflits. Nous privilégions les discussions afin de trouver un terrain d’entente pour mieux utiliser l’idée de chacun. »
MauFaim est l’application mobile sur laquelle travaillent Aurélie François, Ukshay Venkataswami, Pooja Raghoo et Rushvin Contavadoo. Selon Aurélie, les Mauriciens, surtout ceux qui travaillent, ont la possibilité de commander un repas auprès des restaurants au déjeuner comme au dîner à travers cette plateforme. « Lancer son entreprise n’est pas chose aisée. Mais nous sommes motivés et souhaitons devenir des technopreneurs. Ce concept permet de gérer son entreprise avec quelques ordinateurs dans une chambre sans avoir besoin de plusieurs employés », soulignent Pooja et Ukshay.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"22709","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-36785","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"MauFaim"}}]] Aurélie François, Ukshay Venkataswami, Pooja Raghoo et Rushvin Contavadoo de MauFaim terminent en troisième position.
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Conseils prodigués par des professionnels
Un peu plus loin, Patricia Linty Parred, Talents & Ressources Coaching, donne des consignes à l’équipe de molesson.mu : « Lors d’une présentation, vous devez accorder toute votre attention à votre audience. Évitez de vous retourner pour lire sur votre diaporama. D’ailleurs, il est conseillé de ne pas mettre plus de trois mots sur l’écran. L’expression et le ton sont importants. » La Réunionnaise fait partie des coachs retenus pour le Start-up Week-end, une initiative de l’OTAM, de la MITIA, de la CCIFM, avec la collaboration du ministère de la Technologie, de la Communication et de l’Innovation. Ces conseils leur ont, d’ailleurs, été bénéfiques puisque l’équipe a remporté la première édition. « molesson.mu est une plateforme qui peut être utilisée par les enseignants du secondaire et les parents. Ces derniers peuvent parcourir la liste des enseignants proposant des leçons particulières près de chez eux, avec les matières concernées. Quand l’enfant se rend aux leçons, les parents n’ont aucun souci à se faire, car l’enseignant remplit le registre. Un message est envoyé aux parents pour leur faire savoir si l’enfant est présent en classe », indique Sanjay Matadeen. Pour concevoir molesson.mu, ce chargé de cours à la Middlesex University a collaboré avec Mourtaza Goulam, un étudiant dans une école commerciale à La Réunion ; Yannick Labonne, enseignant en primaire et Jean-Pierre Bellay, entrepreneur dans le domaine de l’informatique. Ils ont notamment remporté des packages de stratégie de marketing offerts par CZAM. Skills + et MauFaim ont remporté les deuxième et troisième prix respectivement. « Le Start-up Week-end permet de détecter les projets innovants, d’accélérer la création d’entreprises et d’encourager les porteurs d’idées à tester la viabilité de leurs projets. J’ai été surpris de voir que trois des cinq équipes qui y ont participé ont proposé une entreprise axée sur l’éducation. Il y a un réel engouement des Mauriciens pour améliorer ce secteur. Ils bouillonnent de bonnes idées et le Startup Weekend les aide à les peaufiner », explique Richard Touret, coach et Chief Executive Officer de Runware, à La Réunion.[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"22701","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-36781","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Skills +"}}]] Muzzammil Nabybaccus, Kaifi Allybux, Dessaluximee Venkatachellam et Moonesh Deal, de Skills +, ont remporté le deuxième prix.
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