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Souveraineté de Maurice : des Chagossiens se voient déjà dans l’archipel

Souveraineté de Maurice

L’avis consultatif de la Cour internationale de justice a fait bondir de joie les Chagossiens. Avec eux, toute la nation mauricienne se réjouit de l’opinion qui exhorte la Grande-Bretagne à mettre fin à son occupation illégale de l’archipel des Chagos. Au lendemain de cet avis, certains Chagossiens se voient déjà sur leur terre natale et celle où leurs aïeux ont pris naissance. Mais cela ne sera pas aussi simple.

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Rosemond Saminaden : «Je veux retrouver la liberté et la quiétude»

rosemondRosemond Saminaden est aux anges. À 82 ans, le rêve qu’il caresse depuis sa déportation des Chagos va enfin se concrétiser : il pourra passer ses vieux jours sur sa terre natale. Cela, suite à l’avis consultatif favorable obtenu auprès de la Cour internationale de justice (CIJ). Mais il est conscient qu’il y a encore du travail à abattre avant de pouvoir déposer définitivement ses valises dans l’archipel. Cependant, il est d’avis que l’installation est possible à travers des maisons préfabriquées.

Il souhaite mettre ses compétences et  son expérience au service de la communauté afin de faciliter la réinstallation des Chagossiens. « Je suis un homme de métier et je pourrais partager avec la jeune génération la façon de vivre de la pêche et de tout ce que nous offre la nature là-bas. Je n’ai pas envie de partir dans la tombe avec mes connaissances », explique-t-il. Cependant, si les aînés sont disposés à tout quitter à Maurice pour s’installer de nouveau dans l’archipel, il est d’avis qu’il y a du travail à faire pour fédérer les jeunes afin qu’ils acceptent de s’y établir également.

Pour lui, les jeunes ne doivent pas qu’être des supporters de la cause chagossienne, mais doivent aussi porter le combat jusqu’au bout : la réinstallation des Chagossiens sur leur terre natale. S’il est prêt pour retrouver la liberté et la quiétude qu’il a connues dans son enfance, il ne peut répondre pour la jeune génération. Mais en restaurant les différentes îles et leur dotant des facilités nécessaires, y habiter ne devrait pas être un problème, fait-il ressortir.


Sylvestre Marin : «Nous allons faire notre devoir pour rebâtir»

sylvestreMême s’il n’a vu l’archipel qu’à travers des photos et des vidéos de ceux qui ont pu visiter l’archipel, Sylvestre Marin, 32 ans, a hâte d’aller sur la terre de ses ancêtres. Lui qui a tout le temps cru dans la victoire pour le retour dans l’archipel des Chagos, il considère qu’elle n’est pas uniquement celle de la communauté chagossienne mais aussi celle de Maurice. Il se voit déjà dans l’archipel. « Je n’ai jamais été aux Chagos mais en rêve je me suis vu sur la plage où j’ai éprouvé un sentiment de plénitude comme les aînés m’ont raconté », dit-il.

Alors qu’il faut tout reconstruire, cela ne le décourage nullement. « C’est vrai qu’il n’y a rien et qu’il nous faut nettoyer et voir où on peut habiter et mettre en place les infrastructures de base, nous allons faire notre devoir pour rebâtir », fait-il comprendre. Sans emploi fixe à Maurice, il ajoute qu’il n’a rien à perdre en allant s’installer dans l’archipel.


Suzelle Baptiste : «Je pourrai vivre mes vieux jours sur ma terre natale»

suzelle« Je n’ai pu vivre mon enfance dans l’archipel, au moins maintenant je pourrais y vivre mes vieux jours », dit Suzelle Baptiste, secrétaire du Group Refugiés Chagos. Comme Rosemond Saminaden, elle se voit déjà là-bas. Encore sous le coup de l’émotion au lendemain de l’avis consultatif de la CIJ, elle ajoute que la communauté voit enfin la lumière au bout du tunnel. Pour elle, la collaboration entre la communauté chagossienne et le gouvernement a été payante. « Maurice voulait récupérer sa souveraineté sur l’archipel et nous, nous voulions y retourner. C’est une victoire à la fois pour la communauté chagossienne et le peuple de Maurice », dit-elle.

Pour ceux qui peinent à croire au relogement, Suzelle Baptiste fait ressortir que le plan de relogement en gestation comprend l’aménagement d’infrastructures de base et des projets pour le développement de l’agriculture et de la pêche, entre autres. Cela sans qu’il n’y ait une surexploitation des ressources. Elle affirme que ses trois filles, âgées entre 25 et 32 ans qui étudient en Grande-Bretagne, sont prêtes à la suivre dans l’archipel. «  Je leur ai tout le temps dit de faire des études afin de pouvoir mettre leurs compétences au service de la communauté », dit-elle.


Sharone Lecluse : «Ma valise est prête»

sharoneSharone Lecluse, qui a eu l’opportunité d’être dans la délégation qui a visité l’archipel en 2015, a hâte d’y retourner. « Si on me dit de m’installer là-bas demain, je suis prête à le faire. Je suis disposée à me donner toutes les peines qu’il faut afin qu’on puisse s’y installer. Ma valise est déjà prête », lance-t-elle avec enthousiasme.

Sharone Lecluse ajoute également qu’en tant que Mauricienne elle est satisfaite des conclusions de l’avis consultatif. Pour elle, les Anglais ont payé les conséquences de leurs actes. Et en tant que descendante de la 3ème génération de Chagossiens, elle se réjouit de la symbiose qu’il y a eu entre les membres de la communauté et le gouvernement pour amener à bien ce projet du retour de l’archipel des Chagos sous la souveraineté mauricienne. « C’est une victoire commune », dit-elle.


Accueil chaleureux prévu pour Olivier Bancoult et Liseby Elysée

Le leader du Groupe Réfugiés Chagos, Olivier Bancoult, et Liseby Elysée seront accueillis en grandes pompes, ce mercredi matin à l’aéroport de Plaisance par des membres de la communauté chagossienne. Cela suite à l’avis consultatif favorable qu’ils ont obtenu à la Cour internationale de justice le lundi 25 février.  La délégation prendra par la suite la direction du cimetière de Cassis pour rendre hommage aux combattants de la première heure de la cause chagossienne pour un retour dans l’archipel : Lisette Talate, Rita Elysée, Charlesia Alexis, Rita David, Raphaël Louis, Rosemay Alexis, Gaëtan Florian et Johnny Budot.

 

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