St Brandon : le Yu Feng No 67 abandonné à son sort 

Quatre mois depuis que le bateau de pêche taiwanais, le Yu Feng No 67, est bloqué sur les récifs à Saint-Brandon, avec dans sa cale, 70 tonnes de diesel et 208 litres de lubrifiants. C’est le 5 décembre de l’année dernière que le navire s’est retrouvé bloqué. À l’époque, les autorités exprimaient beaucoup d’inquiétudes, car cela comportait des risques environnementaux pour cette région dotée d’un écosystème unique.

Quatre mois plus tard, le bateau semble avoir été totalement abandonné à son sort. Interrogé lors de sa conférence de presse, vendredi, le ministre de la Pêche et de l’Économie océanique, Sudheer Maudhoo, a affirmé que rien n’est prévu pour le moment. « On attend ! Il n’y a pas encore eu de fuites d’huile et de pétrole. Le bateau est encastré dans les récifs et on attend », dit le ministre Maudhoo.

Et d’ajouter que « le Yu Feng n’a aucun permis de pêche délivré par les autorités mauriciennes. Mais on devient plus sévères au niveau du port concernant ce genre de bateau. Selon les conventions, ils doivent pêcher là où ils sont enregistrés et pas dans notre Zone Économique Exclusive (ZEE), mais ils utilisent notre port comme un port de débarquement. Le problème est qu’ils représentent un danger s’ils viennent dans notre ZEE et notre port. On ne peut refuser qu’un bateau vienne chez nous à cause des conventions internationales. Désormais, au niveau du port, ils vont procéder à des vérifications pour voir si tout est en ordre au niveau des appareils et autres », avance-t-il.

Concernant le Yu Feng, des efforts avaient été entrepris par les autorités mauriciennes, immédiatement après le naufrage avec la nomination d’un Salvage Master, Bridge Maritime Company. Les employés de la compagnie, qui s’étaient rendus sur place, étaient cependant retournés, tout comme des experts envoyés par les Nations unies, après que le contrat avait été cassé par le gouvernement. Quelques essais de pompage avaient été entrepris par le Salvage Master, mais sont restes infructueux à cause d’une météo peu clémente. Le tug Aylahn, qui avait quitté Mombasa, au Kenya, avec à son bord des équipements, dont des pompes, était arrivé sur place durant les premiers jours de cette année, mais avait également été renvoyé.