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Souveraineté sur les Chagos : la volte-face britannique priverait Maurice de Rs 100 Md par an 

Les propos tenus par le secrétaire d’État américain, Antony Blinken (à dr.), et le secrétaire aux Affaires britanniques, David Cameron (à g.), jeudi, sur les Chagos n’ont pas rassuré le gouvernement mauricien.

L’une des options à l’étude lors des négociations avec les Britanniques porterait sur un loyer annuel de 2,3 milliards de livres sterling par an (environ Rs 125 milliards) pour la base militaire de Diego Garcia sur une durée de 99 ans. Une option désormais compromise. 

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L’information rapportée par The Telegraph dans son édition du vendredi 1er décembre 2023, à l’effet que le gouvernement britannique serait sur le point de revoir son intention de rétrocéder l’archipel des Chagos suscite de vives inquiétudes du côté de Port-Louis. « Tout allait dans la bonne direction, mais maintenant nous sommes dans l’incertitude. Nous avons donc demandé des éclaircissements », confie-t-on au Bureau du Premier ministre. L’on insiste aussi qu’officiellement, les Britanniques n’ont signifié jusqu’ici aucune intention de faire volte-face. 

Les six rounds de négociations entre officiels mauriciens et britanniques, dont la dernière a eu lieu tout récemment, ont permis d’atteindre un niveau très avancé, avec l’espoir d’un accord dans les mois, voire semaines à venir. Une des options, qui porterait, entre autres, sur un loyer annuel de 2,3 milliards de livres sterling par an, soit environ Rs 125 milliards, payé par les Américains et Britanniques pour la base militaire de Diego Garcia dans le cadre d’un bail de 99 ans, serait préférée par Port-Louis. 

En effet, un accord dans ce sens permettrait au gouvernement mauricien d’affronter les élections générales avec les poches pleines. À titre comparatif, le Produit intérieur brut de Maurice était de 11,5 milliards de dollars américains en 2021, soit environ Rs 507 milliards ou 9,7 milliards de livres sterling. Mais il semble que les négociations entamées en novembre de l’année dernière pourraient changer d’orientation avec une évolution des Britanniques sur la question. 

Le 4 décembre, interrogé par la presse mauricienne lors d’une sortie publique, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, devait affirmer qu’il ne ferait « pas de commentaire sur un article de presse tant que le gouvernement britannique n’aura pas réagi officiellement ». Il a précisé qu’il évoquerait cet article au cours d’une prochaine discussion avec son homologue britannique, Rishi Sunak. 

Cependant, le jeudi 7 décembre, les réponses données par le Secrétaire d’État américain Antony Blinken et le nouveau secrétaire aux Affaires étrangères britannique, David Cameron, qui est un ancien Premier ministre défavorable à la rétrocession des Chagos à Maurice, lors d’une conférence de presse commune, n’ont guère rassuré. Interrogés par Reuters sur ce « revirement » dont parle The Telegraph, David Cameron s’est contenté de répondre que « sur la question de la vitale base aérienne américaine à Diego Garcia, lorsque les secrétaires aux affaires étrangères et les secrétaires d’État se réunissent, ils discutent souvent de l’importance des ressources que nous partageons et utilisons dans le monde, et celle-ci est importante et nous en avons parlé cet après-midi ». 

Antony Blinken devait, pour sa part, déclarer que « sur Diego Garcia, je peux simplement dire, comme l’a dit David, que c’est une installation militaire conjointe américano-britannique qui joue un rôle vital dans la région indopacifique. Pour nous, cela joue un rôle vital dans la sécurité mondiale. Cela nous permet de soutenir notre propre stabilité régionale, cela nous donne la possibilité de réagir rapidement aux crises, et aussi de contrer certaines des menaces les plus difficiles auxquelles nous sommes confrontés. Comme vous le savez, nous reconnaissons la souveraineté du Royaume-Uni sur le territoire britannique de l’océan Indien, mais il s’agit d’une question bilatérale à résoudre entre le Royaume-Uni et Maurice, et nous soutenons leur engagement pour résoudre les différends ». 

Selon The Telegraph, trois ministres britanniques, dont David Cameron, seraient préoccupés par le fait que transférer les îles à Maurice, qui, considèrent-ils, est un allié de la Chine, mettrait en danger la « relation spéciale » qu’entretient le Royaume-Uni avec les États-Unis et leurs intérêts de défense dans la région indopacifique.

  • defimoteur

     

 

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