Grâce au projet communautaire de l’Association de développement de Pamplemousses, plusieurs familles de la localité arrivent à joindre les deux bouts. L’objectif de l’association est de réduire les inégalités sociales, grâce à l’élevage de poules pondeuses et l’agriculture. Rencontre avec deux bénéficiaires.
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Son bébé dans les bras, c’est tout sourire qu’Hema Seekun nous accueille dans sa modeste maison faite de bois et de tôles. À côté, les murs en briques indiquent les prémices de ce qui sera sa future demeure. Grâce à l’élevage de poules pondeuses commencé il y a tout juste un an, elle parvient ainsi à nourrir sa petite famille et à économiser pour financer la construction de sa nouvelle maison.
Hema Seekun se souvient qu’il y a un an elle avait dû arrêter de travailler à cause d’un problème de santé. « Eric Juliette de l’Association de développement de Pamplemousses (ADP) m’a alors proposé de me lancer dans l’élevage de poules pondeuses. J’ai essayé et cela m’a plu et m’a aidé à avoir un confort financier », explique la jeune mère de famille. De cinq poules, elle en compte plusieurs dizaines aujourd’hui.
Non loin de sa résidence, Christiane Boudeuse s’est, elle, lancée dans l’agriculture sur un terrain autrefois en friche. La parcelle de terre a été mise à sa disposition par le propriétaire afin qu’elle puisse adhérer au projet de l’ADP à travers la culture de légumes et ainsi entretenir le terrain. Ce qui lui permet de subvenir aux besoins de ses deux enfants, une fille de 10 ans encore à l’école et un fils de 17 ans. Elle pratique aussi la culture en bacs.
L’objectif de l’organisation non gouvernementale est de réduire les inégalités sociales en fournissant aux enfants et à leurs familles un début plus juste dans la vie et leur permettre d’acquérir des compétences de base pour devenir des citoyens autonomes et responsables. Comme ces deux femmes, elles sont une quinzaine à la Cité EDC Pamplemousses à s’être lancées dans ce type de projet.
Travail pas fatiguant
Vivant dans des conditions modestes, elles ont pu sortir la tête hors de l’eau avec les revenus et bénéfices qu’elles arrivent à tirer à travers la vente d’œufs et de poules sur pattes et de légumes. Debout dès 5h30 du matin, Hema Seekun nous confie que ses journées sont rythmées entre l’entretien de sa maison et son poulailler. « Mon bébé se lève à des heures précises, ce qui fait que j’arrive à gérer mon temps pour m’occuper de lui et donner à manger et à boire aux poules, nettoyer leurs cages et ramasser les œufs », dit-elle.
Même si se consacrer à ses poules lui prend beaucoup de son temps, elle affirme que le travail n’est pas fatiguant. Cela, d’autant plus qu’elle a fini par s’attacher à elles. Christiane Boudeuse indique, pour sa part, avoir travaillé comme femme de ménage auparavant. Avec l’âge et la distance qu’elle devait parcourir quotidiennement, il lui était difficile de s’occuper de sa famille. Quand elle a pris connaissance du programme de l’ADP à l’intention des familles vulnérables, elle n’a pas hésité à se lancer dans la culture de légumes.
Le terrain mis gracieusement à sa disposition étant à côté de sa maison, elle arrive à mieux gérer sa vie professionnelle et personnelle. « Je suis dans le jardin de 8 à 10 heures et en fin de journée pour l’arrosage des plantes. » Elle cultive menthe, laitue, queue d’ail, brèdes chouchou, haricot et maniocs, entre autres, qu’elle revend aux habitants de la région en quête de légumes frais. Le surplus est pour sa propre consommation.
Ce projet de culture de légumes en terre ou en bacs et d’élevage de poules pondeuses bénéficie du soutien du Mouvement autosuffisance alimentaire (MAA) et de la compagnie Lilmo ltd.
Œuvrer pour le bien-être de la communauté
Fondée en 2004, l’Association développement de Pamplemousses (ADP) œuvre pour la responsabilisation des femmes et leur intégration dans la société. L’ONG compte une quarantaine de membres, dont la plupart sont des femmes. En dépit de leurs responsabilités familiales, elles disent toutes aimer l’engagement qu’elles ont pris pour aider les plus vulnérables car le bien-être de la communauté leur tient à cœur. À l’élevage de poules pondeuses et l’agriculture, d’autres projets sont venus se greffer aux activités de l’ONG : l’alphabétisation fonctionnelle à l’intention des adultes et l’accompagnement scolaire des enfants. Mais faute d’emplacement, ce projet est en veilleuse en attendant l’aménagement d’un nouveau local dans la cour de la mère d’une des membres du comité exécutif de l’ADP. La construction est terminée mais l’ONG n’a pas encore trouvé les moyens pour l’installation d’une porte. Les dirigeants de l’ADP sont Eric Juliette (président), Bernard Ferry (vice-président), Nathalie Harris, Kevina Yaganbrun, Jenny Armance, Genevieve Adolphe, Marie-Josée Armance et Sanjini Abel.
Deux écoles de foot à l’intention des enfants
L’ADP compte également deux écoles de football à l’intention des enfants des bénéficiaires des projets de l’ADP : une pour les garçons et une autre pour les filles de 9 à 15 ans. Ils sont encadrés par Yansley Boudeuse, ancien joueur de football, et d’une équipe de volontaires. Ces deux écoles de football ont été lancées afin que les jeunes de la localité puissent s’adonner à une activité saine et ainsi être à l’abri des fléaux sociaux. Certains des jeunes joueurs ont pu intégrer d’autres formations telles le Pamplemousses SC. Ces deux écoles ont pu voir le jour grâce au parrainage de la Fondation Terra qui a mis un terrain à leur disposition et leur a fourni des équipements et le transport afin que les jeunes puissent faire le déplacement de Pamplemousses à Beau-Plan. Elles bénéficient aussi du soutien de Lilmo Ltd.
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