La perspective d’une relance des activités sportives, en marge des mesures de reprise décidées par le gouvernement dans le pays, est discutée. Dirigeants et entraîneurs divergent à ce sujet.
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Le président du Comité olympique mauricien (COM), Philippe Hao Thyn Voon, va droit au but : ce n’est pas demain la reprise. « Les compétitions ne pourront reprendre avant septembre. Même en ce qui concerne les entraînements, c’est très risqué. Les sportifs s’entraînent la majeure partie du temps en groupe, sous la supervision d’un ou plusieurs entraîneurs, et utilisent des équipements et matériels en commun. Il y a contact physique dans les sports de combat et collectifs. Il ne faut pas se précipiter pour reprendre le sport tant qu’on ne sera pas hors de contamination, car on risque ensuite de se retrouver dans un bourbier », déclare-t-il.
Dans la foulée, le patron du mouvement olympique mauricien préconise que des tests soient effectués sur tous les sportifs et entraîneurs avant de renouer avec les activités. « Nous avons le devoir de protéger nos sportifs et de ne pas les mettre à risque. Mieux vaut y aller lentement mais sûrement », précise-t-il. Et d’ajouter : « Il y a certes une diminution de cas positifs au Covid-19 au cours de ces derniers jours, mais nous ne serons pas à l’abri d’une contamination, tant qu’il n’y aura pas de vaccin ou autre remède. »
Pour Philippe Hao Thyn Voon, le ministère des Sports, le COM et les Fédérations devront travailler en étroite collaboration sur un plan de relance progressive pour le sport. En considérant la situation sanitaire et tous les aspects liés à la sécurité et la santé pour protéger les sportifs mauriciens.
Quelles infrastructures ?
Au niveau de l’athlétisme, le comité exécutif a pris la décision d’annuler la saison jeudi 23 avril. Vivian Gungaram, président de l’Association mauricienne d’athlétisme, explique être « toujours dans le flou en ce qui concerne la reprise. Il faudra deux mois au minimum pour que les athlètes se préparent à disputer les compétitions après plus de quatre semaines de confinement. C’est un coup dur pour les athlètes mais nous n’avons pas eu d’autre alternative dans le contexte de la crise sanitaire. Le comité travaille déjà sur la prochaine saison qui sera assez chargée pour les athlètes, avec la reprise des compétitions sur le plan international.
Il souligne que l’AMA a établi un plan prévisionnel entre autres l’ouverture des différents d’entraînements tout en appliquant les mesures sanitaires strictes en cas de reprise. »
La saison 2019 de volley-ball, qui n’a pu prendre son envol le 4 avril dernier en raison du coronavirus reste en suspens. Pour Fayzal Bundhun, président de l'Association mauricienne de volley-ball (AMVB), « les directives des autorités sont attendues pour décider de la marche à suivre. Les membres du comité directeur de l'AMVB se sont penchés sur plusieurs scénarios possibles ainsi que les implications. La grande question qui se pose est si les infrastructures sportives seront rouvertes de sitôt. Franchement, je ne le pense pas. La situation est précaire ». Et de poursuivre : « Pour les disciplines collectives comme le volley-ball, par exemple, il est difficile de respecter la distanciation d’un mètre en jouant. Les joueurs sont donc exposés au risque. »
Pour Fayzal Bundhun, l’un des aspects importants pour la relance demeure le budget financier qui sera alloué par le ministère de l'Autonomisation de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs. « Compte-tenu de la situation économique difficile, nous ne devons pas attendre à des largesses concernant l’enveloppe qui nous sera attribuée », fait ressortir le président de l’AMVB.
Entraînements en petits groupes
De son côté, le Directeur technique national de judo, Baptiste Leroy, explique qu’il a déjà travaillé sur un plan spécifique pour la reprise. « Le sport doit reprendre progressivement. Ce ne sera plus des séances d’entraînement comme auparavant, avec un grand nombre de judokas mais en petit groupe. On prend toutes les précautions nécessaires, pour se rendre dans les supermarchés, il faut les appliquer aussi au sport. Nous devons nous adapter en fonction de la situation. »
Pour le technicien français, le risque de contamination est omniprésent et l’idéal serait que les judokas et autres sportifs puissent être soumis à des tests de Covid-19 pour s’assurer qu’il n’y ait personne d'infecté. « Ce serait fantastique si on pouvait appliquer au contexte mauricien la mesure prise par l’Italie, où les sélections sont confinées, sans contact avec le monde extérieur, mais continuent à s’entraîner. Ce serait un moyen de protéger nos sportifs et contenir la propagation du Covid-19.»
Pour Judex Jeannot, entraîneur national de kickboxing, il faudra apprendre à vivre avec le Covid-19, tout en respectant les mesures sanitaires. « Les sportifs ne vivront pas éternellement confinés. Les activités devront reprendre tôt ou tard. Nous devons donc nous préparer à franchir ce cap. Au niveau du kickboxing, nous ne prévoyons pas de compétition mais il est important que les tireurs puissent reprendre l’entraînement. Face au Covid-19, la Fédération, les entraîneurs et les sportifs devront se montrer responsables, disciplinés et suivre à la lettre les consignes et mesures imposées par les autorités », déclare-t-il.
Au niveau du ministère de tutelle, on ne veut pas s'avancer sur le sujet, en attendant les mesures qui seront prises par le gouvernement.
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