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Spécial Budget 2019-2020 - Famille démunie-famille moyenne : tout les sépare

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D’une baisse sur les prix des produits de consommation de base à l’extension du congé de maternité, les attentes des Mauriciens pour le prochain Budget varient. Reportage chez une famille démunie et une autre de la classe moyenne.

Marie-Anne Thérèse Ernest, 51 ans, mère célibataire : «Une baisse des prix de produits de base serait un grand soulagement»

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Marie-Anne aurait souhaité que le gouvernement soutienne son fils
dans ses études comme il est doué.

C’est avec un grand sourire que Marie-Anne Thérèse, de 51 ans,  nous ouvre les portes de sa modeste maison en tôle situé à Tranquebar.  Malgré son état d’extrême pauvreté, sa vie est très riche en valeurs humaines. Toujours de bonne humeur, elle fait de son mieux pour cacher sa peine.

Il faut traverser une impasse et enjamber des pierres plates pour accéder à l’entrée de la maison où elle vit avec son fils de 11 ans. À l’intérieur, c’est un vrai fourre-tout. Sur une superficie de moins de cinq mètres carrés, on retrouve un lit, une télé et une armoire sans porte.  Dans une autre pièce, elle a pu aménager une petite cuisine.

« Cela fait environ six ans que j’habite dans cette maison. La location est à Rs 2 500 par mois », indique-t-elle. 

Marie-Anne Thérèse exerce comme bonne chez plusieurs familles de la capitale. « Je gagne entre Rs 200 et Rs 250 par jour. Cependant, je ne peux pas travailler, tous les jours, car j’ai un problème rénal. À la fin du mois, je ne peux pas acheter grand-chose pour la consommation », fait-elle ressortir.

Cependant, grâce à une allocation sociale d’environ Rs 3 700, elle arrive à payer le loyer et d’autres factures. « Aujourd’hui, un sachet de lait en poudre coûte presque Rs 200 », déplore-t-elle. Aussi, souhaite-t-elle que le gouvernement apporte une baisse des prix des produits de base tels que le lait, le riz, la farine, entre autres. « On consomme du riz ration, car on n’est pas en mesure d’acheter le basmati. C’est seulement quand je fais une petite économie que je peux acheter de la viande. Une baisse des prix de produits de base serait un grand soulagement », souligne-t-elle.

Par ailleurs, Marie Thérèse souhaite obtenir un aide additionnelle du gouvernement pour son fils de 11 ans. « Il est très doué pour les  études. Il a eu quatre A aux examens du PSAC. Aujourd’hui, il est inscrit au SSS Sir Abdool Razack Mohamed. J’aurai souhaité que le gouvernement le soutienne dans ses études, car je suis certaine que seule l’éducation peut nous aider à combattre la pauvreté », avance-t-elle.


Kenny Soobeersingh Dhunoo, 35 ans, employé dans le privé : «L’extension des congés parentaux est importante»

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Kenny estime que consacrer du temps avec sa famille est primordial.

À La Marie, Kenny Dhunoo nous accueille en compagnie de sa femme, et sa fillette qui fêtera bientôt ses deux ans. Ce trentenaire, employé dans le secteur privé, estime que consacrer du temps avec sa famille est primordial. Cependant, il regrette  que le système de travail à Maurice ne le permette pas.

« Nous sommes actuellement confrontés à une situation où Maurice a une population vieillissante. Le taux de naissance  est considérablement en baisse et les couples sont de plus en plus concentrés sur leur carrière.  Ainsi, des mesures visant à encourager les couples à former une famille seraient très bien accueillies dans le Budget », dit-il. Selon lui, l'extension des congés de maternité est importante. Ces congés, se souvient-il,  étaient de 12 semaines et prolongés de 14 semaines, en 2015.  «  Mais, je pense que les congés de maternité payés devraient être prolongés d'au moins six mois, ce qui serait bénéfique, à la fois pour la mère et pour l'enfant », explique notre interlocuteur. Par ailleurs, poursuit-il, une disposition spéciale devrait être prévue pour les enfants prématurés où le congé de maternité devrait être accordé à la mère pendant la période de prématurité, jusqu’à la fin de la période de congé supplémentaire de six mois accordée aux mères à terme. « Le lien mère-enfant est important, mais le père aussi a un rôle important à jouer. Le congé de paternité de cinq jours devrait être étendu », dit-il.

En outre, Kenny Dhunoo est d’avis qu’il faut introduire des congés de calamité, afin de réduire les disparités entre les secteurs privé et public. « Il est très difficile pour les parents de prendre soin de leurs enfants en cas de pluies torrentielles, si ces derniers sont à la crèche ou à l’école », dit-il.

Quelques mesures recommandées

  • Encourager une nouvelle culture d’entrepreneure.
  • Investir dans l’éducation et la formation des jeunes.
  • La mise sur pied d’une commission indépendante, pour donner un nouveau souffle, à la protection des consommateurs.
  • Un Pension Scheme pour les planteurs, les pêcheurs et  les agriculteurs.
  • L’octroi d'une pension de vieillesse de Rs 9 000 aux personnes âgées.
  • Business Mauritius préconise l’alignement de la pension de vieillesse sur l'âge de la retraite, le ciblage et la sensibilisation sur les plans de pension.
  • Un système de pension pour ceux qui travaillent, en freelance, ainsi que la mise en place d’un mécanisme permettant aux institutions financières et aux compagnies d’assurances de couvrir les freelancers et ceux qui travaillent à domicile.
  • Inciter davantage de femmes à travailler à des heures de travail flexibles et des facilités au niveau de la crèche, etc.
  • Une extension de l’impôt négatif aux employés qui gagnent moins que le montant taxable.
  • Offrir une déduction de Rs 100 000 pour les frais de la crèche ou les services d’un babysitter.
 

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