Après la fillette de dix ans morte asphyxiée dans une salle de bains le 23 juillet, en utilisant une douche à gaz, voilà qu’un adolescent de 17 ans, habitant Allée-Jacques, St-Paul, est décédé dans les mêmes circonstances mardi. C’est son père qui a trouvé son corps inerte.
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Taransingh Canhyea, surnommé Shivam par ses proches, a connu une triste fin. Le collégien de Form V s’est rendu dans sa salle de bains, le mardi 2 août, vers 9 heures, pour se doucher. La douche fonctionne au gaz. L’adolescent avait l’habitude d’y rester durant une demi-heure. Ne le voyant pas sortir, ses parents ont frappé à la porte, mais ils n’ont obtenu aucune réponse.
Sunil, le père, a alors enfoncé la porte, avant de découvrir le corps de son fils gisant inerte sur le sol. « Il était encore en vie. Je l’ai immédiatement transporté à l’hôpital. Sur place, le médecin n’a pu que constater son décès », relate Sunil, âgé de 53 ans.
Alertés, des policiers se sont rendus sur le lieu du drame. Les fenêtres de la salle de bains étaient entrouvertes. L’autopsie, pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal, a attribué le décès à une intoxication au monoxyde de carbone.
« J’utilise une douche à gaz depuis cinq ans. J’en ai d’ailleurs acheté une il y a deux ans. Il n’y avait aucun problème. Nous sommes tous bouleversés, surtout ma femme. Elle ne cesse de pleurer la disparition de notre fils », confie Sunil. Il ajoute que Shivam était un fils exemplaire. « Il était aimé de tous. à 15 heures, mercredi, ses amis lui ont rendu un dernier hommage. »
L’enquête du sergent Burkatally est supervisée par le chef inspecteur Mahadawoo.
Le commissaire de police réagit
Le commissaire de police Mario Nobin a émis un communiqué pour rappeler aux membres du public les précautions à prendre. « Le public doit se montrer prudent quand il prend sa douche, notamment avec un chauffe-eau à gaz. Il faut laisser des ouvertures pour une bonne aération. Des tuyaux d’échappement peuvent être placés sur le chauffe-eau à gaz pour évacuer le monoxyde de carbone de la salle de bains », insiste-t-il.
Des associations montent au créneau
« Certaines compagnies vendent des appareils sans donner aux acheteurs les informations d’usage sur les précautions à prendre », déplore Jayen Chellum, porte-parole de l’Association des consommateurs de l’île Maurice. Selon lui, les sociétés concernées par la vente de ces appareils doivent être directement mises en cause lors d’accidents. « Un autre cas de ce genre ne peut que nous interpeller », lance, pour sa part, SuttyhudeoTengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs. « Il est nécessaire que les autorités concernées ouvrent, au plus tôt, une enquête pour situer les responsabilités. »
Précautions d’usage: « Installez votre appareil dehors ! »
« Placez votre chauffe-eau à gaz à l’extérieur de la maison », indique, d’emblée, Dorsamy Ayacouty, Divisional Fire Officer. Idem pour la bonbonne de gaz. Plusieurs précautions s’imposent quand l’appareil est à l’intérieur. « Une ouverture est essentielle et l’installation doit être faite par une personne qualifiée. »
Une préposée de la société qui importe les chauffe-eau de la marque Pacific souligne que la salle de bains doit être aérée pour l’hygiène, le confort et la sécurité de l’utilisateur. De plus, précise-t-elle, « le chauffe-eau à gaz doit être raccordé à un extracteur pour faciliter l’évacuation des gaz et de la vapeur ».
En fait, explique-t-elle, le chauffe-eau brûle du gaz, produisant de la chaleur. « La combustion a besoin d’apport en oxygène et elle dégage du dioxyde de carbone. S’il n’y a pas d’oxygène dans la pièce, c’est ce même dioxyde de carbone qui est consumé. Ce qui dégagera du monoxyde de carbone, nocif pour la santé. »
La préposée recommande aussi aux utilisateurs de procéder à un servicing de leur appareil après six mois d’utilisation. « Le chauffe-eau à gaz durera des années, dépendant de la façon dont il est utilisé. » Interrogée sur le cas de Shivam, dans lequel serait impliqué un appareil de la marque Pacific, la préposée a déclaré qu’elle attend le rapport d’enquête de la police.
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