350 zones WiFi sont disponibles à travers le pays : dans des centres communautaires, des centres de jeunesse, des bureaux de poste et des succursales de Mauritius Telecom, entre autres, depuis le 6 avril. Avis des utilisateurs sur la qualité de la connexion.
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Nous rencontrons Sophie, 22 ans, à la mairie de Port-Louis. Cette conseillère, exerçant dans le privé, explique que c’est juste pour passer le temps qu’elle se connecte sur le WiFi de la mairie. Selon elle, il y a des jours, n’ayant pas la patience d’attendre, elle préfère utiliser son « package Mobile Data ».
« Il faut parfois attendre beaucoup de temps pour se connecter. C’est frustrant. Avant l’installation de ces bornes, la connexion à la municipalité était meilleure. Pendant ma pause déjeuner, j’aime venir ici pour surfer ou vérifier mon courriel. Bien que je peux bien le faire chez moi ou utiliser mon “package Mobile Data” quand je suis ailleurs, j’utilise le WiFi qui est gratuit. Mais il faut prendre son mal en patience », raconte-t-elle.
Bien que la jeune femme salue l’initiative des autorités, elle estime qu’il faut revoir ces bornes WiFi. Elle fait observer que cela n’aurait pas dû être frustrant pour ceux qui veulent profiter de ce service gratuit.
« Quant à moi, j’ai les moyens d’avoir le “Mobile Data”, mais je pense que cela aurait été utile pour ceux qui viennent à Port-Louis pour des démarches administratives et qui ont beaucoup à attendre. Moi j’essaye et si elle ne marche pas, je laisse tomber », ajoute-t-elle.
Cap sur Roche-Bois Social Welfare Centre. Il est environ 14 heures et plusieurs personnes sont dans la cour du centre, en train de se détendre.
Cynthia Afred, 21 ans, avec son Smartphone en main essaye depuis plus d’une trentaine de minutes de se connecter sur YouTube. Elle n’a jamais pu se connecter, même pas une fois parce que la vitesse est vraiment lente.
Selon elle, peu de gens ont les moyens de se payer une connexion mensuelle à Roche-Bois. Cette initiative aurait été utile pour les jeunes. « Certains demandent le code WiFi à leur voisin pour faire leurs devoirs. Or, il y a certains qui sont réticents à le faire. De plus, les jeunes d’aujourd’hui ont un intérêt grandissant pour la technologie. C’est pour cela que MT aurait dû offrir ce service. C’est pour permettre à ceux au bas de l’échelle de bénéficier d’Internet », ajoute-t-elle.
À Plaza, Rose-Hill, nous rencontrons un groupe d’étudiants qui se rend à des leçons particulières. Et c’est la même rengaine quand nous leur interrogeons sur ce service. « Ayo gaspilaz sa, nou nepli esay rant lor internet », lance l’un deux.
Pour Nilen, il est faux de dire que 200 personnes peuvent se connecter simultanément dans un rayon de 50 mètres dans 350 zones WiFi. « D’ailleurs on n’essaye plus d’avoir accès à Internet ici, car c’est une perte de temps. Nous ne demandons pas à pouvoir surfer pendant des heures. Mais je pense que les gens qui viennent au jardin pour se relaxer ou ceux qui attendent un lift auraient pu utiliser le net pour chatter », fait-il remarquer.
Feedback positif
Cependant à la mairie de Quatre-Bornes, on a un autre son de cloche. Les utilisateurs se disent très satisfaits de ce service. La révolution numérique semble être très visible dans cette région de l’île.
Herosau Guilliano est en Lower 6. Cet habitant de Bambous est souvent de passage à Quatre-Bornes après les heures de classe. « J’aime aller sur YouTube pour me détendre après une journée difficile. La vitesse est parfaite. Des fois, j’ai aussi le temps de faire des recherches pour mes études. Je m’efforce de l’utiliser de manière productive, car j’estime que c’est une bonne chose pour le public, surtout pour ceux qui ne peuvent pas payer une connexion WiFi chez eux », dit-il.
Reena, 25 ans, une habitante de Port-Louis, est aussi d’avis que ce service est très efficace. Bien qu’elle ait le Mobile Data, elle préfère utiliser le WiFi pour aller sur les réseaux sociaux.
« Je dois attendre le transport tous les jours et cela me permet de passer le temps. C’est un moyen d’avoir accès à Internet pour faire un “rapid search” ou se connecter pendant quelques minutes pour se divertir. La vitesse a tendance à ralentir au bout de quelques minutes et je pense que c’est quand plusieurs personnes essayent de se connecter en même temps », estime-t-elle.
Patrice Le Bon, 37 ans, confie qu’il n’était pas au courant qu’on avait installé des bornes WiFi dans plusieurs régions de l’île. Il tente le coup devant nous en effectuant un essai sur son téléphone portable. Ce cadre du secteur privé vient se détendre au jardin après le travail. Ravi de sa nouvelle découverte, il affirme qu’il était grand temps de faire cela à Maurice.
« C’est une petite borne, mais un grand projet pour faire de Maurice une cyber île. C’est une bonne mesure populaire et un bon début pour Maurice. Je pourrai maintenant télécharger mes chansons ici et me détendre. J’espère que le package de 250 MB pourra être consommé pendant plusieurs heures. »
À Résidence Vallijee Community Centre, les responsables du centre qualifient ce service comme un outil de communication pour les jeunes. Rendre l’Internet accessible a de nombreux avantages. Tout porte à croire que le personnel accueille cette initiative favorablement. On nous fait comprendre que les adolescents, dont les écoliers, et les étudiants se rendent au centre après les heures de classe pour surfer le Net pour chercher des notes ou pour écouter de la musique.
Par ailleurs, Mukesh, responsable du centre social de Bambous parle de l’intérêt des jeunes à venir au centre depuis le lancement de ce service. Ce dernier y travaille pendant plus de trente ans. « Au lieu d’aller faire des choses négatives, de nombreux jeunes viennent quand ils sont libres pour surfer sur le net. Même les plus âgés semblent être contents d’avoir le WiFi gratuitement. Le gouvernement a pris une bonne décision d’installer ces bornes. Contrairement à des familles qui ont les moyens, il y a certaines qui ne peuvent pas payer les frais », fait-il ressortir.
Marcelin, 38 ans, un habitant de Bambous confie que le spot WiFi n’est pas vraiment rapide. Comme les autres, il aime écouter de la musique quand il vient au centre. « Cela dépend des jours et ce que vous utilisez. J’ai remarqué que c’est plus facile de se connecter sur son Smartphone que sur le laptop ou la tablette. Parfois, je dois attendre au moins cinq minutes avant d’avoir YouTube. »
Samuel Jeanne, 19 ans, habitant Riche-Mare, Flacq, est un étudiant issu d’une famille modeste. Il souligne que le WiFi spot est vraiment utile pour lui, car il lui permet de préparer ses notes. Toutefois, il déplore le fait que certains individus veulent se connecter pour des banalités.
« J’habite chez ma grand-mère, dans une maison qu’on doit louer. Avant qu’on installe ces bornes, je devais avoir un “package” pour me connecter. Maintenant, il suffit de me rendre au centre communautaire pour compléter mes recherches. Toutefois, le gouvernement pourrait aussi aider les familles nécessiteuses en mettant la connexion Internet à un prix réduit pour elles », fait-il observer.
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