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Squatters à Maurice : plus de 750 foyers recensés sur les terres de l’État

Le phénomène des squatters à Maurice demeure une problématique sociale et foncière majeure. Selon les chiffres communiqués la semaine dernière au Parlement par le ministre du Logement et des Terres, Shakeel Mohamed, environ 750 foyers occupent actuellement des terres de l’État à travers le pays, sans compter celles installées sur des terrains privés. 

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Les chiffres révèlent que Port-Louis concentre le plus grand nombre de squatteurs, soit 306 foyers, suivie de Rivière-Noire (153), Pamplemousses (80), Flacq (89), Rivière-du-Rempart (52), Grand-Port (35), Moka (19), Plaines-Wilhems (11) et Savanne (5). Ces données incluent à la fois les familles installées avant juillet 2015 et celles arrivées après cette date. Le ministère distingue clairement ces deux catégories, la politique nationale ne prévoyant une régularisation que pour les occupants installés avant le 1ᵉr juillet 2015.

Le ministre Shakeel Mohamed a expliqué que la situation s’est aggravée au fil du temps, notamment dans certaines zones urbaines et côtières, où la pression démographique, le coût du logement et la précarité économique ont conduit plusieurs familles à s’installer illégalement. Certaines localités, comme La Cure, Roche-Bois, Bois Marchand ou Le Morne, demeurent des points sensibles où les conditions de vie sont souvent précaires.

Il a également évoqué la complexité du dossier, soulignant que certaines zones ne peuvent être régularisées pour des raisons environnementales ou sanitaires, à l’exemple de Singamanie Village à Bois Marchand, situé à proximité d’une réserve naturelle et d’une station d’épuration. « Nous ne pouvons pas encourager le squat comme mode d’accès au logement, mais nous voulons accompagner ces familles dans un processus légal et humain », a déclaré Shakeel Mohamed.

Face à cette situation, le gouvernement s’engage dans une approche à la fois humaine et structurée. Le ministère du Logement prévoit la tenue d’une réunion sur le terrain dans les prochaines semaines afin d’identifier des solutions concrètes, notamment la relocalisation des familles vivant dans des zones à risque et l’amélioration de leurs conditions de vie. Des discussions sont également en cours autour du site de Carré d’As, dans le district de Rivière-Noire, où des initiatives pilotes de relogement sont menées sous la supervision du Premier ministre adjoint.

Lors de cette même séance parlementaire, la députée Annabelle Savabaddy, à l’origine de la question, a interpellé le ministre sur les mesures immédiates prévues pour aider les familles concernées. En réponse, Shakeel Mohamed a affirmé qu’une action rapide s’impose. « Il y a une urgence. Nous allons détruire ces endroits susceptibles d’encourager le squattage et trouver des solutions permanentes pour eux », a-t-il déclaré, précisant que ces interventions s’effectueront dans un cadre légal, avec un accompagnement social adapté.

Tout en reconnaissant la sensibilité du sujet, le ministre a insisté sur la nécessité de concilier ordre public, équité sociale et respect de la loi. Pour lui, le gouvernement doit mettre en place un plan de logement inclusif, capable de répondre aux besoins urgents tout en évitant de créer un précédent. « Nous devons ramener ces personnes vers un cadre légal, les aider à s’inscrire dans une grille d’habitat organisée et décourager les occupations illégales », a-t-il indiqué.

Selon Shakeel Mohamed, la relocalisation reste un processus délicat, mais indispensable. Le ministère souhaite agir en coordination avec les collectivités locales, les ONG et les autres institutions publiques pour assurer un suivi efficace. Il a également réitéré l’engagement du gouvernement à garantir un logement décent à chaque citoyen, mais dans le respect des procédures. « Chaque Mauricien a droit à un logement décent, mais il faut que cela se fasse dans le respect des règles », a conclu le ministre. 

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