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Sri Lanka : le déclin du clan familial des Rajapaksa 

Sur cette photo prise le 22 novembre 2019, le nouveau président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa (R), et son frère Mahinda Rajapaksa, Premier ministre, posent pour une photo de groupe après la cérémonie ministérielle de prestation de serment à Colombo

Du puissant clan familial des Rajapaksa au Sri Lanka, seul le président Gotabaya Rajapaksa restait aux commandes du pays mardi au lendemain d'affrontements qui ont fait cinq morts et plus de 225 blessés et conduit son frère Mahinda Rajapaska à démissionner de son poste de Premier ministre.

Voici les plus éminents membres du clan familial qui ont gouverné le pays, aujourd'hui plongé dans sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948.

Le chef 

Mahinda Rajapaksa, 76 ans, a occupé le poste de Premier ministre depuis 2019, nommé par son frère Gotabaya qui accédait alors à la présidence. Il est le chef charismatique du clan. Il avait déjà occupé ces fonctions en 2004 et été président du Sri Lanka de 2005 à 2015.

Il est adulé par la majorité ethnique cinghalaise pour avoir vaincu la guérilla des Tigres tamouls en 2009 et mis fin à une guerre civile qui aura duré 37 ans et fait environ 100.000 morts.

Pour ces mêmes raisons, ce dirigeant nationaliste est haï et redouté par la minorité tamoule.

Les dernières semaines de la guerre civile se sont soldées, selon les estimations de l'Onu, par la mort d'environ 40.000 civils. Mais Mahinda Rajapaksa a toujours nié ce bilan et refusé toute enquête internationale sur les atrocités attribuées à l'armée que dirigeait Gotabaya.

Au cours de sa présidence, Mahinda Rajapaksa a contracté d'énormes dettes, principalement auprès de la Chine, sa grande alliée, pour financer de gigantesques projets d'infrastructures, entachés de soupçons de corruption. L'opposition l'a accusé d'avoir dilapidé ces prêts.

"Terminator" 

Le président Gotabaya Rajapaksa, 72 ans, était le principal lieutenant de Mahinda lorsque ce dernier était à la tête de l'État. 
Il occupait le poste influent de secrétaire du ministère de la Défense et contrôlait les forces armées et la police. Un chef de l'armée avait accusé Gotabaya d'avoir dirigé à l'époque des escadrons de la mort. Ce dernier a démenti avec véhémence cette accusation, qui lui vaudra néanmoins le surnom tenace de "Terminator".

Sous sa présidence entamée en 2019, le pays traverse sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948, avec un défaut de paiement sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars en avril 2022, et cherche un renflouement auprès du Fonds monétaire international.

Des dizaines de milliers de personnes font le siège du bureau présidentiel à Colombo, exigeant que le clan des Rajapaksa cède le pouvoir. 

L'économie du Sri Lanka, qui dépend fortement du tourisme, a d'abord été frappée par les attentats islamistes de Pâques 2019, puis torpillée par le Covid.

Mais selon les économistes, de mauvaises décisions politiques ont accentué les difficultés économiques de l'île. 

"Monsieur 10%" 

Basil Rajapaksa, 70 ans, était considéré comme le stratège politique de la présidence de Mahinda. Il a été ministre des Finances dans le premier gouvernement du président Gotabaya. 

Il a été accusé d'avoir détourné des millions de dollars de fonds publics. L'opposition l'a surnommé "Monsieur 10%" en référence aux commissions présumées qu'il aurait perçues sur des contrats gouvernementaux. 

Les administrations suivantes n'ont pas réussi à prouver ces accusations et toutes les affaires le concernant ont été abandonnées depuis que Gotabaya est devenu président.

Garde du corps 

Aîné de la fatrie, Chamal Rajapaksa, 79 ans, était président du Parlement sous la présidence de Mahinda. Il est aussi ancien ministre des Ports et de l'Aviation.

Dans le premier gouvernement de la présidence de Gotabaya, il détenait le portefeuille de l'Irrigation et le secondait à la tête de la Défense.

Ancien officier de police, il a été garde du corps de Sirimavo Bandaranaike, la première femme au monde à devenir Première ministre en 1960.

Le rejeton 

Fils aîné de Mahinda, Namal Rajapaksa, 35 ans, avocat, est le descendant que la dynastie familiale a préparé à prendre un jour les commandes du pays. 

Entré au Parlement en 2010, à l'âge de 24 ans, il était ministre des Sports et de la Jeunesse dans le premier gouvernement du président Gotabaya. 

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AFP

 

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