La moitié des fonds du SIFB est placée dans divers investissements, comme sur le marché boursier. En termes de liquidité, il reste tout juste la somme nécessaire pour soutenir les planteurs en cas d’intempéries. Si cela se produit encore durant les prochaines années, les réserves seront à sec.
Gare à la catastrophe ! Si devaient survenir une sécheresse ou des inondations durant les prochaines années, le Sugar Insurance Fund Board (SIFB) se retrouverait sur la paille et serait dans l’incapacité de secourir le secteur cannier. Ce fonds mis sur pied pour secourir les planteurs en cas de dégâts majeurs, dus aux intempéries, va une nouvelle fois être utilisé pour contrer la chute du prix du sucre sur le marché. Sauf qu’une réunion avec l’actuaire du SIFB, ce lundi, a confirmé que les Rs 500 millions que devra décaisser le SIFB pour cela, le rapprocherait dangereusement du point de rupture.
« Le constat de l’actuaire, c’est que la situation financière est quand même très serrée », confirme Oodaye Lochun, le président du SIFB. Pour avoir une idée précise de la situation et de la stratégie à adopter, il faudra attendre le rapport final de l’actuaire qui sera soumis fin novembre. Toutefois, les estimations des fonds disponibles au SIFB indiquent déjà que la situation est critique. La décision du gouvernement d’allouer Rs 1 250 de soutien financier aux planteurs pour chaque tonne de sucre ne simplifie pas sa situation.
On sait déjà que les fonds tournent autour de Rs 4 à 4,5 milliards environ. Toutefois, ce qui complique les choses, c’est qu’environ la moitié de cette somme n’est pas disponible en argent liquide. Il s’agit d’investissements boursiers, de dépôts et de bonds, entre autres. En termes de liquidité, il ne reste guère un maximum de Rs 2,5 milliards au SIFB. Quand on y déduit la somme de Rs 500 millions que coûtera le soutien aux planteurs, il ne restera plus que Rs 2 milliards. Si une sécheresse ou une inondation survenait dans les prochaines années, c’est exactement la somme que devrait décaisser le SIFB. Après cela, il ne resterait plus un sou dans les caisses.
Baisse de prime de 50 %
Les possibilités (en termes de revenus) pour atténuer cette situation financière ne sont pas rassurantes. « Nos revenus en termes de primes ont baissé de 50 % en 2014 », regrette Oodaye Lochun. « Tout dépendra de la coupe, mais cette année, nous devrions récolter Rs 170 millions. »
La prime en question représente la contribution annuelle des planteurs au fonds. En termes de revenus, à travers les investissements, le président du SIFB indique qu’ils avaient rapporté Rs 120 millions l’an dernier. « Nous avons déboursé Rs 2 milliards dans le passé, et nous consentons à un nouveau un gros effort », assure-t-il. « Mais nous estimons qu’il faudra prendre des précautions l’an prochain et même l’année suivante au cas où nous devrions décaisser des sommes additionnelles. Il y a un manque de visibilité à long terme et il faudra considérer tous ces éléments.»
Dans le milieu des planteurs également, la situation précaire du SIFB inquiète. « En 2014, le SIFB avait décaissé Rs 3 400 par tonne de sucre, en 2015 ce chiffre est descendu à Rs 2 000 et maintenant, c’est Rs 1 250 », explique une source. « Il n’est pas sorcier de deviner que les réserves se réduisent », dit-il. Dans le milieu, tout le monde évoque la même chose : il faut résoudre le problème en envisageant des solutions à long terme, comme la participation au capital du secteur cannier, qui demeure très rentable à travers d’autres sous-produits, malgré la chute drastique du prix du sucre.
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