Sridhar Nagarajan, CEO de la MauBank : «Notre partenaire stratégique sera connu avant juin»

Le Chief Executive Officer de la MauBank se dit confiant de la mise en place du plan d’action pour les Petites et moyennes entreprises qui donnera un coup d’accélérateur au secteur. Dans l’entretien qui suit, Sridhar Nagarajan parle également des nouveaux projets et des défis auxquels la banque sera confrontée.

Quel est votre constat sur le plan d’action pour le secteur des Petites et moyennes entreprises (PME) rendu public récemment ?
Je pense que pour la première fois, nous mesurons l’industrie et nous prenons des décisions fondées sur des faits plutôt que sur une perception. Ainsi le plan directeur est-il un grand pas vers le changement approprié. À ce jour, nous avons beaucoup parlé et fait pour les PME, mais il y avait un manque de connexion et de coordination. Le plan directeur va apporter une grande cohérence.

Tout le monde pensait que 40 % de la part des PME au Produit intérieur brut étaient impressionnantes. Mais après enquête, nous nous rendons compte que 40 % ne sont pas si bons. Il y a des pays qui dépassent 50 %. Par ailleurs, il est constaté que les PME à Maurice se sont concentrées sur des produits de faible valeur. Cela ne nous aidera pas à augmenter les exportations. Il faut maintenant s’engager dans la production de forte valeur ajoutée.

Quelle est l’évolution sur les prêts octroyés aux PME ?
De mai 2016 jusqu’à présent, la MauBank a déjà soutenu 122 entrepreneurs pour un montant d’environ Rs 200 millions. Ces entrepreneurs sont notamment des start-up qui ont obtenu des prêts à un taux préférentiel de 3 % et sont dans le secteur de l’artisanat, de la boulangerie, de l’agriculture et de l’habillement.

Nous avons un plan pour les PME à un taux de 6 % et qui est très prisé. Par ailleurs, nous avons le programme de Financing pour les PME établies. Depuis l’année précédente, beaucoup a été fait sous ce scheme. Toutefois, nous constatons que, maintenant les PME sont nombreuses à ne pas avoir accès à ce plan, car elles se concentrent sur des produits à faible valeur.

En vous donnant plus d’argent, cela ne signifie pas que vous êtes en mesure de vendre plus. Il faut que les PME utilisent le financement pour investir dans la technologie et améliorer la qualité des produits et des services.

La MauBank s’est vue décerner le titre de meilleure banque à Maurice pour les PME en 2016 par le journal CFI.co. Qu’est ce qui a contribué à cette récompense, selon vous ?
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Pour le prêt à 6 %, la MauBank a enregistré une double augmentation depuis le début de l’année comparée à la même période de l’année écoulée.
Alors que l’ensemble du secteur banquier a progressé de 15 %, la MauBank a progressé de 29 %.

Par ailleurs, la récompense est due à la façon dont nous traitons les PME. Nous ne donnons non seulement des prêts, mais nous soutenons aussi les entrepreneurs dans leur business. En outre, nous nous concentrons sur le développement des marchés de niche. Nous les accompagnons dans la mise en place de leur Business Plan et dans la mise en application de leurs projets.

Tous ces facteurs nous permettent de nous démarquer des autres. Mais je dis toujours à mon personnel, c’est bon d’avoir une récompense, mais nous avons toujours un long chemin à parcourir.

Quid du projet de trouver un investisseur stratégique d’ici quelques mois ?
À présent, je ne suis pas en mesure de communiquer le nom, mais je dois dire que nous sommes sur la bonne voie. L’objectif de trouver un investisseur stratégique, c’est pour acheter 30 % des actions de la MauBank. L’annonce de ce partenaire stratégique se fera avant juin.

Quels sont les principaux défis auxquels la MauBank doit faire face cette année ?
Le défi majeur serait de couvrir les dettes. Par ailleurs, nous allons mettre le cap sur nos clients. À ce jour, nous avons un portefeuille de plus de 4 000 clients. Nous allons alors améliorer nos services à nos clients (ex : réduire le temps d’ouvrir un compte). Nous allons également investir dans les nouvelles technologies.