St-Valentin : leurs histoires d'amour

Le mardi 14 février, le monde célèbrera l’amour. Comment fait-on pour rester amoureux pour toujours ? En marge de la Saint-Valentin, quatre couples racontent leurs rencontres et livrent leurs secrets du bonheur à deux. 

Ally et Rooksana Lazer : Inconditionnel

L’infatigable travailleur social Ally Lazer et son épouse Rooksana vivent une merveilleuse histoire d’amour depuis 41 ans. Pour Ally, ce conte de fées n’aurait pas été possible sans la compréhension de sa tendre moitié. « Nous nous sommes mariés en 1976. Mais avant, je pense être un des rares époux musulmans à n’avoir pas fréquenté la maison de ma fiancée les dimanches comme c’est de coutume à Maurice. J’ai pu heureusement compter sur la compréhension de ma future épouse. »

La raison ? « J’étais engagé dans le combat contre la drogue. Du coup, je n’avais pas beaucoup de temps. Je me souviens même d’une anecdote. Un jour, la maman de Rooksana est venue voir ma maman pour lui demander si j’avais bien l’intention d’épouser sa fille. Ma mère lui a répondu par l’affirmative et que j’avais choisi de faire un métier difficile. »

Aujourd’hui après 41 ans de vie conjugale, il ne cache pas qu’il est encore amoureux comme au premier jour. « C’est vrai que nous ne passons pas beaucoup de temps ensemble. N’empêche que nous sommes amoureux. On n’arrête jamais d’avoir de petites attentions pour l’autre. La preuve, peu importe l’heure que je rentre, à la maison, elle m’attend pour me servir à manger. Quant à moi, je ne rate jamais une occasion de lui offrir un voyage pour aller rendre visite à notre fille qui vit en Angleterre. »

Pour Ally Lazer, le secret de sa vie de couple repose avant tout sur la confiance et la foi. « Sans confiance, une vie conjugale battra rapidement de l’aile. J’ai eu la chance d’avoir une épouse sur qui je peux compter. Elle sait aussi qu’elle peut me faire confiance. Et puis, il y a aussi de la foi au sein de notre couple, je dis cela parce qu’à plusieurs reprises j’ai eu des menaces de mort et de kidnapping de mon épouse. Mais nous avons cru dans la puissance divine et il ne s’est jamais rien passé. »

Serge et Gisèle Lebrasse : Eternel

La rencontre du ségatier Serge Lebrasse avec sa femme remonte au 3 janvier 1954. Invité au mariage d’un ami à Quatre-Bornes, c’est lors de la réception que l’interprète de Madame Eugène fera une rencontre qui changera sa vie.

« À l’époque, j’aimais danser. Et contrairement aux autres jeunes gens de mon âge, je n’étais pas forcément attiré par les belles filles, mais plutôt par celles qui se débrouillent le mieux sur la piste de danse. Et dans la salle deux sœurs m’avaient tapé dans l’œil. J’ai donc dansé avec elles pendant la soirée. L’une d’elles était Gisèle. Je lui ai demandé si elle voulait qu’on se revoie. Elle a accepté et j’étais bien embêté par cette situation parce que je sortais déjà avec une autre jeune femme », raconte-t-il.

Cette dernière finira quelque temps plus tard par avoir vent de l’autre relation qu’entretenait son amoureux. « Un jour quand, je suis allé à sa rencontre, elle m’a fait comprendre qu’elle savait que je voyais une autre fille. Elle m’a donc demandé avec véhémence de ne plus jamais m’approcher d’elle », ajoute-t-il.

Et pourtant Serge finira par épouser Gisèle le 30 décembre 1957. « C’était certainement le plus beau jour de notre vie. De plus, l’année dernière nous avons été très heureux de célébrer nos 59 ans de mariage. Aujourd’hui respectivement âgés de 84 ans et de 86 ans, Gisèle et moi nous filons encore le parfait amour », déclare-t-il.

Le secret ne réside pas dans le hasard selon le ségatier. « Avant même ma naissance, Dieu avait déjà décidé qu’il allait mettre sur mon chemin Gisèle et que nous allions nous marier et qu’elle allait me donner quatre beaux enfants. Si cette année nous allons célébrer nos noces de Diamant, c’est parce s’était écrit », dit-il.

Cependant, la longévité de la vie conjugale des Lebrasse repose également sur la réconciliation. « Il arrive encore que nous ayons des différends, mais nous accordons plus d’importance à la réconciliation », fait-il ressortir.

Ah Fat et Sweetie Ramlagun-Law : Intemporel

On dit toujours que l’amour n’a pas d’âge. Ah Fat et Sweetie vivent cet adage pour le meilleur depuis sept ans. « Ah-Fat est de 25 ans mon aîné. Mais cela ne m’a empêché de l’apprécier en tant qu’ami, puis en tant qu’amoureux. Je crois que c’est sa maturité qui m’a séduite. »

Nous sommes en novembre 2010. Sur le parvis de l’église Immaculée-Conception, Port-Louis, Sweetie attend une amie et une connaissance pour aller déjeuner. C’est justement pendant cette attente que Cupidon passera.

« La connaissance était en fait Ah-Fat. On se croisait régulièrement parce qu’on avait des amis en commun. Il nous arrivait de prendre un verre ensemble, mais ce jour-là, j’ai commencé par avoir des sentiments pour lui. À la fin du déjeuner, on a échangé nos numéros et peu de temps après nous nous sommes mis ensemble. Le 18 janvier dernier, nous avons célébré nos quatre ans de mariage », explique Sweetie, créatrice de mode.

Pour Sweetie, la vie conjugale ne serait pas aussi belle s’il n’y avait pas le partage. « Ah-Fat et moi avons des centres d’intérêt différents. Par exemple il aime la télévision, alors que je préfère la lecture. Mais la magie fait que petit à petit nous avons commencé par accepter le centre d’intérêt de l’autre. De nos jours, je le vois avec un livre à la main et il m’arrive d’avoir une conversation sur la politique, qui est sa passion. »

De plus, Sweetie estime que le plus important dans un couple c’est la compréhension. « C’est très important de se comprendre. C’est uniquement ainsi que cela marche. »

Yoan Monien et Adeline Thuposy : Fusionnel

Cela fait deux ans que Yoan et Adeline s’aiment. Prêtant régulièrement leurs images à des spots publicitaires, ils se sont rencontrés au Fashion and Design Institute. Et comme dans beaucoup d’histoires d’amour, ce fut d’abord de l’amitié, du moins pour Adeline.

« Quand je l’ai vue pour la première fois, j’ai eu le coup de foudre. On a donc été amis dans un premier temps. Puis j’ai été son confident, avant d’être officiellement son petit ami. Je dois dire que j’ai beaucoup ramé avant d’en arriver là », relate Yoan sur le ton de la plaisanterie.

Et quand on demande au jeune homme de 21 ans de jeter un regard sur les deux ans qu’il a passés avec sa copine, ce dernier ne cache pas que c’étaient les meilleurs moments de sa vie.

« Certes, il nous arrive de nous chamailler, mais avec le temps cela s’est beaucoup calmé. Comme dans tous les couples, il y a des hauts et des bas, mais comme nous avons bâti notre relation sur le dialogue, nous arrivons à gérer les difficultés qui surviennent dans notre vie de couple. »

Par ailleurs, Yoan estime que le compromis est un facteur important dans une histoire d’amour. « Faire des compromis, c’est avant tout se mettre au diapason avec l’être aimé. Dans mon cas, je l’ai fait de façon volontaire. Et le plus beau dans l’histoire c’est de voir à quel point ces petits sacrifices finissent par embellir une relation. »