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Souveraineté sur les Chagos : les États-Unis volent au secours du Royaume-Uni

Selon Morgan Ortagus, la base militaire de Diego Garcia joue un rôle clé dans le maintien de la paix.

Morgan Ortagus, du département d’État américain, a signifié le soutien entier des États-Unis envers le Royaume-Uni dans le dossier Chagos. Elle estime que l’avis consultatif de la Cour internationale de justice représente un dangereux précédent qui pourrait avoir un impact sur d’autres revendications sur la souveraineté des territoires dans le monde.

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Les États-Unis soutiennent pleinement le Royaume-Uni qui ne reconnaît pas l’avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) sur les Chagos. Dans un statement fait le soir du lundi 6 mai 2019, Morgan Ortagus, porte-parole du département d’État américain, a signifié le soutien entier des États-Unis. Elle estime que la CIJ n’était pas le bon forum. Selon elle, l’avis consultatif représente un dangereux précédent qui peut avoir un impact sur d’autres revendications sur la souveraineté des territoires dans le monde.

Le 25 février, la CIJ avait statué que le Royaume-Uni devait rendre l’archipel des Chagos à Maurice sans conditions et dans les plus brefs délais. Elle était aussi d’avis que le Royaume-Uni avait excisé les Chagos du territoire mauricien de manière illégale avant l’indépendance de Maurice.

Morgan Ortagus a indiqué lundi que la base militaire de Diego Garcia, qui se situe dans l’archipel, « joue un rôle critique dans le maintien de la paix et la sécurité régionale et globale ». La porte-parole soutient que le sujet est une question purement bilatérale qui doit donc être réglé par les deux parties concernées. Pour elle, c’est une erreur d’utiliser la CIJ pour résoudre des litiges bilatéraux. Cette position est la même que celle du Royaume-Uni.

Pour le gouvernement mauricien, vu la mauvaise foi britannique sur la question, c’est bel et bien vers les Nations unies, dont la CIJ est un organe, qu’il faut se tourner. Le gouvernement mauricien compte donc présenter dans les semaines à venir une ébauche de résolution devant l’Assemblée générale des Nations unies pour demander la mise en œuvre de l’avis consultatif de la CIJ.

Elle a aussi communiqué l’appui des États-Unis à la déclaration écrite au Parlement faite par Alan Duncan, un Junior Minister du Foreign Office britannique. Dans sa déclaration, ce dernier a affirmé qu’il n’y a « pas de doutes sur la souveraineté du Royaume-Uni sur l’archipel des Chagos » et que la réclamation de Maurice sur les Chagos n’est pas reconnue par la Grande-Bretagne. Alan Duncan avait aussi précisé que les Chagos étaient sous souveraineté britannique depuis 1814 et que l’avis consultatif de la CIJ n’a aucune force légale.

Le même jour, le gouvernement mauricien a condamné sans réserve la position britannique. Le 3 mai, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a fait une déclaration à l’Assemblée nationale. Il a révélé le contenu d’une conversation téléphonique qu’il a eue avec Jeremy Hunt, Foreign Secretary, le 27 avril. Celui-ci a lancé une mise en garde au nom du gouvernement britannique en disant : « Les relations entre Maurice et le Royaume-Uni connaîtront une détérioration si le gouvernement va de l’avant avec son projet de déposer une résolution devant l’Assemblée générale des Nations unies pour la mise en œuvre de l’avis consultatif. »

La menace n’aura pas eu les résultats escomptés, car Maurice, avec la collaboration de quelques pays amis, finalise la résolution qui sera portée devant l’Assemblée générale des Nations unies.

Jeremy Corbyn, leader de l’opposition britannique, a, pour sa part, condamné la position du gouvernement de son pays. Il s’est plus ou moins aligné sur la position mauricienne.

 

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